Καλυψώ

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟙

Cela faisait bientôt deux heures que Valentin et Calypso étaient entrés au Cherrington, une boite branchée de Paris, qui était réputée pour passer des bons sons et faire venir des artistes d'exception.
C'était sans conteste la boite préférée de Vald et allait bientôt devenir celle de Calypso.
En effet, il n'avait pas menti : les sons qui passaient avaient étés admirablement bien choisis, et So' dansaient sur chacun d'entre eux.
Va et elle avaient déjà bus quelques verres, et étaient donc un peu éméchés, sans tomber dans le pathétique, bien entendu.
Ils dansaient tout les deux, cotes à cotes, au milieu de la foule de danseurs.
À ce moment précis, Va' n'en avait que faire de se faire reconnaître par quelques danseurs, la seule chose qui comptait vraiment c'était de voir la belle brune danser. Calypso avait ce petit éclair de joie dans l'iris qui le rendait totalement fou.
Valentin lui souffla à l'oreille :
- T'es sublime.
Elle lui répondit par un baiser langoureux, qui ne fit qu'agrandir son sourire.
La robe rouge et fluide de la brune mettait tout ses sens en émois et la jeune femme l'avait bien perçut, elle dansait sans le quitter des yeux, roulant ses hanches avec un sourire enjoleur.
Soudain, la musique s'arrêta, les lumières s'éteignirent et un nuage de fumée envahit dans la salle
Puis, les lumières se rallumèrent, et un homme apparut un centre de la scène, une casquette sur le crane, un bombers sur le dos et un micro dans la main.
Il commença à faire des applaudissements amples pour encourager le public à l'applaudir, avec succès.
Enfin, le jeune homme lança un sourire à son public.

🎶🎶🎶

Nekfeu aimait remplir des zeniths mais  ce qu'il affectionnait tout particulièrement, c'était de pouvoir voir le visage de son auditoire.
Le brun se saisit de son micro et entama un des sons qui avait propulsé sa carrière auprès de tout les amateurs de musique.
L'instru retentit dans la salle : « Mauvaise graine, mauvaise graine, mauvaise graine yeah »
- À six ans j'ai du voir un psy, j'ai du voir un psy. À seize ans j'ai du voir un psy, mauvaise graine.
Le brun tendit son micro vers la fosse improvisée et le public répondit :
- À six ans j'ai du voir un psy, j'ai du voir un psy. À seize ans j'ai du voir un psy, mauvaise graine.
Le jeune brun lança un petit regard entendu à Mekra, qui tenait lui aussi un micro.
- Franchement y sont chauds là, faites mieux que le zenith la miff !
La salle fut secouée d'un petit rire.
Nekfeu et Mekra recommencèrent à rapper, pour le plus grand bonheur du public :
- Mauvaise graine alors je mords le métal
J'ai pas besoin de leurs merdes ornementales
J'ai connu la galère et je n'en redemande pas.
C'est là qu'il la vit.
Dans sa robe rouge qui sublimait sa taille fine et ses longues jambes.
Il cessa immédiatement de rapper, se figeant sur place.
Étrangement, son rythme cardiaque s'accéléra légèrement.
C'est là qu'il le vit.
Un grand sourire sur les lèvres, tenant la main de la brune, tout en riant avec elle.
Il eut un petit hoquet de surprise suivit par un goût amer dans la bouche.
- Nek, tu branles quoi khoya ?! Lança Doums à voix basse, tentant d'être discret, alors que le micro captait chacun des sons qu'il émettait. La salle fut secouée d'un petit rire.
- Okay, désolé la famille j'ai eu une absence, on reprend ! Lança t-il, en recommençant la chanson depuis le départ, sans se tromper, cette fois.
Pour autant, il ne put se retirer de la tête, l'image de Calypso et Valentin.
Ce connard camé avait réussit à lui passer devant.
Et ça, il ne pouvait le supporter.
Pour évacuer sa rage, le brun se démenait sur scène comme il ne s'était jamais démené, durant une bonne heure avant de quitter la scène.
Une fois descendu, il retira son bomber et se saisit d'une petite bouteille en plastique transparent, qu'il porta à ses lèvres. Il vida la bouteille d'un trait, sous le regard inquiet de Doums.
Lorsque le brun eut reposé la bouteille, il sentit une masse s'abattre sur ses épaules.
- il s'est passé quoi Nek ? Demanda le brun d'une voix posée.
- De quoi ?
- Tu sais très bien de quoi je veux parler.
- Ah... j'avais zappé la suite. Un oubli sans importance.
- Mens même pas. Ça t'es jamais arrivé avant, Nek.
- Y a une première fois à tout.
Doums n'ajouta rien mais lui lança un regard qui signifiait qu'il n'y croyait pas une seule seconde.
- J't'ai vu relire soigneusement toutes les chansons que t'as chanté ce soir, Nek, dis-moi ce qu'il s'est passé.
- Elle était là. Lâcha t-il, en rajustant sa casquette devant le miroir accroché au mur, le regard inexpressif.
- « Elle » ?
- Elle.
- Ah d'accord, j'vois. Elle était pas seule c'est ça ?
- J'sais ap. Souffla Nek, avec un petit mouvement nerveux.
Doums savait qu'il mentait, mais il n'en tint pas compte : ken n'était pas du genre très expansif sur ses histoires. Il posa sa main sur son épaule et souffla :
- Ça te passeras Nek. T'es un sentimental mais ça finira par s'épuiser. Ça s'épuise toujours.
Ken vit les yeux de Doums se noyer dans le vide un court instant, avant qu'il ne reprenne le contrôle.
- Je vais boire un truc et je reviens.
- C'est ienb ça, c'est mon ken ! Lança Doums avec un grand sourire, plus pour la forme que pour le fond.
Nek se dirigea vers le bar, quittant les loges en vissant sa casquette Seine Zoo sur la tête.
Il s'approcha du bar, appuyant ses avants-bras, sur la surface plane du comptoir.
- Une bière steuplait. Lança t-il d'un air désabusé.
- Deux diplo, s'il-vous-plait. Souffla une voix que Nek reconnaîtrait entre mille. 
Le brun se risqua à tourner sa tête vers la locutrice.
Il se perdit de nouveau dans les mouvements fluides de sa robe rouge, dans ses courbes légères et dans sa grace.
- Voila. Lança le barman, faisant claquer le culot de la bouteille sur le comptoir en bois, tirant Nek de sa contemplation.
- Merci.  Souffla une voix que Calypso reconnaîtrait entre mille.
La brune se risqua à tourner sa tête vers le locuteur.
- N-Nek ? Souffla t-elle d'une petite voix.
Il releva ses yeux vers les siens.
- Oh tiens, Calypso ! Lança t-il avec une joie feinte.
- Tu devrais faire du cinéma toi. Lança t-elle en se saisissant de deux pailles, pour les plonger dans les deux verres.
- Hein ?
- T'es pas content de me voir. J'le vois très bien.
- Je- Nan nan, rien avoir...
- À vrai dire, j'suis un peu déçue. J'pensais que j'valais plus que ça pour toi. En tout cas que je valais assez pour que tu me prennes pas pour une conne en me mentant pitoyablement.
« Si tu savais ce que tu vaux pour moi tu agirais pas comme ça. »
Calypso se leva, se saisissant des deux verres, et se dirigea vers les tables du bar.
Nek attrapa délicatement son poignet, pour l'obliger à l'écouter.
- Reste, j't'en prie, deux secondes.
- Pas une de plus. Souffla t-elle en se rasseyant.
Il inspira un grand coup et prit une gorgée de bière.
- j'ai beaucoup de choses à te dire.
- C'est le moins qu'on puisse dire. Siffla t-elle.
- Si on commençait par « pourquoi tu ne m'as pas donné de nouvelles pendant plus d'un mois ? » Poursuivit-elle.
- J'ai appris que tu sortais avec Val', mais tu me l'avais pas dit.
- Il a été là quand j'avais besoin de lui.
« Ouch. Première pique. »
- J'aurai aimé être là.
- Mais tu n'étais pas là.
- Ouais j'sais que j'ai merdé, mais tu comptes beaucoup pour moi. J'ai été maladroit et égoïste.
- T'as effacé c'qu'on avait tout les deux d'un revers de manche.
- On avait un truc ? Demanda t-il, écarquillant ses yeux, son coeur s'emballant tout d'un coup.
- On avait un truc ouais. Mais visiblement, ça signifiait pas grand chose pour toi. Ricana t-elle amèrement.
- Pour moi ça à toujours signifié quelque chose, So'.
Soudain, des larmes se mirent à perler au coin de ses grands yeux clairs.
- Permets-moi d'en douter, Nek. Siffla t-elle.
Leurs yeux étaient comme vissés ensemble : ils se connaissaient depuis très peu de temps et pourtant ils avaient tout deux l'impression que leur relation, aussi étrange était elle, existait depuis fort longtemps.
C'est là que Nek se retrouvait face à un gouffre : il devait la récupérer, et il savait que c'était possible.
Mais ça ne serait pas facile.
Calypso était une tornade, elle était fascinante presque merveilleuse, mais elle détruisait tout sur son passage, et elle lui perforerait surement le coeur un jour ou l'autre.
En avait-il réellement envie, tout au fond de lui, de la récupérer ?
« Oui » fut la seule réponse qui lui parvint immédiatement à l'esprit.
- N'en doutes plus jamais, trésor.
Elle esquissa un sourire qui ne pardonnait rien, et attrapa ses deux verres.
Nek la regarda rejoindre un Valentin aux anges.
Certains atteindraient sans doutes le septième ciel ce soir, pendant que d'autres se noieraient dans les abysses du péché./affres de l'enfer.