NASH - MARVEL

Chapitre 13 : Pierce

Quelques heures plus tard, très tôt dans la matinée, nous arrivons devant une petite maison dans un beau quartier simple. Steve frappe à la porte vitrée ; un homme d'une trentaine d'année à la peau foncée ouvre la persienne et nous regarde avant d'ouvrir la porte. On doit avoir des têtes horribles, et son regard ne dit absolument pas le contraire.

« Hey, mec.

- Il nous faut un endroit pour faire profil bas quelques heures, dit Steve.

- Toutes les personnes que nous connaissons essaient de nous tuer, ajoute Natasha.

- Pas tout le monde. »

Il nous laisse rentrer à l'intérieur. Steve nous le présente rapidement, nous disant qu'il s'appelle Sam Wilson et que nous pouvons lui faire confiance. Ledit Sam nous invite à utiliser sa salle de bain si on le souhaite, et étant donné que j'ai une grosse éraflure dans le dos, ils me laissent y aller la première. Je ne prends pas beaucoup de temps et m'habille de mon treillis et du teeshirt trop grand que veut bien me prêter Sam pendant qu'il lave nos vêtements couverts de sang. J'attends que les deux autres terminent leur tour dans la salle de bain, assise sur le lit de Sam à regarder dans le vide. C'est Steve qui me ramène à la réalité en me jetant une serviette humide à la figure.

« Ne tire pas cette tête, Nash. »

Je soupire et je lance un regard désarmé à Steve. Il remarque ma détresse et semble s'en vouloir de m'avoir dit ça.

« Tu as entendu ce Zola. J'ai travaillé pour Hydra. Tu sais ce que ça signifie ? Que je suis réellement un monstre.

- Pour un monstre, je trouve que tu fais part de beaucoup d'humanité.

- De l'humanité ? Steve, regarde-moi dans les yeux et oses me dire que j'ai de la compassion pour quelqu'un.

- Tu as bien plus de sentiments que lorsque je t'ai trouvée, me sourit Natasha. »

Je regarde dans le vide et je passe nerveusement ma main sur mon collier avant de me mettre à le tripoter. Je le regarde longuement sans dire un mot avant de regarder Natasha.

« J'ai bossé pour Hydra, répétais-je. C'est une raison suffisante pour me traiter de monstre. »

Ils soupirent à l'unisson. Je me lève du lit et je quitte la chambre pour rejoindre le salon. J'y trouve Sam qui me regarde d'un air soucieux.

« Mon teeshirt est un peu grand, mais tes vêtements sont presque secs.

- Merci beaucoup, dis-je simplement.

- Tu as faim ? Je vais préparer un petit-déjeuner. Enfin, si vous manger des trucs normaux. »

Je hoche la tête. Il me balance une pomme que j'attrape avant de croquer dedans.

« Je n'aime pas me mêler des affaires qui ne me regardent pas, mais est-ce que tu vas bien ? Parce que tu n'as pas l'air dans ton assiette.

- Si je te pose une question, tu répondras sincèrement ?

- Bien entendu, je t'écoute ?

- Que vois-tu, quand tu me regarde, là, maintenant ? »

Il semble déstabilisé par ma question et reste silencieux une seconde. Il doit voir un monstre lui aussi, comme ce que je vois en me regardant dans le miroir chaque matin. Sam fait quelques pas vers moi et pose une main sur chacun de mes bras.

« Là, maintenant, je vois une jeune femme qui ne semble pas du tout aller bien, et qui doit sans aucun doute se sous-estimer pour poser des questions pareilles.