Chapitre 18 : La fin de ce long cauchemar

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Et voilà, encore une histoire qui se termine. Une de plus qui fut un échec. Au fond, j'y étais habitué.

Je ne crois plus en l'amour. Je ne le déteste pas non plus mais en tout cas lui, il ne doit pas beaucoup m'aimer. Vous savez c'est comme quand on essaye de faire le poirier. On sait qu'on ne va pas y arriver mais on tente quand même. On rigole parce qu'on perd l'équilibre. On rigole de notre échec après tout ! Mais il arrive des fois où l'échec n'a plus rien de drôle.

L'amour est présent partout, sérieusement. Regardez un clip musical, lisez un livre quelconque, regardez la télé, ou même une pub. Il est partout, il ne vous quitte pas d'une semelle. Il est pire que votre ombre et vous poursuit constamment. Un chien enragé prêt à vous déchiquetez en une fois, ce même chien qui est un si adorable toutou pour tout le reste du monde. C'est pour ça qu'ils ne comprennent pas ma solitude je suppose.

Je côtoie l'amour depuis toujours. Au début ça commence avec les histoires de princesse et de prince charmant. Et puis après les paillettes des contes semblent à portée de main avec les premiers amours, les premiers émois. Enfin ça se poursuit encore et toujours, on maintient cette petite flamme à travers les mariages de notre entourage, les films à l'eau de rose et j'en passe et des meilleures et des bien pires. On regarde, on tente d'apprendre. Après tout, il parait qu'aimer s'apprend ! On apprend tellement bien qu'on se détache de la réalité, totalement, jusqu'à plus savoir ce qu'elle est vraiment.

On finit par fantasmer sur des films ou des histoires, en espérant en être acteur aussi. Mais toutes ces sottises ont un défaut : elles ne seront jamais nôtres. Je ne crois plus en l'amour. Tout simplement parce qu'il ne m'aime pas. Oh je ne vais pas non plus dire que je ne l'ai jamais connu. J'ai aimé, j'ai été aimé, sans doute. Mais jamais comme j'aurais dû .... Il a toujours fini par foutre le camp. A faire des aller-retours et s'amuser, à me faire des petits coucous plus vicieux les uns que les autres, et me laisser encore tomber.

Y'a toujours un putain de mur sur le chemin et il semble de plus en plus insurmontable. Mais bon, on me dira encore et encore que c'est dans la tête et que ça viendra ... Bande de vautours. Vous me voyez crever à petit feu et tout ce que vous trouvez à me dire c'est que ça viendra. A qui la faute ? J'ai ça en moi, depuis le début, j'ai cette solitude constante depuis que je suis sur cette planète. Ça ne viendra pas. Cette solitude fait partie de moi, elle est en moi, elle me compose. Tuez-moi et là, seulement là, vous la tuerez.

Je pense réellement être arrivée à un stade de non-retour. Je n'ai que 17 ans, je ne devrais pas dire cela. Qu'est-ce que je connais à la vie ? Croyez-moi, beaucoup plus que certains. Et ce point de non-retour, cette épée de Damoclès, je la sens. Il m'arrive de la nier mais au fond je la sens. Je sais que mon cœur bat toujours car je le sens se briser, et ce depuis toujours. J'ai plus espoir qu'on me le répare. Et je crois que même si on tentait, on n'y arriverait pas. Trop le bordel depuis trop longtemps. Pendant que d'autres tombent en amour, moi je tombe dans les abysses profond de la solitude et du néant.

L'amour se provoque, le destin aussi. Tout se provoque, mais permettez-moi d'ajouter que rien ne se change.

Je ne jette la faute à personne. Je ne m'efforce même plus à en vouloir à moi-même. Un concours de circonstances, un ouragan de situations dans lequel je me suis noyée. On se construit jour après jour et on ne saisit pas l'impact que le début, notre début, a sur le reste de notre existence. J'en mesure l'impact aujourd'hui et je constate que tout était scellé depuis un moment déjà. L'amour qui remplit le cœur, qui le refait fonctionner, qui nous complète et nous fait vivre. Au lieu d'en faire l'éloge, on devrait plutôt nous rappeler dès le départ qu'il ne nous est pas réservé à tous.

Ça éviterait les désillusions. Mais là encore, non. C'est à ça que j'en veux. A tous les mensonges que la société véhicule, qu'elle prend soin de façonner, afin que la chute soit d'autant plus abrupte et brutale. Je ne crois plus en l'amour. Il s'est toujours pété la gueule devant mes yeux et je marche dessus sans m'en rendre compte. Il ne me fait pas signe, il m'a oubliée sur la liste. Je le raye de la mienne.

Je ne sais pas jusqu'où il va me conduire. Je vais croire encore une fois de plus à ces conneries et me dire que le compte à rebours est lancé avant que l'amour me tombe dessus. Mais je les dégueule ces conneries. Je leur crache au visage parce qu'après tout, elle me crache au mien depuis belle lurette. Depuis tellement longtemps que je suppose qu'elles vont me faire craquer un jour. Tellement fort que toute ma haine, ma frustration resurgira d'un coup, peut-être même sur moi-même. Et ce jour là, plus rien ne sera inévitable.

Mais bon, peut être que demain, dans un mois, dans un an, je reviendrai enfin remise de tout cela, soignée et guérie. Mais je n'y crois pas. Je ne crois plus en moi-même.

Et finalement, tout ça n'est qu'un éternel recommencement. 

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⏰ Last updated: Nov 08, 2019 ⏰

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