Chapitre 8

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« Si un jour j'avais su qu'en croisant ton regard, j'allais tomber amoureuse de toi, j'aurais fermé les yeux. »

       J'ai très mal dormi cette nuit et ça, je le dois au fait de toujours tout prendre à cœur. J'ai un poids sur la poitrine qui ne me quitte pas. Je n'ai pas arrêté de penser à Klaus et à tout ce qu'il a pu raconter, à imaginer mes cousins en train de se foutre de moi, puis à ma mère aussi. Il y avait aussi de cette soirée sur le sable. Je ne suis plus en colère, juste triste de m'être prise la tête avec Klaus de cette façon. J'aurais aimé qu'il ne déballe pas tout ça. J'aurais aimé ne pas être la fameuse cousine, celle dont on entend toujours parler juste pour le mal, jamais pour le bien.

Ce matin, ma mère m'a appelée deux fois avant de m'envoyer des photos d'elle et de mon beau-père au camping. J'ai préféré ne pas répondre, ni aux appels, et encore moins aux photos.

Je me tourne, enroulée dans ma couette, vers la fenêtre. C'est lourd de toujours avoir la sensation que, où que j'aille et quoi que je fasse, mes problèmes me suivent. J'aimerais pouvoir tout laisser derrière moi et repartir de zéro. Je pousse un long soupir, contrariée, et je mets mes écouteurs. Je laisse la voix de Shawn chasser mes pensées douloureuses et je m'autorise à rester au fond de mon lit encore un moment.

Plus tard, quand mon ventre s'est mis à sérieusement gargouiller et que j'ai commencé à fusionner avec le matelas, j'ai décidé de descendre manger. Désormais face au frigo, je ne sais toujours pas ce dont j'ai envie. Parce que j'adore ça, je commence par sortir la bouteille de jus frais. 

Je me sers un grand verre et au moment où je le porte à mes lèvres, j'aperçois Klaus dans le séjour. Il ne semble pas avoir mieux dormi que moi.

— Salut, lance-t-il en ouvrant le frigo.

— Salut, dis-je sèchement.

C'est tout ?

Je pousse un soupir et je décide de m'en aller. Je reviendrai me préparer un truc à manger quand il sera remonté dans sa chambre. Je n'ai pas envie de rester là, la tension est trop pesante.

— Ça va durer longtemps ?

Je me retourne parce que même si j'ai un caractère de merde, je ne tiens pas à ce que cette histoire dure éternellement.

— À toi de me le dire. Tu comptes recommencer à parler à ma place ?

Il pousse un long soupir suite à ma réflexion. Lui non plus, il n'est plus en colère. Il a l'air en fait aussi contrarié que moi.

— Désolé.

Je me laisse tomber sur le canapé.

— J'ai été con de balancer tout ça comme ça. Je ne savais pas que c'était aussi compliqué avec ta mère.

— En effet, t'as été con.

Il esquisse un sourire, voyant que je ne suis plus aussi vexée.

— Puis on riait pas vraiment dans ton dos... c'est juste que ça finissait toujours par revenir sur le tapis.

— Ce qui me dérange le plus, c'est que tu n'aies jamais cherché à avoir ma version.

— C'est vrai, admet-il. Mais toi, t'aurais pas dû te casser comme ça.

— Tu m'as poussée à bout.

— Et j'étais sur la défensive parce que t'étais agressive. Ça partait pas d'une mauvaise intention.

En bref, nous avons tous les deux nos torts. Il vient s'asseoir à côté de moi sur le canapé.

— On fait la paix ? Et comme ça, tu pourras m'expliquer ta version.

The Summer JobWhere stories live. Discover now