Chapitre 7 : La Lame qui démange

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Hild, réfugié dans l'unique lieu de prière de Coccham, retirait cotte de maille, épée et poignard. C'était un rituel que la nonne avait prit l'habitude de faire chaque jour. Elle avait renoncé au sang, à la bataille et tentait de trouver la paix. Pourtant à chaque nouveau soleil, la religieuse portait son vêtement de guerre. Cela l'aidait à faire les deuils de toutes ces vies qu'elle avait prit et à apporter assurance à son choix.

"Je te préférais guerrière." 

Hild, qui remettait sa croix par dessus son habit de simple servante de Dieu, se tourna vers l'entrée de la chapelle. L'épaule appuyée sur l'une des colonnes de bois, les bras croisés sur sa poitrine, la chevelure rousse coiffé en deux longue tresses, se tenait Guenièvre.

"Et moi je me préfère nonne, répondit t-elle en souriant."

Les deux femmes s'approchèrent l'une de l'autre pour se prendre dans les bras. Toutes deux devenu de grandes amies avaient prit l'habitude de se voir chaque jour.

"D'après les traits de ton visage, j'en conclu que la nuit a été rude, les retrouvailles avec Finan se sont bien passé? demanda Hild en arquant un sourcil amusé.

- Nous n'avons pas attendu la nuit, ria la soeur de Leofric, mais il est vrai que la nuit à été rude et non pas pour les raisons que ton esprit imagine.

- Je n'imagine rien du tout.

- Tu as toujours ces plantes que tu m'as donné l'autre jour? Elles m'ont bien aidé à trouver le sommeil tranquille.

- C'est encore cette histoire d'enfant qui hante tes pensées?"

Guenièvre ne répondit pas immédiatement à la question et partit s'asseoir sur l'un des bancs qui composait la pièce. La nonne vint prendre place à son coté en prenant une main à son amie.

"Il veut des enfants...Finan veut des enfants..

- Tout cela viendra, tu dois juste être patiente, peu importe ce que l'on peut dire sur ton passage, un jour tu auras un enfant."

La rousse leva le regard, observant la grande croix de bois qui trônait devant elle. Avoir des enfants...Elle savait cette chose impossible. Dans sa vie d'esclave, celle d'épouse forcée et celle de compagne bien heureuse, nombreuses avaient été les fois où elle s'était retrouvée nue face à un homme. Mais jamais un seul enfant n'avait montré sa présence. La rôdeuse s'était faite à l'idée que sa vie de mère ne viendrait jamais, s'en était une évidence. Bien qu'elle n'en comprenait pas la raison. C'était également pour cela que jamais elle n'avait voulu tombé amoureuse mais Finan était arrivé et sa vie avait changé. Malheureusement le pauvre n'aurait jamais de descendance à prendre dans ses bras et de cela elle se maudissait.

"Je pense que j'ai pris la vie de trop de fils pour gagner le droit d'avoir les miens, souffla t-elle.

- Jamais tu ne m'avais confier de tels mots."

La sœur de Leofric se leva presque d'un bond se rendant compte qu'elle en avait peut être trop dit. 

"Je tarde, Finan doit m'attendre.

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas.

- Le gout du sang, lâcha précipitamment la rousse pour évincer le sujet précédent, Hild je m'ennuie! Je porte des robes, je tresse mes cheveux, j'ai même appris à faire du pain..Je déteste le pain! J'ai besoin de bataille, de tripes, de frayeur, de danger, je vais finir par devenir folle à cueillir des fleurs."

La nonne ne put retenir son rire face au visage décomposé de la jeune femme.

"Qu'ai-je dit? 

The Last Kingdom : Le RôdeurWhere stories live. Discover now