Chapitre 10

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Cette fois encore, ils furent reçus par le farfadet en arrivant à l'usine Ganapuli.

- Encore vous, grommela-t-il en voyant arriver Sofka et Fukuda.

- Nous avons encore à parler avec Heldir, est-ce qu'il est là ? répondit la gorgone.

Le farfadet secoua la tête.

- Il devait aller à la lecture du testament du patron, il n'est pas encore revenu. Vous pouvez l'attendre si vous voulez.

- Est-ce que vous pourriez le joindre et lui demander de nous rejoindre ici ? Il est probablement chez les Ganapuli, répondit Sofka.

Il traîna les pieds et grommela tout du long mais Lu s'exécuta. Il sortit son téléphone et envoya un message rapide. Quelques secondes seulement passèrent avant qu'une sonnerie n'indique l'arrivée d'une réponse.

- Il est bien là-bas et propose que vous le rejoigniez là-bas car il ne veut pas laisser la veuve seule, leur lut le farfadet.

Si seulement ils y avaient pensé plus tôt, ils se seraient épargné le trajet. La demeure des Ganapuli n'était pas à côté.

- Je conduis, déclara Fukuda.

*

S'il y avait eu des invités chez Ganapuli, ils n'étaient plus là lorsque les deux policiers arrivèrent. Il ne restait plus au salon qu'Ujali, Ravi et Heldir. La veuve trônait en face de la cheminée. Son fils était assis un peu à l'écart, sans la regarder, en train de discuter à voix basse avec le secrétaire. Ce fut Ujali qui remarqua leur arrivée la première.

- Encore vous, lâcha-t-elle avec un agacement flagrant. Qu'est-ce que vous voulez ?

Ravi et Heldir s'étaient tu et regardaient les deux policiers avec circonspection.

- Je suis navrée de vous déranger encore, répondit Sofka, mais plus l'enquête avance et plus nous avons besoin de précisions. Pour l'instant, c'est avec M. Heldir que nous voudrions nous entretenir.

En disant cela, elle se tourna vers l'elfe. Son visage resta de marbre.

- Allons discuter dans la bibliothèque, proposa-t-il en coulant un coup d'oeil vers Ravi.

Sofka et Fukuda le suivirent à l'étage dans une pièce tapissée de vieux livres, à l'atmosphère confortable. Un bureau en bois était installé vers la fenêtre et deux fauteuil en cuir un peu élimé se faisaient face à l'autre bout de la salle.

- C'est ici que je travaille quand je suis chez les Ganapuli, rappela Heldir.

Il s'installa naturellement derrière le bureau et leva une main pour ensorceler les fauteuils et les faire se rapprocher. Les policiers s'installèrent après avoir partagé un regardVous vouliez me poser une question, je crois.

- C'est exact, répondit la gorgone. Nous n'avons pas insisté lorsque vous avez refusé de nous en dire plus sur le nouveau sort. C'est Dyal qui l'avait créé ?

- Oui, en partie, répondit Heldir. Il travaillait de très près avec l'équipe de développement et d'innovation, mais je sais que l'idée venait de lui.

- Et c'est tout ce que vous avez à nous en dire ? insista Fukuda.

Heldir plissa les yeux et les regarda en silence un instant, comme s'il tentait d'évaluer ce qu'ils savaient déjà et ce qu'il pouvait leur révéler.

- Notre labo a fait des analyses sur les résidus du sortilège qui a tué votre patron, ajouta Sofka. Les résultats étaient pour le moins intéressants. Vous comprendrez que l'on s'interroge, alors que vous nous avez confié que Ganapuli avait créé un sort violent.

La Gorgone et la BotanisteTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang