IV

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Nous sortons de chez PLH lorsque je remercie Paul :

- En fait ! Merci beaucoup pour le thé glacé !

- C'est un cadeau de bienvenue ! Me dit-il avec un grand sourire, ne bouges pas, je vais rendre mon vélo au bureau de poste.

Il traverse la route en courant, tout en remettant son porte monnaie dans son sac.

- Oh non ! Quel imbécile ! fit-il en revenant vers moi quelques minutes plus tard.

Je prends un air inquiet :

- Que se passe t'il ?!

Son regard se pose sur mon vélo, dont je tiens le guidon à bout de bras.

Je comprends alors la situation. Paul vient de rendre son vélo et il ne reste plus que le miens pour nous rendre jusqu'à la forêt où nous espérerons retrouver Laly.

- C'est sans compter sur mon super porte bagage moussaillon ! M'écris-je soudain en lui lançant un grand sourire et en pointant du doigt l'arrière de mon vieux vélo rouge.

Paul s'assoit sur la selle et je m'installe derrière lui, le porte bagage n'est pas vraiment confortable et les chemins rocailleux que nous empruntons me le font ressentir d'autant plus.

Nous manquons de trébucher à de maintes reprises, mais heureusement, aucun accident de VTT rouge ne se produit durant le trajet.

Nous nous dirigeons vers l'allée du bois lorsque ma sonnerie de téléphone se met à retentir.

C'est la célèbre musique d'Oasis, Wonderwall, que je n'ai jamais cessé d'écouter depuis que l'on me l'a faite découvert. Il ne se passe jamais une soirée sans que je la mette dans la playlist au grand désespoir de Laly qui ne peut plus la supporter tellement je l'ai chantonné même durant les longues heures de cours. Je sors mon téléphone de ma poche, tentant de décrypter ce qu'affiche mon écran :

Je m'exclame : - Oh punaise ! C'est Laly ! Freinnnneeee !

Paul m'écoute et freine brusquement faisant grincer les freins de mon vélo si fort que les roues dévient sur la droite nous entraînant avec elles.

Nous hurlons en cœur : - AHHHHHHHHHH !

Ça y est, notre accident de VTT a lieu emportant avec lui nos sacs à dos qui se sont dévidés sur la chaussée.

Paul éclate de rire tandis que j'essaye tant bien que mal de ressaisir mon téléphone qui continue de sonner, projeté à quelques centimètres de moi.

- Allô !?

- T'as l'air énervée, que se passe t'il ? Répond Laly au bout du fil.

- Oh rien de grave, nous te cherchons juste depuis ce matin, et ton appel si soudain a faillit nous tuer !

- Oh Milly, je sens que tu abuses un peu dans tes paroles. Désolé, on doit couper nos téléphones à la bibliothèque. Je viens de voir tes messages, je suis planquée dans les toilettes et franchement, l'odeur est infecte je crois que je vais vomir, en plus les WC sont sales, je te passe les détails mais franchement c'est pas du tout agréable alors j'espère que tu es contente que je fasse cet effort in-démesuré qu'est celui de te rappeler. Que veux-tu ?

Je lève les yeux au ciel :

- Attends, tu es où, à la bibliothèque ?!

Paul était en train de ramasser nos affaires éparpillées sur l'herbe lorsqu'il se retourne aussi surprit que moi :

Pretty little horrorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant