Alizéa - Larry (Terminé)

Chapitre 11:

Le soleil. C'était indubitablement la définition même de la Californie selon moi. Il tapait depuis mon arrivée à midi, faisant perler inlassablement de fines gouttelettes de sueur le long de ma nuque depuis le début de mon périple, de la descente de l'avion à l'arrivée au port de Santa Barba jusqu'à maintenant, mes premiers pas sur l'île. Il ne m'avait pas quitté d'une semelle à un seul instant, fier d'habiller seul le ciel parfaitement bleu de ce début d'après-midi, débarrassé de tous nuages. Il avait forcé tout le monde à revêtir leurs plus beaux chapeaux ou une casquette trouvée à la va vite avant de sortir, me faisant pester d'avoir laissé la mienne au fond de ma valise. Je jetais d'ailleurs rapidement un regard mauvais à cette dernière, réalisant que je ne pourrais pas la faire rouler sur le sable, m'obligeant à la porter sous cette chaleur caniculaire jusqu'à la maison de ma tante.

-Au revoir, bon séjour à vous, me salua le chauffeur tout en chair qui m'avait conduit jusque là, éloignant de ma vue ses joues rendues rougeottes par le soleil et son front luisant alors qu'il était déjà loin.

Je soupirais pour la forme et attrapa à bout de bras la fameuse valise bien plus lourde que je ne l'avais prévu, la tirant contre mon torse avant de me dandiner étrangement, essayant de rejoindre la plage malgré ma vue barrée par le bagage. Je me pris d'abord les pieds deux trois fois dans des creux dans le sable que je n'avais pas pu voir avant d'être déséquilibré par le poids de mon attirail, basculant dangereusement vers l'avant alors que la façade de la maison se dessinait enfin face à moi.

-Hola, doucement, riait une voix qui me fit rouler les yeux au ciel beaucoup trop fort avant que deux bras puissants ne me récupèrent des mains le bagage beaucoup trop lourd derrière lequel ils étaient cachés.

Directement, de longs cheveux bruns bouclés apparurent dans mon champs de vision bientôt éclipsés par un sourire rayonnant et un regard affamé qui se balada sur mon corps, mettant tous mes sens à l'affût. Il fallait que je m'éloigne loin de ce gars avant de lui envoyer malencontreusement mon poing en plein milieu du visage.

-Ça t'arrives de travailler pour gagner ta vie? Demandais-je méchamment en lui passant devant sans prendre le temps de le remercier pour son aide non désirée, pestant sur le fait qu'il ne semblait jamais quitter cette maison.

-Figures-toi que je rentre seulement d'une semaine de contrat justement, pile pour ton retour, que les choses sont bien faites, souria t-il nonchalamment en me suivant sans la moindre difficulté, portant mon bagage comme s'il ne s'agissait que d'un simple détail.

-Je commence à croire que je suis maudit, pestais-je pour moi-même avant d'entrer dans la maison, sentant tout mon corps s'apaiser en redécouvrant l'habituelle odeur de produits ménagers et de pâtisseries qui flottait toujours dans l'air de la maison de mon enfance.

Je reconnus la pointe de lilas qui m'arriva directement aux narines comme le parfum de ma tante alors qu'elle arrivait vers moi les bras étendus devant elle et un immanquable sourire étalé sur le visage.

-Ah, mon Lou, comment tu vas mon grand? Demanda t-elle sans réellement attendre de réponse, m'attirant directement à elle dans une étreinte chaleureuse qui estompa toute trace de doute ou de fatigue que mon voyage avait pu laisser s'installer en moi.

J'étais enfin chez moi, dans l'endroit le plus agréable que je connaisse, me faisant accueillir par la femme la plus importante à mes yeux et son visage baigné de joie de me revoir, rien n'aurait pu mieux se passer.. À un détail près. J'aurais volontiers retiré du tableau la grande girafe brune qui venait de nous dépasser pour rejoindre la cuisine, pinçant mes fesses au passage, sans la moindre retenue.

-Le voyage n'était pas trop long? Me demanda Mia en reculant de quelques pas, me libérant de son étreinte au moment même où mon regard croisait celui d'Harry dans le grand miroir du couloir qui nous séparait de la cuisine.