30.

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Cameron

— Il faut que vous leviez votre robe d'hôpital pour que je puisse accéder à nos blessures, explique le médecin.

Je vois son regard changer, Cassy prend peur et ça m'alerte.

La brune a un mouvement de recul.

— Je ... je ne veux pas, fait-elle.

— Mademoiselle ... il faut ...

— Elle vous a dit qu'elle ne voulait pas, intervené-je.

Le médecin se tourne dans ma direction.

— C'est mon métier.

Je m'approche de lui.

— Je vais m'en occuper, sortez.

Il ne réplique rien pour mon plus grand bonheur et sort de la pièce.

— Tout va bien ?

Elle hoche la tête.

— Je vais te soigner, dis-je.

J'attrape les compresses que le médecin a laissées sur la table et les approche d'elle. L'odeur du désinfectant me monte au nez, j'ai toujours détesté ce genre de chose.

— Je suis une meurtrière.

Qu'est-ce qu'elle ... ?

— Ne dis pas n'importe quoi, répliqué-je.

Elle lève enfin ses yeux vers moi, et j'y vois toute la tristesse qu'elle éprouve.

— J'ai tué mes parents et Jason.

— Tu n'as tué personne.

Je la soigne, remonte légèrement sa robe pour nettoyer les coupures de ses cuisses.

— Ce n'est pas ce que tu m'avais dit quand je suis arrivé.

Je comprends qu'elle fait référence à la fois où j'ai évoqué la mort de ses parents quand elle est arrivée il y a plusieurs mois.

Ça l'a blessé.

— J'ai dis ça parce que ... commencé-je.

— Arrête de mentir ! Tu as dis ça car tu penses aussi que je suis responsable, tu m'avais menacé de le dire aux autres !

Cass ...

— Tais-toi.

Je n'insiste pas et laisse retomber le silence entre nous.

— Comment va Pearl ? Et Tommy?

— C'est un peu compliqué depuis l'enlèvement mais elle va bien. Tommy aussi.

— Je sais qui a tué ses parents.

Savoir que le père de Tommy trainait dans des histoires louches nous a permis de mieux comprendre les choses mais trouver le responsable a été laissé de côté, on s'est focalisé sur la disparition des filles.

— C'était mon oncle, déclare-t-elle.

Son oncle ?

— À cause d'une histoire d'argent ... je ne pensais pas qu'il traînait dans ces trafics.

— Je n'avais jamais entendu parler de Steve dans notre milieu, dis-je.

— Il faut que je parte, je ne peux pas rester ici.

— Ne dit pas n'importe quoi !

— Il me battait pour avoir des informations sur toi ! Tous tes ennemis connaissent mon existence, ils pensent t'atteindre avec moi ! crie Cassy.

Ses mots me figent sur place.

— Je n'ai rien dit car je ne sais rien mais j'en ai payé le prix ! C'est de ta faute !

— Ferme là ! Arrête de dire ça ! Hurlé-je.

Comment peut-elle dire toutes ces choses, je fais de mon mieux pour la protéger, j'ai échoué mais ...

— Je te déteste Cameron !

Je n'attends pas une seconde avant de lui cracher :

— Moi aussi putain ! Comment tu oses dire tout ça alors qu'on a cherché nuit et jour où tu étais ! Tu crois que ça me fait plaisir de te voir dans cet état ? Tu crois que je ne sais pas déjà que j'ai merdé ?

Ses yeux me foudroient.

Elle a mal, elle ne pense pas ce qu'elle dit.

Son corps m'appelle, ses lèvres encore plus. Je n'arrive plus à résister, ça devient trop dur. J'ai besoin de la sentir près de moi. À moi.

— Je regrette de te connaître, je regrette de croire tes paroles, je regrette de ...

Elle ne peut pas finir sa phrase que mes lèvres embrassent déjà les siennes. Cassy est ma bouffée d'oxygène.

Elle ne me repousse pas, loin de là, ses mains s'accrochent à mes cheveux et elle me tire un peu plus vers elle, un râle sort de ma bouche mais se fait rapidement avaler par la sienne.

Elle en mourrait d'envie autant que moi.

Je sens des larmes salées se mélanger à notre baiser.

Il n'a rien de tendre. Il est violent, déroutant, explosif, à l'image de notre relation qui n'a rien de stable.

Mes mains ne s'empêchent pas de dévorer son corps à la moindre parcelle de peau, j'ai envie de la toucher, j'en ai besoin mais Cassy me repousse violemment quand la porte de la chambre s'ouvre sur Jay.

Haletante, les lèvres rougies et gonflées, elle me regarde et je sais qu'elle regrette à l'instant où son regard se détourne du mien.

Mais moi je sais que mon plongeon a été fait.

Je n'arriverais jamais à la laisser partir.

Impossible. 

Tell me whyWhere stories live. Discover now