Chapitre 7

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« Ne te noie pas dans le passé, nul ne peut le changer. »

-   Proverbe vietnamien

         Au moins, Klaus n'a pas été surpris, parce que de quitter les lieux et de me casser en voiture avec son meilleur ami rentre totalement dans mon personnage. Je suis rebelle, pas vrai ? Alors autant l'être à cent pour cent. D'accepter la proposition d'Hayden me semblait être la meilleure option et maintenant que je suis assise sur le siège passager, je sais que j'ai fait le bon choix. J'ignore ce que j'ai envie de faire, mais ça me fait bien fou de simplement rouler et de profiter de la température douce de fin de journée.

Mon téléphone sonne sur mes genoux, c'est Klaus. Je lève les yeux au ciel et je décide de le mettre en sourdine, histoire de me sortir cette dispute de la tête.

— Klaus t'a dit quelque chose avant que tu sortes ? demandé-je.

Même si je n'ai pas envie d'y penser, je me sens obligée de lui poser la question. Je pose le regard sur lui et pour une fois, il n'est pas taquin ou souriant, mais très sérieux. Je ne crois pas qu'il soit en colère, juste calme.

—  Ouais, il ne voulait pas que je sorte, explique-t-il, mais je lui ai dit qu'il valait mieux que j'y aille pour éviter que tu te retrouves toute seule. Il voulait te rejoindre, mais tout le monde lui a dit que c'était une idée de merde de venir te parler maintenant, alors il n'a pas eu d'autre choix que de me laisser partir.

En réalité, ça ne me surprend pas que ce soit lui qui soit venu me rejoindre, parce que même si on ne se connait pas parfaitement, il reste la personne dont je suis la plus proche après Klaus.

— Il sait que tu comptais me proposer de partir ?

Il esquisse un sourire.

— Je vais me faire tuer, mais je crois que tu es assez grande pour prendre tes propres décisions, non ?

Je souris à mon tour.

— Toi aussi, tu es le cousin, je me trompe ?

— Ouais, avoue-t-il.

Comme quoi, on est peut-être pas si différents, lui et moi.

— Si ma cousine avait fait ça, j'aurais sûrement eu la même réaction.

Ça me rassure qu'il ne me prenne pas pour une folle trop impulsive et ingérable. C'est comme ça que beaucoup de gens me voient.

Je ne relève pas et il augmente le volume de la radio. Nous roulons encore une bonne dizaine de minutes.

Plus tard, j'aperçois au loin la jetée de Santa Monica, la grande roue illumine tout le paysage. C'est magnifique. On dirait qu'il commence à me connaître un minimum, parce que quand je descends et que j'entends le doux bruit des vagues qui s'écrasent sur le sable, ça m'apaise instantanément.

Dans un silence réconfortant, je le suis sur le sable et une fois que nous avons tous les deux décidés que nous avons assez avancé, nous nous asseyons. Je porte mon attention sur le coucher de soleil en face de nous. Je joue avec les grains de sables, les faisant glisser entre mes doigts. Je ne savais pas que j'aurais envie de ça un jour, mais de vivre dans une ville où il y a la mer me fait rêver. La vie y est tellement différente, tout est tellement plus apaisant.

— Désolée, dis-je subitement. Tu sais... de t'avoir menti.

— C'est rien, t'en fais pas, répond-il calmement.

Je ne sais pas si je le préfère aussi calme et détendu, ou quand il est chiant et taquin. J'ai du mal à le cerner et en même temps, je me sens à l'aise quand je suis à ses côtés. Pour une raison qui m'échappe, je continue à parler. J'aurais très bien pu m'arrêter là, mais j'ai le cœur lourd.

The Summer JobWhere stories live. Discover now