Page 77

12 3 2
                                    

Samedi, 13h30.

Tu lui as dit qu'à tes yeux, elle est une personne exceptionnelle. Que tu la trouves magnifique, rayonnante, forte dans sa faiblesse. Qu'elle est unique. Qu'elle a un charme indéfinissable mais irrésistible.

C'était difficile de lui trouver des qualités, effectivement, mais ç'a eu l'air de lui plaire.

Elle a dit qu'elle savait que tu l'aimais, qu'elle avait lu quelques pages de ton carnet. Qu'elle le savait mais qu'elle s'était laissée faire malgré tout, parce que ça flattait son ego de se sentir aimée aussi fort. Qu'elle voulait que tu continues de la désirer, parce qu'elle a besoin d'être la première, partout et en toutes circonstances. Être passable, tolérable, ça la terrifie.

Elle pleurait toutes les larmes de son corps en t'avouant ça. Il était trop tard pour t'émouvoir ; elle te suivra en enfer.

Alors tu lui as dit que tu t'en fichais, que c'était aussi pour ça qu'elle t'attirait, pour ses défauts qui rendent sa personnalité si brillante, si incroyablement différente des autres dans toute son intensité dramatique. Tu lui as dit que tu serais toujours là pour elle, toi. Que tu ne cesserais jamais de l'aimer. Tu l'as prise dans tes bras, doucement, tu as essuyé ses larmes, doucement, tu as caressé ses épaules tremblantes, doucement, tu l'as allongée dans ton lit et tu lui as fait l'amour.

Elle n'a pas esquissé un geste pour te retenir.

Son âme dans un bocal [TERMINE]Where stories live. Discover now