Vraie ou faux?

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Brian, Roger et John se retrouvent au sein de la maison de Monsieur May. Les trois amis se sont installés au salon avec leur famille respective. Personne ne parle. Pas même les enfants. Tous sont abattus. Ils ont allumés quelques bougies et ont disposé, chacun, leur photographie préférée de Freddie sur la table. John câline ses enfants. Roger sanglote, la tête entre ses mains. Brian s'agrippe à la taille de sa compagne. Quelqu'un frappe à la porte. Personne n'ose bouger. Sans doute un de ces journalistes en quête d'une photographie choc à mettre en première page! 

–Brian ! Brian ! C'est Jim !

–Oh, Jim, réalise le guitariste. Laissons-le se joindre à nous. »

Monsieur May ouvre la porte de sa demeure.

–Jim, dit-il en essayant de retenir ses larmes. Tu veux entrer ?

–J'ai peut-être le moyen de sauver Freddie !»

Roger redresse sa tête et regarde en direction de la porte d'entrée.

–Freddie est déjà mort, dit Brian à Monsieur Hutton, que veux-tu faire de plus ?

–J'ai... je sais que cela peut paraître dingue ! Mais je viens de trouver une machine à voyager dans le temps ! C'est arrivé comme ça pouffe ! Et ils y avaient deux hommes dedans qui parlaient de leurs voyages.

–Pauvre Jim, murmure Roger peiné par l'amoureux.

–Une machine à voyager dans le temps, répète Brian septique.

–Elle est en mauvais état, mais, si on la répare, on peut retourner dans le passé et empêché Freddie de chopper cette saloperie de Sida !

–Oh, Jim, vient t'asseoir avec nous, l'invite le scientifique attristé par l'état de l'amant.

–Bonsoir Messieurs Dames, salue le convive en regardant l'assemblé.

–Nous n'aurions pas du te laisser seul après les obsèques, déclare Roger.

–Si ! Au contraire ! J'ai trouvé une machine à voyager dans le temps ! »

Les personnes présentes dans la pièce échangent des regards attristés. Pauvre Jim, il est devenu fou de chagrin.

–Vous ne me croyez pas ? ... Vous ne me croyez pas ! Venez à Garden Lodge, j'ai poussé la machine jusque dans mon atelier.

–Tu l'as poussé ? Demande John piqué de curiosité.

–Oui, c'est une voiture, une Doloréane !

–Jim, murmure Brian en lui mettant une main dans le dos, tu as été au chevet de Freddie pendant tous ces mois de souffrance, ça doit être terrible pour toi d'accepter la réalité, mais Freddie...

–Freddie est mort ! Je sais ! On l'a enterré ! Je sais ! s'énerve l'amoureux. Mais puisque nous avons la possibilité de changer le court du temps ! ... »

Monsieur Hutton s'arrête dans son discours. Personne ne le croit. Tout le monde le fixe avec pitié. Pauvre petit amoureux cinglé !

–Comment penses-tu pouvoir changer les choses? Lâche John.

–En empêchant Freddie de s'accoupler avec l'enfoiré qui lui a refilé le Sida. »

L'assemblé ne peut s'empêcher de rire. Jim lui même réalise la difficulté de sa mission. Freddie avait un partenaire chaque soir avant lui, et même une fois ensemble, il le trompa les premiers temps.

–Bon, je vous l'accorde, dit ainsi, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais on peut faire quelque chose j'en suis sûr !

–Même si c'était possible de voyager dans le temps, on ne peut pas empêcher Freddie d'avoir une sexualité... libérée, affirme Brian. Il faudrait qu'on l'enferme pendant des années jusqu'à ce qu'il te rencontre. Il serait malheureux.

–Il n'était pas malheureux avec Mary, déclare Jim. Après tout, c'est parce-ce qu'il a découvert son homosexualité qu'il a rompu avec elle, mais s'il était resté en couple avec Mary, il n'aurait pas attraper le sida.

–Il aurait bien découvert son homosexualité un jour ! Affirme Brian.

–Peut-être pas ! Après tout, Freddie était fidèle en amour. Une fois qu'il était certain de la loyauté de son partenaire, il ne découchait pas. Il s'est mis à avoir de multiples aventures parce-qu'il cherchait quelqu'un à aimer. Ce n'est pas un hasard s'il a écrit cette chanson : Quelqu'un a aimé (Somebody To Love), après sa rupture avec Mary.

–Je veux voir cette machine, dit le bassiste en se levant.

–John, ne l'encourage pas là-dedans, lui répond Roger.

–Pourquoi pas ! Lâche Brian pris d'une niaque soudaine.

–Vous allez vous faire du mal, les gars, dit le batteur en se levant. Une machine à voyager dans le temps, si ça se trouve, Jim a juste entendu le récit de deux fous échappés de l'asile. D'ailleurs où les as-tu entendu discuter ?

–Dans une décharge.

–Et voilà ! Deux gars qui délirent avec des squelettes de bagnoles ! Sérieusement, Jim, reviens sur terre.

–Ce n'est pas très Rock'n'roll de se résigner ainsi, toise Monsieur Hutton. Freddie serait déjà parti explorer cette vieille guimbarde depuis longtemps si je le lui en avais parlé.

–Mais Freddie n'est plus là ! Lâche Roger en se laissant tomber dans son fauteuil. Il est mort. Et on y peut rien. Rock'n'roll ou pas, ce que vous êtes en train de faire c'est de la pure folie.

–Je préfère la folie au désespoir, affirme le plus jeune du groupe. Allons-y ! déclare-t-il en allant chercher son manteau.

–Merci, John ! Approuve Jim. Brian ?

–Je vous suis ! »

Monsieur Hutton, May et Deacon sont prêts à partir. Ils se retournent vers le batteur du groupe.

–Roger ? Lance John.

–Très bien, je vous accompagne, soupire Monsieur Taylor en levant les yeux au ciel. Il faut bien qu'un esprit sain soit auprès de vous. »

Brian lui tape sur l'épaule lorsque il rejoint le groupe.

–Fou et violent en plus, le taquine le blond. »

Les quatre hommes empruntent la petite auto de Jim. Tous ont le sourire aux lèvres, même Roger. C'est fou comme le simple espoir de revoir Freddie, de changer sa vie, redonne de la joie. C'est là qu'ils réalisent davantage le manque qu'il a laissé.


Sauvons Freddie!!Where stories live. Discover now