PROLOGUE

3.1K 235 86
                                    

La mort.

Un concept, un état, qui nous fait peur autant qui nous fascine. Il signifie souvent la fin de notre vie soit par vieillesse, soit dans un tragique incident.

Mais ce que l'on oublie ou du moins ce que l'on voudrait oublier, c'est que notre mort est la consécration finale de toute vie mortelle que nous sommes.

Récompense morbide pour avoir foulé la Terre de nos pieds, passage éphémère sur plus des milliards d'années d'existence.

Avais-je peur de mourir ?

Non.

Un jour ou l'autre je finirais par m'éteindre, flamme vacillante dans un monde de ténèbres.

Tôt ou tard, dans vingt ans comme dans un mois.

Et c'est ça qui fait peur.

D'avoir conscience que notre vie ne tient qu'à un petit fil sur lequel nous évoluons en équilibre précaire, tel un funambule aveugle. Une trop brusque bourrasque de vent et voilà, que cette flamme synonyme de vie et d'espoir vient s'éteindre dans un sifflement funèbre.

Et puis la question s'il y a bien une vie après la mort est de mise.

D'ailleurs où mon âme irait ? En Enfer ou au Paradis ?

C'est la première question que je me suis posée, lorsque je me suis sentie partir. Quitter cette bonne vieille Terre après dix-sept années à errer sur les routes tourmentées par mes démons était pour moi une bénédiction.

S'ensuivit de nombreuses interrogations, aussi bien légitimes que philosophiques.

Vais-je retrouver mon frère ? Mes parents ? Ma grand-mère ?

Qui va m'accueillir dans cette nouvelle vie, si nouvelle vie il y a ?

Je me sentais sereine face à ma propre mort.

Peut-être même que celle-ci daignera de m'accueillir, dans sa grande robe noire et la grande faux dans sa main, tel un sceptre royal.

La Mort est une amante avec laquelle j'ai trop flirté, joué, je l'ai embrassée pour mieux la repousser. Un jeu aussi risqué que grisant. Un pari audacieux pour les plus fous.

Pourtant, lorsque j'ouvris les yeux, je ne rencontrais qu'une obscurité impénétrable autour de moi.

Mon dos reposait sur un dallage froid, au lieu de la terre boueuse qui aurait dû se trouver.

Je n'étais donc plus dans la crypte.

Constatation simple que mon cerveau, qui fonctionnait à plein régime avait tiré de ce décor macabre.

Je me relevai sur mes coudes, un marteau-piqueur avait décidé de se loger sous ma boite crânienne.

Techniquement, quand on meurt, on est incapable de ressentir n'importe quelle douleur ou notre environnement. Nos cellules, nos nerfs et nos organes cessent de fonctionner.

Ce qui étrangement n'était pas mon cas.

Je ressentais très bien la brise glaciale, soulevant quelques mèches de mes cheveux retenus dans une queue-de-cheval haute, venant ainsi caresser ma nuque.

Je percevais avec une acuité terrifiante les élancements dans mon épaule. Chaque millimètre de mon épiderme situé à cet endroit était martyrisé par un mal inconnu.

Je me levai, grimaçant, car mes articulations me faisaient un mal de chien. Debout et quelque peu vacillante sur mes deux pieds, je tournai sur moi-même ne serait-ce que pour apercevoir une issu au milieu de cet abysse de noir.

Mais seules les profondes ténèbres m'enveloppaient dans son manteau et m'aspiraient en son sein.

Une émotion étrange m'étreignit la poitrine, j'avais enfin trouvé ma place.

Je n'avais pas peur.

Non.

J'étais là où je devais être.

J'étais là où ma véritable famille m'attendait.


¤¤¤¤¤¤

Coucou;

J'aimerai connaître vos avis, vos impressions sur ce prologue. 

Vous donne-t-il envie de lire la suite ?

Qu'en pensez-vous ?

Y-a-t-il des choses à améliorer ou à revoir ?

N'oubliez pas de voter 🌟🌟🌟 et de laisser un petit commentaire. 💬💬

Les Mercenaires de l'Ombre Tome 1: L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant