Chapitre 14 ✔

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D'un pas méticuleux et lent, j'avançai silencieusement dans le couloir désert tout en restant attentive au moindre faits et geste.

L'atmosphère calme qui régnait sur le bateau ne faisait que confirmer ma théorie : tout le monde se trouvait au garde-manger.

La première idée qui me vint à l'esprit fut de débusquer un esgargophone qui me permettrait de contacter l'extérieur. Avec un peu de bol, cela pourrait raccourcir mon séjour dans ce trou à rats.

Après avoir un peu marché, je vis une porte qui avait été laissée légèrement entrouverte. Ma curiosité et l'opportunité qui se présentait à moi voulurent que je m'approche de cette porte, toujours en étant sur mes gardes.

En ouvrant progressivement le battant de la porte, je ne pouvais m'empêcher de penser que ces pirates étaient bien négligents avec la présence d'un membre de la Marine sur leur bateau.

J'entrai à l'intérieur pour y découvrir une chambre commune composée essentiellement de lits superposés et un grand placard ouvert. Je faisais impasse sur les vêtements éparpillés de partout, les lits encore défaits et la puanteur même du pirate. Ils ne connaissaient visiblement pas la notion de propreté. Mais bon, en faisant un rapide tour des lieux d'un panoramique visuel, je constatai qu'aucun escargophone ne se trouvait ici, ce qu'il me fait sortir de la pièce.

Je pris plus d'assurance en constatant que j'étais vraiment seuls dehors et ouvris chaque porte que je pouvais en n'y trouvant ni escargophone, ni armes de quoi que ce soit ... Ils n'étaient peut-être pas si insouciants qu'ils ne le laissaient penser ... Mais je changeai rapidement d'avis en ouvrant une énième porte où se trouvait pas miracle un bureau rangé, et l'appareil que je cherchai posé dessus.

La question était maintenant si je prenais cet escargophone dans ma chambre ou si je passais un coup de fil maintenant. C'était beaucoup plus risqué qu'ils découvrent son absence que si l'on me voyait maintenant, j'aurais au moins une chance de dire des infos essentielles en peu de temps. Je composai le numéro que je connaissais par cœur à force de l'avoir composé pour trouver ce foutu amiral Kirazu et priai de tout mon être pour que celui-ci réponde.

- Allô ... fit une voix monotone qui ne cachait pas l'ennui de son interlocuteur.

- Ici commandante Minami.D.Yuki mon amirale. Dis-je d'une voix claire et rapide.

- Quoi ? Yuki ? répéta-t-il lentement ce qui me donnait sérieusement envie de le réveiller

- C'est exact amiral.

- Où es-tu Yuki ? Ton équipage nous a signalé ta disparition ainsi qu'un soldat blessé ... J'espère pour toi que tu as une bonne explication. dit-il déjà plus sérieusement.

- Je n'ai pas beaucoup de temps Amiral, je suis actuellement sur le navire de Barbe Blanche. Commençai-je en mettant une pause pour lui laisser digérer.

- Barbe Blanche ?! Que fais-tu sur son navire ? me questionna-t-il avec suspicion.

- J'ai rencontré des commandants de flottes qui m'ont attaqué et enfermé à leur bord. C'était plus précisément Marco le phœnix, Ace au poings ardents et Satch, commandants des divisions une, deux et quatre. Continuai-je plus rapidement sans insister sur ma défaite.

- Tu as donc échoué dans ta mission. Affirma-t-il enfin après avoir reçu un rapport global de la situation.

Je serai les poings de rage et répondis d'une voix distincte.

- C'est exact.

- Donc Yuki si je comprends bien, tu es actuellement prisonnière dans leur navire ... Alors peux-tu m'expliquer comment as-tu réussi à me contacter ?

Je rêve ou mon supérieur est clairement en train de me suspecter de mentir ? Pourquoi je ferais une chose pareille ??

- Je suis effectivement prisonnière mais ils ne m'ont pas enfermé. Je suis sous surveillance constante mais j'ai profité de leur pause du dîner pour aller trouver un escargophone et vous contacter, amirale. Lâchai-je en gardant mon calme.

- Je vois ... fit-il de son habituelle lenteur, et que comptes-tu faire maintenant, commandante Minami.D.Yuki ? fit-il en appuyant bien sur mon statut actuel de la Marine.

- Réussir par n'importe quel moyen de m'échapper d'ici. A part attendre qu'ils s'arrêtent sur une île je ne vois pas ce que je peux faire de plus si ce n'est les surveiller comme depuis mon arrivée ici.

- Qu'est-ce qu'il te fait dire que tu resteras en vie d'ici là ?

Juste pour cette histoire de dernière volonté, je savais que Barbe Blanche tiendrait parole.

- Une intuition. Me contentai-je de répondre.

- Une intuition ? répéta-t-il comme s'il savait que je lui cachais quelque chose. Je vais te faire confiance pour le moment Yuki mais si tu décides de trahir la Marine, crois-moi que je serais sans pitié

- Je vous ferrais un rapport dès que possible amiral.

- Je l'espère bien. Conclut-il avant de raccrocher.

Je fixai maintenant l'appareil en face de moi tout en fulminant de l'intérieur. L'amirale doutait définitivement de ma sincérité.

Mais bon, ce n'était pas le plus important dans l'histoire. J'avais réussi à contacter mon supérieur. Il ne me restait plus qu'à enquêter

Et je savais déjà où aller. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que c'était les commandants qui possédaient le plus d'informations.

Je sortis de la chambre dans laquelle je me trouvais et revins sur mes pas pour détailler les portes qui entouraient celle de la chambre de Kyoko. Ce n'était pas bête du tout de m'avoir mis dans cette chambre ... Cela permettait aux commandants à proximité d'intervenir très rapidement et en grand nombre ... Mais je comptais bien transformer cet inconvénient en avantage.

Si on réfléchit en toute logique, le plus informé doit être celui qui est le plus digne de confiance ... Donc le premier commandant, nul autre que ce putain de phœnix que je ne pouvais pas blairer ... Autant que les autres d'ailleurs. Et puis si je tombais sur celle du second ça devrait aussi faire l'affaire ...

Vu les dispositions des cabines en partant de la mienne et celle de Satch qu'il m'avait lui-même indiqué, je supposais que celle du piaf était en face et celle du second à côté de la mienne.

Je franchis quelque pas et tirai sur la poignée de la porte qui m'intéressait le plus.

Bordel elle était fermée à clé .... Bon ça prouvait qu'il y en avait un peu qui réfléchissaient dans ce putain de bateau.

- Que faire maintenant ? me demandai-je lentement.

La défoncer ? Non ... ça serait tout sauf discret.

Tenter une autre porte en espérant que celle-ci soit ouvert ? C'était moins intéressant que là. Et bien sûr je n'avais rien pour crocheter cette porte ...

- Qu'est-ce que tu veux faire ? me demanda une voix dans mon dos.

Je sursautai avant de me retourner rapidement.

Pourquoi fallait-il qu'il arrive maintenant lui ... Je faisais maintenant face à ce crétin de Portgas.D.Ace qui tenait une assiette dans les mains, le regard très sérieux.

Au bord du gouffreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant