Chapitre 6

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« C'est quoi la passion ? C'est une attirance irrésistible. Comme celle d'une aiguille magnétique qui a trouvé son pôle. »

-   Madeleine Chapsal

         Trois longs jours se sont écoulés depuis mon premier jour et depuis que j'ai accepté de me baigner avec Hayden. J'avais sous-estimé à quel point de bosser tous les jours pouvait être épuisant et usant, surtout la première fois. Le pire dans le fait de travailler dans une boutique, c'est les gens. J'y ai mis toute la bonne volonté du monde, même Hayden était surpris, mais quand un groupe de blondes en bikini a débarqué et qu'elle ont décrété que j'étais leur bonne, il a fallu qu'il me raisonne. Si ma mère apprenait que j'ai manqué de me disputer avec des clientes, elle me tuerait. Heureusement, c'est lui et sa gueule d'ange qui se sont chargés des filles et j'ai pu rester à la caisse en paix.

Contre toutes attentes, il fait partie des choses positives. D'accord, il me pousse dans mes retranchements et me taquine sans arrêt, mais il me fait plus rire que n'importe qui et je vois bien, même si il ne me l'avouera jamais, que ça lui fait plaisir qu'on s'entende bien.

Aujourd'hui, on est jeudi, ça signifie que je suis en week-end et également que je ne verrai pas Hayden demain. Contente d'avoir terminé ma première semaine de travail, j'appuie mon coude sur le rebord de la fenêtre et je laisse le vent me caresser le visage.

Je m'apprête à détacher ma ceinture quand nous arrivons devant chez ma tante.

— À plus, grincheuse, dit-il une fois que nous sommes arrivés.

Il a de la chance que les vacances me fassent du bien. Je ne m'y attendais pas, mais après une semaine passée ici, je suis bien moins à cran que d'habitude.

Il ne veut pas arrêter de m'appeler comme ça, je n'y peux rien. Il va donc falloir que je lui trouve un surnom ridicule, moi aussi. Gentiment, je lui tape l'épaule et nous rions.

— Tu as de la chance que je sois de bonne humeur.

Il esquisse un sourire et je descends de la voiture. En fermant la portière, je le salue d'un signe de la main avant de rentrer. Comme tous les soirs, ma tante et Klaus sont déjà là alors il me suffit de pousser la porte. Je retire mes chaussures et je prends une minute pour câliner Marlon.

— Tu es là, lance ma tante d'une voix douce.

C'est sûrement grâce à tout ça que je suis moins à cran. Par tout ça, j'entends la vie de famille que m'offre ma tante. Tous les soirs, elle m'accueille en me prenant dans ses bras et c'est tellement agréable et réconfortant que j'en oublie le caractère tordu de ma mère. Ici, on passe du temps tous ensemble devant la télé, on mange un bon repas sur la table du jardin, Klaus me fait rire et reste avec moi avant d'aller dormir.

Chez moi, ma mère est déjà enfermée dans sa chambre à vingt-et-une heure et mon beau-père passe son temps à tenter de la rendre un peu moins nerveuse et stricte.

D'ailleurs, elle m'a appelée hier soir. Je n'ai pas été surprise quand, au lieu de me demander si j'allais bien, puis elle a demandé si je travaillais comme il le fallait. Elle ne s'intéresse pas à moi, mais j'ai l'habitude maintenant. Par contre, elle m'a raconté qu'elle s'amusait bien au camping et qu'apparemment, Christian, mon demi-frère, s'ennuyait un peu sans moi. Étonnant, quand on sait que je suis exécrable avec lui.

Je salue Klaus qui est affalé sur le canapé avec une canette de coca au bord des lèvres. Je me laisse tomber à côté de lui et je n'ai même pas le temps de poser la tête sur un coussin que Marlon me saute dessus et dépose sa tête sur mon ventre. J'esquisse un sourire et je le caresse. Ma tante vient s'installer à nos côtés.

The Summer JobWo Geschichten leben. Entdecke jetzt