Nouvelle génération

Incendie dévastateur

Harry était encore hésitant au sujet de ce qu'il devait répondre. Il était tenté de répondre à Minerva qu'il voulait essayer, qu'il était intéressé. Vol ou soins aux créatures magiques, l'un des deux postes lui conviendrait sans problèmes.

Mais il n'oubliait pas qu'il ne vivait pas seul, il était marié. Et il y avait son poste d'Auror. Finalement, ce n'était même pas Ginny qui bloquait sa décision. C'était uniquement l'engagement qu'il avait pris auprès du Ministère et de ses collègues Aurors...

Avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, la porte s'ouvrit à la volée et un Rusard vieillissant fit irruption l'air affolé, son éternelle Miss Teigne sur les talons.

- Il y a le feu ! Un incendie dévastateur !

Minerva se leva brusquement, inquiète.

- Argus, calmez-vous et expliquez, au nom de Merlin !

Le cracmol hocha la tête frénétiquement et prit une grande inspiration avant de reprendre d'une voix plus posée.

- La cabane de Hagrid, elle brûle. Et ce n'est pas un accident, quelqu'un a mis le feu volontairement. Il ne va rien en rester d'après ce que j'ai pu voir.

Harry fronça les sourcils, et se pencha en avant, subitement alerté. Minerva se frotta le visage et hocha la tête avec un soupir agacé.

- Il y a déjà des professeurs sur place pour éteindre le feu ?

- Pomona est sur place. Horace aussi il me semble. Je suis immédiatement venu vous chercher.

- Parfait. Je termine ici et je vous rejoins, Argus. Veillez à ce qu'il y ait suffisamment de monde sur place pour éviter de brûler la forêt interdite...

Une fois la porte refermée, Harry soupira.

- Que se passe-t-il ici, Minerva ? Vous n'avez pas eu l'air réellement surprise d'apprendre qu'il y avait un incendie. Ni même inquiète.

La sorcière se redressa de toute sa taille et haussa les épaules.

- Un groupe d'élève est coutumier de plaisanteries pour le moins douteuses. Malheureusement, nous n'avons jamais réussi à les prendre sur le fait directement, nous... savons juste que c'est eux.

- Un groupe d'élèves ?

L'intervention de Drago fit soupirer Minerva et Harry comprit immédiatement.

- Quand comptiez vous me prévenir, Minerva ?

Drago ricana.

- Potter, je ne pense pas qu'un trouble-fête nécessite l'intervention des Aurors, sinon nous aurions tous les deux terminé en cellule...

- Je ne parle pas de m'appeler en tant qu'Auror, Malefoy. C'est James n'est-ce-pas ?

Minerva hocha la tête, raide.

- Depuis son arrivée à Poudlard, James... est très inventif en matière de... bref. Lui et son groupe d'amis sont dans tous les mauvais coups.

- Il est en troisième année ! Pourquoi n'avoir jamais envoyé un hibou pour me prévenir ?

- Votre femme a été informée. Elle a répondu que c'était des plaisanteries d'enfant sans importance.

Harry s'empourpra sous le coup de la colère et de la honte et se leva, les poings serrés.

- Je rêve... Merlin ! Cette fois-ci, ça ne passera pas. Aucune pitié envers James, est-ce compris ? Au moindre faux pas, plus de Quiddich, aucuns privilèges et des retenues jusqu'à la fin de l'année !

Drago était resté bouche bée, stupéfait de voir la réaction de Potter. Il se souvenait de leur propre scolarité et il avait été le gamin prétentieux qui se servait de la célébrité et de l'argent de son père pour imposer sa loi.

A l'époque, si Dumbledore s'était plaint de son comportement à son père, jamais Lucius ne lui aurait donné tort. Il l'aurait laissé faire les pires bêtises sans être inquiété, juste parce qu'ils étaient des Malefoy. Juste parce qu'il se pensait supérieur à tous les autres sorciers. Drago s'était rendu compte à la naissance de son fils que ça n'avait pas été positif pour lui, et il s'était juré de ne pas faire les mêmes erreurs.

Potter, lui, avait la légitimité de demander un traitement de faveur, parce qu'il était le Sauveur du monde sorcier et pourtant... Pourtant, il avait pris le temps de remercier Scorpius d'avoir cherché son fils, et il demandait à Minerva de punir son aîné. Pourtant, Potter avait l'air horrifié d'apprendre que son fils aîné se conduisait mal et demandait des sanctions.

Minerva s'éclaircit la voix, gênée.

- Harry... James... James a monté un petit groupe qu'il fait appeler les Maraudeurs...

- Qui sont les autres ?

- Son cousin, Fred Weasley. Le fils Crivey, Chris. Et Luke Jordan.

- Pourquoi les laisser faire ? Vous savez que j'aimais mon père, Sirius et Remus plus que tout. Mais... Mais je ne cautionne pas leurs actes à Poudlard, et je ne les ai jamais cautionné. Ils se sont conduits comme des idiots. Il est hors de question que mon fils ait l'impunité pour ses actes juste parce qu'il porte le nom de Potter !

Voyant l'embarras de la directrice, Harry se laissa aller en arrière dans sa chaise et son regard croisa celui de Drago. Puis, il soupira.

- Parfait. J'accepte le poste de professeur de Vol. Ou de soin aux créatures magiques. Peu importe. Je dois juste me dépêtrer du Ministère. Je suppose que nous allons devoir nous entendre en tant que collègues, Malefoy.

Le blond ricana.

- C'est parce que tu as peur de te sentir seul ici, que tu tiens à ma présence ?

- Exactement ! Poudlard sans toi serait bien trop ennuyeux.

Minerva laissa aller son regard de l'un à l'autre et leva les yeux au ciel.

- Je ne suis pas certaine que je vais longtemps rester heureuse de ce choix, mais... pourquoi pas. Monsieur Malefoy, les anciens appartements de Severus sont à votre disposition si vous le souhaitez, en l'état. Il n'avait pas d'héritier direct et Horace n'a jamais eu l'intention d'entrer chez lui. Et comme Severus n'avait jamais pris le temps de faire de testament... Il était votre parrain je crois ? Quand à vous Harry, les deux postes sont à vous. Ce sont des postes avec peu d'heures d'enseignement et il vous restera du temps libre.

Harry hocha la tête avec sérieux, plissant un peu les yeux, réfléchissant à la façon dont il allait s'organiser.

Drago le tira de ses pensées.

- Quand commençons-nous ?

Avant que Minerva ne puisse répondre, Harry intervint.

- Si ça ne vous gêne pas, je vais avoir besoin d'une semaine pour... expédier les affaires courantes et quitter le bureau des Aurors.

Minerva se leva.

- Parfait messieurs. A la semaine prochaine dans ce cas.