Chapitre 8

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Un grand fracas réveilla Arianne en sursaut, et elle bondit hors de son lit, en sous-vêtements. A l'extérieur, le ciel était d'un noir d'encre, et elle vit la foudre tomber sur la demeure de sa déesse et du dieu de l'air. La jeune femme se rasséréna : Ce n'était que le signal d'une nouvelle épreuve, plutôt bruyant, mais efficace.

Elle enfila ses vêtements, tout en écoutant la tempête qui faisait rage dehors. En bientôt un an à Avallon, elle n'avait jamais vu d'orage aussi violent. Et aussi dévastateur, pensa-t-elle, en observant la foudre qui tombait de façon régulière dans le jardin derrière sa destination, qui se situait dans les montagnes, à quelques minutes à vol d'oiseau.

Arianne s'apprêtait à ouvrir sa porte, afin de descendre et d'y aller à pied, quand un gigantesque coup de vent fit exploser les baies vitrées, l'obligeant à se jeter derrière le lit pour éviter les morceaux de verre acérés. Elle se releva, en vérifiant qu'elle n'était pas blessée, puis observa le trou béant en face d'elle :

« Puisque c'est si gentiment proposé... Soupira-t-elle, en se changeant en courant d'air. »

Une fois à l'extérieur, elle se rendit compte que le trajet serait peut-être plus dur que ce qu'elle avait imaginé : Elle devait éviter les coups de vents qui menaçaient de l'emporter n'importe où et changer sans arrêt de place pour échapper à la foudre, qui semblait en vouloir spécialement à sa personne.

La jeune femme parcourut les trois quarts du chemin sans grosse embûche, concentrée comme jamais, et s'arrêta pour souffler au-dessus du flanc de la montagne. Elle était en vol depuis déjà une demi-heure, et commençait sérieusement à fatiguer.

Tout d'un coup, elle fut traversée de part en part par une branche d'arbre, lui procurant une sensation loin d'être agréable. Ce fut cependant le trajet de la branche qui attira son attention : Elle tournait autour de la demeure d'Elektra et d'Elios, élargissant son trajet au fur et à mesure du temps qui passait.

La jeune femme comprit alors que les choses sérieuses commençaient : Elle venait d'entrer à l'intérieur d'un ouragan. Comme pour confirmer sa pensée, elle encaissa une sorte de « coup de poing d'air » qui faillit la faire partir dans la même direction que la branche. Elle tourna plusieurs fois sur elle-même, et recula, étourdie.

Un gloussement féminin retentit autour d'elle, et la foudre la manqua aussi de peu, signalant qu'elle était observée, manifestement par Elektra. Arianne reprit alors ses esprits, et décida de passer en force, comptant sur sa rapidité pour atteindre l'œil de l'ouragan.

La jeune femme prit alors une forme semi-tangible, qui lui permettait d'être moins influencée par le vent, et se propulsa directement dans l'enchevêtrement de courant d'air. Elle sentit alors son bras se coincer entre deux puissants courants opposés, et ses os craquèrent dangereusement. Elle donna un coup de pied derrière elle, dans le vide, et réussit à passer dans l'œil de la turbulence, au prix de l'intégrité des os de son bras, qui cédèrent dans une série de craquements sonores.

La jeune femme tomba en hurlant, mais réussit, à environ deux mètres du sol, à se transformer en courant d'air, malgré les os brisés de son bras qui menaçaient de percer sa peau de l'intérieur. Une fois dans le jardin de la demeure, elle laissa son corps reprendre sa consistance normale, et s'écroula sur le sol en serrant son bras contre elle.

Arianne lâcha une série d'insultes incompréhensibles, sans s'apercevoir que l'ouragan avait cessé. Une petite voix parla près de son oreille, lui faisant relever la tête, le visage déformé par la douleur.

« Tu es la magicienne ? L'interrogea une fillette aux yeux dorés.

La jeune femme acquiesça en grognant, et se redressa à genoux, son bras droit serré sur sa poitrine. Un homme aux yeux dorés arriva devant elle :

Les Guerriers Du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant