Se moquer

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C'était le jour du grand départ. C'était habituel pour James Potter, maintenant, il n'était pas vraiment perturbé. Il était même impatient de retrouver ses amis, bien que cette année soit légèrement différente.

Cette année, il ne serait plus le seul Potter à Poudlard, car son petit frère le rejoignait.

Albus était un enfant un peu étrange de l'avis de James. Timide et renfermé, il s'isolait plutôt que de s'ouvrir à son entourage comme James le faisait. Ils n'avaient jamais été proches tous les deux, trop différents de caractère.

Albus était un solitaire, là où James avait besoin constamment d'être le centre de l'attention.

James était donc parfaitement confiant, tandis que son frère était particulièrement inquiet. Il ne savait pas quoi s'attendre, et l'aîné s'était fait un malin plaisir de l'inquiéter davantage en se moquant de ses insécurités.

Albus ressemblait physiquement à leur père, il avait hérité de ses yeux verts et de ses cheveux indomptables. Mais malgré leur ressemblance physique, le garçon se sentait si loin de son héros de père. Il l'avait toujours regardé avec admiration, et il craignait par dessus tout le décevoir.

James lui répétait encore et encore qu'il finirait à Poufsouffle ou pire à Serpentard et que leur père ne lui adresserait plus jamais la parole.

Jusqu'à leur arrivée à la gare, Albus s'en était rendu malade, convaincu que tout allait mal se passer pour lui.

Harry Potter avait été particulièrement occupé avec son métier d'Auror. Il avait sans cesse de nouvelles responsabilités, des missions urgentes et rentrait tard. Il se reposait beaucoup sur Ginny pour s'occuper des enfants mais regrettait de ne pas pouvoir en profiter plus, surtout qu'Albus partait à Poudlard pour la toute première année.

Le Sauveur du monde sorcier avait compris que quelque chose inquiétait Albus, il le lisait dans ses yeux verts, dans sa façon de pincer les lèvres et de baisser la tête. Tout son corps mince criait son stress.

Aussi, Harry était décidé à le rassurer sur le chemin de la gare.

Cependant, comme à son habitude, James monopolisa l'attention, parlant fort, coupant la parole à tout va. Harry essaya bien de le calmer, mais Ginny l'arrêta, favorisant une fois de plus James.

Harry croisa le regard de son second fils dans le rétroviseur et sentit son cœur se serrer en le voyant si silencieux, si triste. Il tenta de lui offrir un petit sourire d'encouragement, mais le garçon avait la tête tournée, observant les voitures qu'ils croisaient.

Une fois à la gare, Harry laissa Ginny partir avec Lily et James, attendant Albus. Son fils ne lui facilita pas la tâche, replié sur lui même, silencieux.

Ce n'est qu'une fois près du passage vers la voie neuf trois-quart que Harry lui posa une main sur l'épaule. Albus leva les yeux vers son père, un peu tendu, craignant d'avoir fait quelque chose de mal, mais Harry lui offrit un sourire tendre, rassurant.

- Ensemble, d'accord ?

Albus hocha la tête craintivement, et Harry lui ébouriffa les cheveux affectueusement.

Ils traversèrent la barrière pour se retrouver sur le quai, devant le Poudlard express rutilant. Comme à chaque année, Albus sentit son cœur accélérer et ses yeux s'écarquiller. C'était toujours un spectacle, magnifique et démesuré.

Harry fit quelques pas, mais Albus resta immobile en arrière. Le sauveur se tourna vers son fils, un air interrogatif sur le visage.

- Albus ?

Le garçon hésita, puis soupira.

- Est-ce que le choixpeau peut se tromper ?

- Non mon grand. Il saura où te répartir, ne t'en fais pas.

- Mais... Mais s'il me mettait dans la mauvaise maison ?

- Il n'y a pas de mauvaise maison, tu sais.

Albus se mordilla la lèvre et parla un peu moins fort.

- Si j'allais à Serpentard ?

Voyant que Albus évitait soigneusement son regard, Harry s'accroupit face à lui, les mains sur ses épaules.

- Albus Severus Potter. Tu portes les noms de deux grands sorciers, qui furent tous les deux directeurs de Poudlard. Et l'un d'entre eux, un homme extrêmement courageux, était à Serpentard. Quelle que soit ta maison, mon grand, je serais fier de toi.

Le garçon fixa son père un long moment, le détaillant soigneusement de ses yeux verts, comme pour s'assurer qu'il était sincère, puis il soupira doucement.

- Mais... James dit que...

- N'écoute pas trop ton frère, mon grand. Tu sais qu'il aime t'embêter.

- Mais...

- Albus. Tout se passera bien. Tu vas être réparti et tu te rendras compte que tu te sens bien dans ta maison. Tu te feras des amis. Et tu verras que tu t'es inquiété pour rien.

Albus hocha la tête sérieusement. Puis il se blottit contre le torse de son père alors que Harry l'attirait dans une étreinte réconfortante.

- Allez, viens avant que nous ne soyons en retard !

Un peu moins inquiet, Albus offrit un sourire à son père et marcha à ses côtés, heureux de ce moment qu'ils venaient de partager.

Le regard noir de James lorsqu'ils arrivèrent devant la porte du train ne réussit pas à assombrir son humeur, surtout parce que Harry le serra de nouveau contre lui, lui répétant que tout se passerait bien, et qu'il s'apprêtait à passer les plus belles années de sa vie.

Albus prit le temps de saluer son oncle Ron et sa tante Hermione, fit un bref geste de la main à Rose, pour revenir près de Harry, bien décidé à profiter un maximum de ces quelques instants avant son départ.

James, vexé, embrassa sa mère et salua à peine son père avant de monter rapidement dans le train. Pour autant, Harry ne s'en préoccupa pas. Il aimait ses fils par dessus tout, mais il avait l'habitude des crises de jalousie de James pour obtenir ce qu'il voulait. Et il avait décidé qu'aujourd'hui était la première rentrée d'Albus et qu'il le ferait passer en premier.

Il aida donc son cadet à monter, et transporta sa malle. Il lui trouva un compartiment libre et l'aida à s'installer. Puis il soupira.

- Tu as grandi si vite, Albus...

Albus lui répondit d'un sourire gêné et haussa légèrement les épaules. Harry lui offrit un clin d'œil.

- Envoie-moi un hibou pour me dire dans quelle maison tu es d'accord ?

Son fils hocha la tête avec plus d'enthousiasme que le matin même, et s'installa, les yeux brillants d'excitation. Harry lui ébouriffa une dernière fois les cheveux avant de le laisser pour retourner sur le quai.

Nouvelle générationWhere stories live. Discover now