Chapitre 11

809 84 388
                                    


Ils le retrouvèrent au matin, sur un petit chemin qui courait en bas de la montagne, inconscient, gelé, brisé, mais vivant.

-C'est le gars qui avait sa photo à la télé, dit l'un d'eux. L'inspecteur. Kageyama Tobio.

Il était clairement reconnaissable malgré le sang et les hématomes, sa chemise blanche déchirée par les ronces et parsemée de gouttes vermeilles. Et il ne fallut qu'une vingtaine de minutes à une ambulance pour trouver son chemin jusque là.

Le temps qu'ils arrivent à l'hôpital, les ambulanciers avaient prévenu la police, et la police avait contacté l'agence Karasuno, qui envoya immédiatement quelques-uns de ses hommes sur place par jet privé. Ils arrivèrent à peine plus d'une heure plus tard pour se précipiter à l'hôpital, et se firent accueillir par les médecins tandis que leur coéquipier était encore au bloc.

-Au bloc !? s'écria Hinata.

-Rien de grave, l'apaisa un urgentiste. Les séquelles d'une très mauvaise chute... Mais rien qui mette ses jours en dangers. Dans quelques heures, il devrait être en état de vous recevoir.

Cela laissa les inspecteurs à patienter dans la salle d'attente pendant un long moment, puis ils eurent l'autorisation de se rendre dans la chambre attribuée à Kageyama, quoiqu'il ne soit pas encore remonté. Ils étaient quatre : le directeur, Daichi, son subordonné Sugawara, Asahi, leur homme de confiance et un des premiers membres de l'agence, et enfin Hinata, le coéquipier de Kageyama.

-Est-ce que ce sont les ravisseurs qui l'ont poussé de cette montagne ? demande enfin ce dernier.

Il a les traits tirés, témoignage de jours d'inquiétude et de doutes sans fin.

-C'est possible, Hinata, répond Daichi sans assurance. Peut-être pensaient-ils que la chute le tuerait et qu'ils ont voulu s'en débarrasser. Si c'est le cas, c'était assez mal calculé.

-Si c'est bien le cambrioleur que pourchassait Kageyama, il n'aurait pas fait ça comme ça, murmure Hinata. Je connais aussi bien son dossier. C'est quelqu'un de précautionneux, qui fait les choses proprement.

-Le prendre en otage n'était pas particulièrement propre ni précautionneux, fait remarquer Suga. Est-ce qu'on est bien sûrs qu'il s'agit de la même personne ? Et Miya, dans tout ça ?

-Kageyama était convaincu que Miya n'était pas le voleur qu'on cherchait. Le piège qu'il avait fabriqué dans le musée devait attirer le seul vrai coupable... Mais à présent... Le complice, par exemple, nous n'en avions strictement aucune connaissance. Je pense que les vidéos qu'on a de la soirée collent à peu près à ce qu'on possédait déjà, mais... sans certitude, chef.

Daichi hoche lentement la tête d'un air pensif, et Hinata s'empresse d'ajouter :

-Je suis aussi à blâmer pour ce qui s'est passé. Je le savais, j'ai essayé de l'en empêcher, mais pas avec assez d'ardeur. S'il est là aujourd'hui, c'est aussi de ma faute. Et si vous devez le renvoyer parce que son plan était risqué et a dégénéré à ce point, alors je demande à être puni aussi.

-Chaque chose en son temps, Hinata, se contente de déclarer le directeur.

Il ne semble pas rancunier, et Suga adresse à l'inspecteur un sourire rassurant. Tous se lèvent quand la porte s'ouvre, mais seul un médecin entre dans la pièce.

-Je suis venu vous donner de plus amples informations, déclare celui-ci. J'étais présent depuis l'arrivée de l'ambulance et jusqu'au bloc.

Il serre la main de Daichi, puis les inspecteurs se rasseyent pour écouter ce qu'il a à dire.

Voler son CœurTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon