Crocs lunaire

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La sortie dans l'espace matériel s'effectua dans un panache de lumière maladive, aux couleurs impossibles et chamarrées. L'immense colosse d'adamantium, aux arches et spires gothique, réduisit son allure tandis que la brèche boursouflée dans le tissu de la réalité se résorbait après son passage.

Un géant de céramite se tenait dans la baie d'observation, où les volets blindés se levaient paresseusement, maintenant que le royaume de la folie ne pouvait plus s'offrir à la vue de n'importe qui. Le géant, en armure énergétique verte, était totalement immobile, les mains dans le dos, une certaine impatience agitait ses doigts gantés. Le premier des mondes de Sarbédia serait bientôt à porté de ses crocs, et il avait hâte de les y planter. À cette simple pensée, les lumiglobes s'éveillèrent et la lumière accrocha le motif de la bête aux longues dents sur son épaulière ambré aux bordures verte. À l'opposé de celle-ci, était drapée une gigantesque peau de couleur noire aux reflets irisés bleu nuit. Il observait de son œil unique, l'immonde cicatrice qui balafrait le firmament. Un rappel constant de la présence dévorante du warp, mais également de son propre passé ainsi que celui de son chapitre. De son bras augmentique, il passa un doigt sur sa propre cicatrice qui barrait son œil mort.

Le vaisseau avançait d'un rythme soutenu à travers le vide spatial, tout aussi impatient que son maître d'atteindre le point de rassemblement fixé par le commandant de la croisade. Il ne savait pas grand chose de ce dernier, si ce n'est qu'il faisait preuve d'une prudence excessive à son goût. Les consignes qui lui furent transmises étaient de se positionner bien au-delà des limites du système planétaire nommé Elemant. Le Maitre de Guerre souhaitait un regroupement d'envergure avant de lancer l'assaut initial. Le space marines se demanda qui occupait ce rôle de commandant de toute la croisade. Probablement un seigneur général militant pompeux de l'Astra Militarum, bardé de décorations, et qui n'avait vu la réalité du terrain autrement qu'a travers des hololithes ou des captures pix. À cette simple pensé, l'astartes grimaça. Il ne souhaitait pas remettre le commandement de ses fils entre les mains d'un mortel trop éloigné de la réalité sanglante de la guerre ou tout simplement, de celle de l'Adeptus Astartes.

- Kalish. Nous serons bientôt au point de rendez-vous. Fît une voix derrière lui.

Il ne répondit pas. Se contentant d'émettre un petit rictus. Il pris la direction du hangar, non sans saluer l'astartes qui l'avait avertit en lui posant une main sur l'épaulière.

Le Kalish n'était jamais bien loin de sa garde d'honneur. Les meilleurs du chapitre, tous plus imposant les uns que les autres, engoncés dans d'antiques armures Cataphractii aux couleurs du chapitre. Un modèle différent de la sienne, mais tout aussi antique, à ceci près qu'elle n'arborait les couleurs du chapitre que sur une de ses massives épaulières, le reste des plaques d'armure était aussi sombre que le vide qui sépare les galaxies entre elles.

- Par Yhor, je te le dis, père. Je ne donne pas cher de la meute si un mortel dirige cette croisade ... Marmonna un des Menhirs qui l'accompagnait.

Le vétéran de sa garde d'honneur ne faisait qu'exprimer à haute voix ce que le Kalish pensait, et ce dernier ne pouvait que lui donner raison. Il marqua cependant un temps d'arrêt dans sa marche pour se retourner vers le Menhir qui avait parlé.

- N'importe qui n'accède pas à ce genre de responsabilité sans les qualifications requise. Ce ne serai pas la première fois que nous sommes surpris par des mortels, fils. Rétorqua-t-il, plus pour se convaincre lui-même que son gardien.

Il était vrai que le chapitre avait déjà rencontré des humains non modifiés, capable de prouesse martiale digne de louanges. Mais l'inverse était aussi malheureusement trop courant, et les Fangs avaient dût payer le prix du sang pour l'incompétence de commandant trop orgueilleux ou imbus de leur propre gloriole un nombre de fois qui faisait s'assombrir la mine du Kalish, quand cela ne lui donnait pas envie de détruire les cages d'entraînement, le seul endroit ou le maître de chapitre s'autorisait ce genre de débordement.

Sarbédia : Prélude vers l'abysseUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum