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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟡

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟡



Le soleil, encore bas dans le ciel, diffusait à peine ses longs mais faibles rayons à travers le store de la loge. Calypso, l'esprit embrumé par sa nuit d'insomnie, passée toute seule, dans la chaleur du corps du brun à ses côtés, était affalée dans un des fauteuils de la loge.
Une femme, agenouillée à ses côtés, la maquillant avec précaution, comme si sa peau était un fragment antique, un homme qui bouclait légèrement ses cheveux, avec tout autant de douceur.
Soudain, un jeune homme, grand, aux cheveux roux et au teint parsemé de taches de rousseur, entra dans la pièce, un petit tas de lettre dans la main droite, un registre en cuir sous le bras droit et des cafés posés dans un réceptacle dans la main gauche. Il avait cet air de grand gentil, sérieux, avec sa petite bouche pincée.
- Calypso, t'as reçu ça. Murmura Marvin, en lui tendant une lettre, les yeux remplis d'étoiles.
Ça lui donnait vraiment l'air d'un stagiaire, cet air émerveillé à chaque fois qu'elle lui adressait la parole. Calypso comprenait mieux pourquoi toutes ses vipères de co-actrices le surnommait « l'assistant-café ». Calypso tendit sa main, d'un geste gracile de star du cinéma (elle avait appris ça en regardant Breakfast at Tiffany's).
Elle se saisit de l'enveloppe blanche, étonnamment très banale, qui ne portait aucune inscription dessus.
Elle l'ouvrit.
À l'intérieur de cette dernière, se trouvait la feuille arrachée d'un carnet de note, sur cette dernière était indiqué qu'il lui donnait rendez vous à une certaine heure, dans un lieu certain,
Au dos de la feuille, dans le coin déchiré du bout de cette dernière, subsistait le vestige d'une rime. Il avait écrit :
Quelques éclairs ne suffiront pas a faire gronder l'orage.

Elle trouva ces mots beaux, puissants et doux.
Ainsi, l'auteur avait simplement griffonné, en guise de signature ces quelques mots, à vrai dire, il n'en fallait pas beaucoup plus pour que So' sache qui en était l'auteur.
Ces trois lettres suffisaient à faire chavirer le coeur de la jolie brune . Ça faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas revu le jeune homme.
Depuis que le tournage s'était déplacé à Lyon, en réalité.

De toutes façons, elle n'avait pas prit la peine de proposer à Ken de l'accompagner : il n'aimait pas les villes. Il aimait Paris, il aimait les villages, les hameaux... mais il haïssait les villes, trop petites pour égaler Paris, trop grandes pour se soustraire à son arrogante influence.
Son coeur se chargea de papillons, il s'était déplacé pour elle ? Se demanda t-elle.
Elle rangea soigneusement le morceau de papier dans sa poche et laissa la maquilleuse poursuivre son travail.

🎶🎶🎶

Il était bientôt vingt heures, et Calypso, son téléphone dans la main droite, cherchait l'adresse du rendez-vous. Google Drive, lui indiquait un lieu qui se trouvait à quelques kilomètres du centre-ville, en périphérie, dans une sorte de zone commerciale-industrielle.
Il arrivait que Ken manque de romantisme, mais jamais à ce point.
Elle relu de nouveau l'adresse indiquée très clairement sur le papier : elle ne s'était pas trompée.
La jeune femme commanda un uber, qui arriva une poignée de minutes plus tard.
Derrière les vitres teintées de la voiture, elle vit défiler la zone commerciale, les bureaux sui s'éteignaient l'un après l'autre, les restaurants populaires qui s'emplissaient de clients, les magasins qui rentraient leurs stores...
Le uber l'arrêta devant un zénith, noir de monde. La jeune femme descendit du véhicule, paya et se dirigea vers l'entrée du zénith. Elle envoya immédiatement un message à Ken :

ΚαλυψώWhere stories live. Discover now