Les Mercenaires de l'Ombre Tome 1: L'éveil

CHAPITRE 4 (Partie 2)

ANDY

- Qu'est-ce qui se passe ?

La question d'Adrian me tira de ma somnolence, j'ouvris les yeux avec difficultés. La lumière, bien que feutré, provenant de quelques appliques murales du salon, m'agressaient la rétine.

- Quoi ?

- Qu'est-ce qui se passe, Andy ? Ne fais pas l'innocent, je sais qu'il y a un truc qui te dérange.

Ad' a toujours eu un don pour savoir quand quelque chose allait mal ou me tracassait. Il lit en moi comme dans un livre ouvert, c'en est devenue presque effrayant. Mais j'aimais ça, parce que je n'avais pas besoin de lui cacher quoi que soit et il me comprenait facilement.

Des phrases des idées se bousculaient, sans que je n'en formule aucune à voix haute. Je ne savais pas comment aborder mon trou de mémoire qui m'inquiétait, et l'obsession que j'avais pour cette fille, sans pour me faire passer pour le mec dans You. Je fixai l'une des nombreuses babioles qui traînaient, le salon était encombré d'objets en tous genres inutiles, ayant appartenus à la grand-mère de mon meilleur ami. Étant les seules choses qu'il lui reste de sa proche défunte qu'il considérait comme sa mère, celui-ci n'eut donc pas la force de les jeter, il les laisser traîner par ci et par là, tout en prenant grand soin.

Je restais emmurais dans mon silence, essayant de mettre au point une phrase cohérente. Dehors, la lune essayait tant bien que mal de percer l'opacité des nuages qui la couvrait dans un écrin de noirceur. J'ouvris la bouche pour finalement mieux la refermer quelques secondes plus tard, n'ayant pas trouvé la bonne formulation.

- Je ne te jugerais pas, déclara-t-il.

Cette phrase sonnait comme un déclic en moi, ne réfléchissant plus, je me jetais à l'eau. Et en quelques minutes, je déballais tout et vidai mon sac. À la fin de ma tirade, il me regardait avec un mélange d'incompréhension et de suspicion. Le silence s'installa entre nous et je le laissais plongé dans ces réflexions quelques minutes, avant qu'il ne finisse par délier sa langue :

- Tu as sûrement trop bu et tu es rentré chez toi, avant de t'écrouler sur ton lit. Ça arrive souvent, ce genre de trou de mémoire dû à l'alcool. Tu ne devrais pas t'inquiéter pour ça. Au pire, tu pourras toujours demander à Léana ce qui s'est passé.

Il haussa négligemment les épaules et reprit une gorgée de sa bière, bon marché. Il avait raison et je ne devais pas m'appesantir sur ça.

Je l'imitai, avec la bière qui était déposé devant moi sur la table basse, le goût amer envahissait mon palais, et la tiédeur de la boisson rendait la rendait un peu fade. Je me dépêchai de l'avaler pour oublier ce qui s'était passer, et noyés toutes mes réflexions dans les embruns de l'alcool.

- Peut-être.

Je retournai dans ma contemplation de l'extérieur, le bitume détrempé brillait sous la lueur nacrée de la lune, les autres maisons de ce quartier résidentiel ne filtrait aucune lumière. Cependant on pouvait distinguer les bourdonnements des amplis, signe qu'une fête se déroulait non loin de là.

- Je ne comprends pas très bien ton obsession pour cette fille, qu'est-ce qu'elle a de plus que les autres ?

- À la fois, rien et tout.

Je sais, cela ne voulait rien dire. Tout était encore flou. Je voulais juste assouvir cette putain de curiosité. Je ne savais rien d'elle. En une journée, elle venait de chambouler une existence morne et routinière. Ne rien connaître d'elle me rendait dingue, en plus d'y ajouter le trou de mémoire. J'étais dans une nébuleuse fait de doutes et d'incertitudes. Toutes ces émotions contradictoires m'assaillirent de toutes parts, et me donnait le tournis, j'étais face à une situation qui se présentait de telle façon, que c'était pire qu'un casse-tête chinois.