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Cassy

— Ne me dit pas que tu chiales ? Demande Chase en entrant dans la salle de bain.

— Laisse-moi tranquille !

— Arrête de pleurer et de te lamenter sur ton sort.

Je me mouche vulgairement ce qui lui retire un air de dégoût.

— Va te doucher, tu pues.

— Merci ! Crié-je avant qu'il ne claque la porte.

Je dois avouer que l'eau chaude sur ma peau me fait réellement du bien. Je me sens mieux, pas à l'intérieur mais à l'extérieur ça fait l'affaire.

Je démêle mes cheveux et applique des crèmes sur mon visage, qui a retrouvé son apparence normale. Plus de plaie, plus de griffure, que des yeux rougis.

Chase toque à la porte.

— C'est bon brunette ? Il y a quelqu'un pour toi.

Je suspends mon geste.

— Qui ?

Il ne répond rien, le faisant exprès.

Je me rince les mains et ouvre lentement la porte.

Je reconnais la voix avec qui Chase parle, il s'agit de Cameron. Forcément, ça ne pouvait plus durer.

— Je pensais que tu étais mon ami, pourquoi tu l'as appelé ? Demandé-je en arrivant devant eux.

Les yeux de Cameron parcourent mon corps.

— Vous devez parler, je reviens dans deux heures.

— Ne me laisse pas, ordonné-je.

Il néglige complètement ce que je lui dis et sort de l'appartement. J'entends les clefs dans la serrure, signe qu'il nous enferme.

Je vais le tuer !

Je m'empresse vers la porte et tape avec force.

— Chase ouvre cette porte !

Je n'ai aucune réponse.

Cameron reste silencieux et s'assoit dans le canapé.

Je souffle, prends mon courage à deux mains et lui lance :

— Vu qu'apparemment tu sais faire tous les choses les plus horrible du monde, tu peux nous faire sortir de là ... genre en défonçant la porte ? Ce n'est rien de grave pour toi, si ?

Il lève les yeux au ciel avant de me faire signe d'approcher. Je n'en prends pas compte et m'installe plus loin.

Dans la pièce, l'atmosphère est glaciale, chaque silence est chargé de non-dits et de tensions palpables. C'est Cameron qui prend en premier la parole :

— Tu as pu réfléchir ? Demande-t-il.

Je réplique aussitôt :

— Concernant ?

Je le sens perplexe.

— Tu sais de quoi je parle.

— Pourquoi tu as fait ça ? J'ai compris tout ce que Alyssa a dit mais je veux t'entendre m'expliquer.

Il réfléchit avant de me dire doucement :

— Je sais que tu penses qu'on a toujours le choix mais non, je ne l'ai pas eu. C'était soit ça, soit je disais au revoir à tout ce que j'avais toujours connu. Il est comme ça notre monde, Cassy : sombre, brutal, lugubre. Je devais prouver ma place, montrer ma loyauté, ma détermination, montrer que j'étais capable d'être à la tête de cette organisation que mon père voulait me donner. Je n'avais pas envie de l'avoir, loin de là, mais je me suis laissé faire et j'ai accepté. J'étais trop jeune pour oser le défier.

Tell me whyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant