Le Coeur d'une Étoile

Chapitre 2

Le jeune homme au cheveux bruns s'éloigna laissant seule la serveuse. Le Roi la dévisagea avant de lui demander:

-Quel est ton nom ?

-Cassiopée...

-Que faisais-tu sur notre territoire ?

-Je... Je me suis perdue...

Le Roi ne répondit pas. Il se contenta de faire un mouvement de tête vers un garde qui se trouvait près de lui. Ce dernier s'approcha de la jeune fille et attrapa son épaule. Il la tira sans qu'elle n'essaie de s'échapper. Ils descendirent en escalier en marbre poussiéreux avant d'arriver dans des sortes de cachots. Le garde la poussa dans une geôle avant de l'enfermer sans dire un mot de plus. Cassiopée attendait calmement. Elle entendait les pleurs et les cris des autres prisonniers. Mais cela ne la dérangea pas. Le nom Ameedé envahissait son esprit. Il lui était familier. Pourtant ce prénom n'est pas si courant. La jeune fille faisait les cents pas tandis qu'elle laissait danser ses pensées dans son esprit. Étrangement, elle ne paraissait pas très perturbée à l'idée de rester ici peut-être jusqu'à la fin de sa vie. Ceci ne manqua pas d'attirer l'attention. Un homme presque assez maigre pour passer à travers les barreaux passa sa tête entre deux d'entre eux. Il lui chuchota:

-Qui êtes-vous pour être si sereine en ce lieu dit maudit ?

-Je suis Cassiopée, répéta-t-elle une nouvelle fois. À qui ai-je l'honneur ?

-Je me nomme Calywen. Autrefois, je travaillais au service du Roi.

-Qu'avez-vous fait pour vous retrouver dans ces cachots ?

-Il se pourrait que j'ai accidentellement trahi la majesté.

-Que voulez-vous dire ?

-J'aurais fais passer une information confidentielle par courrier.

Il marqua une pause avant de reprendre:

-Et vous ? Que faites - vous ici ?

Cassiopée ne répondit pas et s'asseya sur un banc de pierre en posant sa tête dans les paumes de ses mains. Elle poussa un profond soupir, si bien que ses épaules se soulevèrent longuement.

-Je me suis aventuré dans cette forêt pour suivre cinq hommes qui parlaient latin. Je les ai suivi jusqu'à une clairière. Là-bas, des gens les ont rejoints. finit - elle par répondre.

-Le conseil des Anciens. C'est un mauvais présage... continua Calywen.

-Et pourquoi donc ?

Des bruits de pas les interrompirent. Le vieil homme se recula et Ameedé apparut devant la cellule de Cassiopée. Il baissa la tête pour regarder le jeune villageoise dans les yeux et annonça:

-Venez avec moi. Vous devez vous entraîner.

-M'entraîner ? Mais à quoi ?

Le messager ne répondit pas et ouvrit la grille. Il la prit par le poignet et l'emmena en haut. Cassiopée remarqua que de nombreuses personnes la regardaient passer. Ils devaient être au courant de son arrivée... Ils arrivèrent dans une salle ne contenant que quatre petits tabourets. L'un d'eux était occupé par un vieil homme qui ressemblait étrangement au garant du Stil que la jeune fille avait vu lors de l'assemblée des Anciens. Ameedé fit asseoir Cassiopée et s'installa sur l'un des deux derniers sièges. Un silence suivit avant qu'il ne soit rompu par l'ouverture de la porte. Le Roi entra et prit le dernier siège. Il regarda longuement la serveuse devant lui avant d'annoncer:

-Cassiopée de Valenr, tu as pris connaissance d'informations confidentiels en espionnent le conseil des Anciens.

L'interressée sursauta à l'entente de son nom complet. Le messager devait lui avoir dit. La voix du souverain coupa ses pensées:

-Tu devras donc payez ta faute. Le gardien du Stil va t'annoncer ce que tu devras faire.

Le vieil homme assis à côté d'elle se leva et se posta devant la prisonnière. Il la toisa et commença:

-Vous devrez participer à notre quête.

-Qu... quoi !? bégaya la brune. Je ne suis jamais parti comme ça ! Et puis, de quelle quête parlez - vous ?

-Nous devons trouvez le Monstre de la Nuit. Sur notre chemin, il y aura sans doute beaucoup de dangers. Nous devrons combattre et montrer qui nous sommes.

-Je ne sais pas me battre ! Je suis serveuse au village de la Fouine !

-Alors, vous allez apprendre, répondit le Roi en se levant. Vous aurez un mois pour apprendre à manier l'arc et l'épée auprès de mon fils, Ameedé, qui a aussi accepté de vous accompagnez.

Cassiopée ne répondit pas. Elle tremblait de tout son corps tout en essayant de le cacher. Elle balaya la pièce du regard et croisa celui du messager, qui était en réalité le fils de Roi. C'était un regard aussi froid que la glace. Si froid, que la jeune femme fut contrainte de baisser les yeux. Le silence devenait pesant. Le gardien attrappa une épée et la tendit à Cassiopée en murmurant:

-On ne demande par votre avis. Vous en serez obligée.

La villageoise leva ses yeux bleus vers l'homme. Elle prit l'épée en grimaçant. Jamais elle n'avait tenu aucune arme et fut surprise par son poids.

-Le reste sera déposé dans vos appartements que vous ne pourrez quitter que lors des entraînements et des repas. reprit le gouverneur. Mon fils va vous y emmener. Des vêtements seront à votre disposition et l'entraînement commence dès demain. Quelqu'un viendra vous chercher. Soyez prête.

Il n'attendit pas la réponse et tourna les talons pour sortir. L'Ancien la toisa en passant et ce ne fut pas mieux pour le prince. Son regard glacial laissa courir un frisson le long de l'échine de la brune. Sur un ton sec, il articula:

-Suivez - moi. Je vais vous mener à votre chambre.

Il sortit et Cassiopée le suivit. Ils traversèrent plusieurs couloirs et montèrent plusieurs escaliers. La serveuse savait qu'elle allait se perdre si jamais elle devait se rendre quelque part. Quand ils arrivèrent enfin dans un couloir dans lequel des portes se suivaient, la jeune femme poussa un soupir de soulagement qui attira le regard foudroyant du prince. Ce dernier ouvrit la porte est ils purent voir une pièce meublée avec un mobilier de grande qualité. La plupart des meubles étaient parsemés de dorures ce qui ne manqua pas de laisser échapper un sourire à la prisonnière. Ayant grandit dans une famille de paysans, elle n'avait pas l'habitude de ce genre de mobilier. Le Prince s'en alla sans un mot ce qui mit vite en colère la belle brune. Elle sentait la fatigue montait et décida de se coucher. Pour une prisonnière, elle avait droit à de beaux appartements. Elle ouvrit une porte et tomba immédiatement sur la chambre. De nombreux cadres la décoraient. Elle se laissa tomber sur le lit et sombra dans un sommeil qui fut bientôt perturbé par un drôle de rêve...