Maudis-moi ! (PDV : Maximilian)

Chapitre 3

Je me lève de mon lit doucement après mon réveil, la douleur de ma blessure est toujours présente mais je reste neutre étant donné que Tobias m'attend devant la porte, je lui ordonne de me préparer mon petit déjeuner tandis que je fais ma toilette. Après quelques minutes il me rejoint dans ma chambre pour m'aider à m'habiller comme la veille.

-On va parler des prochains jours maintenant, il faudra que tu trouve des domestiques pour entretenir la maison.
-Je peux m'en occuper tout seul.
-Mais ça serait suspect, je veux que personne ne se doute de ta vraie nature c'est un atout majeur.
-Bien Hersker
-Quand tu les aura trouvé je ne veux pas d'eux dans ma chambre tu sera le seul à y avoir accès ainsi qu'à ma garde de robe.

Il hoche simplement la tête en continuant de boutonner ma chemise un bouton à la fois

-Je te ferais une liste du ménage à faire, et il faudra me trouver un professeur pour continuer mes études.
-Je peux vous faire la leçon si vous le souhaitez
-Toi ? Professeur ?
-Et bien j'ai acquis plusieurs connaissances en lisant toute votre bibliothèque
-Ca ne fait pas de toi quelqu'un de spécialisé je ne vois pas ce que tu pourrais m'apprendre
-Et bien la politesse pour commencer étant donné que vos parents ont dû oublier ce détail dans votre éducation

Mon cœur se serre directement dans ma cage thoracique, comment ose-t'il me parler de la sorte alors qu'il n'est qu'un simple démon sans empathie ni émotions ? 
Ma main vient brusquement chasser la sienne qui n'a pas le temps de finir son travail.

-Écoute moi bien, tu es mon serviteur et je ne tolérais pas que tu me parles de la sorte, c'est la dernière fois que tu me prends de haut c'est clair ?

Sa mâchoire se serre mais je ne détache pas mon regard du siens, il a franchit une limite qu'il ne fallait pas et je ne prendrais pas peur devant lui.

-Désolé monsieur.
-Je préfère, maintenant va à tes occupations je vais finir tout seul.
-Comme vous voudrez.

Je le laisse partir en gardant les poings serrés, mais ils commencent à trembler en se souvenant de sa phrase. Je ne veux plus que personne évoque leur souvenirs, leur noms. C'est trop difficile et beaucoup trop tôt...
Pourtant, les souvenirs ne cessent de vouloir refaire surface, la panique, la peur, leurs regards avant que je les perde...

-Monsieur ?

Je sursaute en me tournant vers le démon, je ne l'ai même pas entendu toquer.

-N'oubliez pas votre petit déjeuner
-Oh..oui c'est vrai, j'arrive tout de suite

Il hoche la tête puis repart aussitôt, il faut vraiment que j'arrive à ne pas lui montrer mes faiblesses, il pourrait s'en servir d'avantage contre moi.
Je descends ensuite en rejoignant la table, prenant le temps de déjeuner avant de commencer à le faire visiter.

-Je sais que tu as déjà tout vus mais il faudra que tu fasse ce que je te montre pour les prochains domestiques
-D'accord

Je pousse légèrement une des portes de ma villa en le laissant voir un bureau avec une baie vitrée donnant sur mon jardin.

-C'est le bureau de mon père mais dorénavant le miens, le ménage doit être fait avec soins mais personne ne doit fouiller les documents c'est confidentiel.
-Ils concernent quoi ?
-Le travail de la boite, les futurs projets..
-Vous comptez tout reprendre ?
-Évidemment, je ne vais pas laisser quelqu'un d'autre gérer l'entreprise de mon père

Je ne sais comment décrire sa réaction, peut être surpris ? C'est frustrant de ne pas pouvoir le cerner comme un humain normal. La visite continue jusqu'à la chambre de mes parents.

-De même pour celle ci je veux que tout soit rangée et nettoyée.
-Quelqu'un va l'habiter ?
-Non, je donnerais les chambres d'amis aux servants mais personne ne doit venir ici en dehors du ménage.
-Je retiens.

Je le sens assez froid et distant, peut être que le fait d'avoir autant de pièces à nettoyer lui déplaît mais plus vite il trouvera des collègues moins le travail sera pesant.

Après lui avoir fait visiter toutes les pièces de la maison ainsi que les ordres concernant le ménage je lui fais tout noter sur une liste avant de m'asseoir en grimaçant

-Encore votre blessure ?
-Ouais je crois qu'elle a dû s'infecter avant qu'on la soigne..
-Laissez moi voir, à moins que là aussi vous ne vouliez un vrai médecin ?
-Nan merci c'est déjà assez humiliant comme ça.

Il semble encore afficher son sourire moqueur tandis que je le laisse examiner ma plaie

-Je pourrais aussi vous soigner plus facilement si vous n'étiez pas si têtu.
-Je ne veux pas de ta magie sur moi je t'ai dit.
-Pourquoi vous préférez la difficulté à la faciliter ?
-Car c'est comme ça qu'on m'a apprit à vivre, si je m'habitue à l'aise que me donne tes dons quand j'en serrais privé je serais vulnérable

Il ne dit une fois de plus rien, mais quoi ?! Parle ! Dis moi ce que tu penses. Comment ça se passe dans la tête de ces monstres ? Est ce qu'il ressent tout comme nous ?

Visiblement, avec ce qu'il s'est passé ce matin il n'est pas vraiment doté de sentiments

Je ne vois vraiment pas comment on pourrait s'entendre.