Chapitre 20 : Le pourquoi du comment

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/ PDV Claire /

Je me réveille et remarque qu'il fait sombre, je décide de me lever pour ouvrir les volets, mais en arrivant devant la fenêtre, je découvre cette dernière ouverte. Mathiew n'entre jamais dans ma chambre sans ma permission... Je regarde dehors et il fait sombre car, tout simplement, il fait nuit ! J'ai dormis si longtemps ? J'allume la lumière et regarde la pièce : c'est pas ma chambre...
C'était pas un rêve... je suis bien chez le pire mec au monde...
Au point où j'en suis... je peux bien défaire mes valises. Je range toutes mes affaires sous le regard ahuri de Mathis. Je repense à Lucien, son coloc, enfin notre coloc maintenant, et à ce qu'il s'est passé hier, à la promesse qu'il m'a faite. J'ignore Mathis, mais il était là depuis que j'ai commencé à ranger. Je finis enfin et m'assois tranquillement sur mon nouveau lit. Mathis reste à côté de la porte, appuyé contre le mur. Je prends un carnet et un crayon, m'allonge sur le ventre et commence à dessiner tout ce qui me passe par la tête. Sans m'en vanter, je suis plutôt douée en dessin. Mathis s'installe à mes côtés, toujours muet, et regarde ce que je fais. Il a l'air passionné par ce que je fais, mais surtout choqué de comment je dessine.

- T'as compris que ça ne servait à rien de résister ou je rêve ?

Je lui lance un petit regard et me reconcentre sur mon dessin.

- T'es devenu sympa ou je rêve ? Je lui lance.

- Très marrant. Tu veux même pas d'explications ? Ça m'étonne de toi... 

- Si, mais j'ai pas la tête à poser des questions là, si t'avais pas remarqué.

- C'est sûr que ça fait mal d'être trahi, hein ?

Je lui lance un regard noir et continue mon dessin en l'ignorant totalement. Il finit par abandonner et se lève en allant vers la fenêtre. Je finis mon dessin et décide de l'accrocher au mur, mais Mathis m'en empêche et me le prend des mains. Je le regarde d'un air interrogateur.

- Primo : tu me demandes pour accrocher des choses au mur, c'est quand même mon appart. Deuzio, c'est moi qui accroche. Et tersio...

- Laisse-moi deviner... tu choisis l'endroit ?

- Non, j'allais dire tu me dis quand tu veux accrocher un truc je m'en charge direct et tu choisis l'endroit. C'est quand même ta nouvelle chambre... Mais après si tu veux une règle en plus, moi ça me dérange pas.

Je devrais en profiter tant qu'il est encore sympa...

- C'est quoi les règles de l'appart ?

Il se tourne vers moi.

- T'as deviné qu'il y en avait avant même que je t'en parle... Dit-il doucement en me fixant.

- Facile à deviner s'il y en a que pour un dessin à accrocher au mur, j'imagine pas pour l'appart.

- Les règles sont simples mais strictes. Désolé si tu n'en as pas l'habitude mais va falloir t'y habituer ma petite.

Je me retiens de lui cracher dessus quand il m'appelle " ma petite ".

- Tu m'écoutes, tu fais tout c'que j'te dis et tu restes dans ta chambre. Si jamais tu aurais besoin de sortir prendre l'air, sachant que tu as un bracelet connecté à mon téléphone, je saurais où tu te trouves. Interdiction de parler à mon coloc, sauf si c'est lui qui engage la conversation. Et interdiction d'aller dans nos chambres. La femme de ménage t'apportera de quoi bouffer et t'auras une bouteille d'eau pleine toutes les 2 heures. Faut boire.

Simple : l'écouter et attendre que tout arrive.

- Et les cours ?

- Cours à domicile. Tu dois être prête pour 8h tout comme les autres étudiants.

Je soupire. J'espérais me lever plus tard du coup ! Je suis tombée de bien haut...

- Et toi ?

- Moi j'vais en cours. Mais tu seras pas seule. Et tu seras enfermée ici. Ce serait ballot que tu t'en ailles si vite.

Je lève les yeux au ciel.

Il ne réagit pas. Pourtant il l'a vu !

Il s'apprête à me laisser, mais je l'attrape par la manche. Il se retourne et me bloque contre le mur.

- T'es une p'tite coquine toi, non ? Me dit-il avec un grand sourire.

Je fronce les sourcils et le repousse, mais, évidemment, il a plus de force que moi ! Je rage intérieurement de ne pas avoir fait un peu de musculation et d'avoir arrêté la boxe : j'aurais pu avoir un minimum de force..! Et j'aurais au moins pu le faire bouger de quelques centimètres ! Mais nan...
Il reste là et me dévisage. Il me détaille de haut en bas et s'arrête à certains endroits en particulier...
Je me retiens de le gifler.
Il le voit et s'en amuse en continuant de m'observer. On entend toquer et il se décale pour aller voir qui est-ce. Il parle avec la personne à voix basse pour ne pas que je les entende. Je leur lance un regard noir et la personne a l'air terrifiée quand elle me regarde dans les yeux. On dirait qu'elle se décompose sur place ! Je ris cette fois intérieurement. La personne s'en va précipitamment. Mathis ferme la porte et se tourne vers moi.

- Tu lui as fait peur avec ton p'tit regard, la pauvre ! Il rigole quand je lui lance le même regard.
Désolé poupée, mais même un troupeau de guêpes ne me fait pas peur.

- On dit un essein de guêpes, ducon.

- Fais gaffe sinon j'vais te les toucher, les tiens !

Je lève les yeux au ciel et lui crache dessus quand il s'approche.
Il me lance un regard noir.

- T'as osé ?

- Ouais, mais attends.

Je me décide enfin à le questionner.

- Tu l'as menacé de quoi pour qu'il m'emmène ici ?

Il sourit. J'aime pas ça... 

- De le violer. Et cette chochotte t'as ramené ici.

Je reste sans voix : Mathiew n'aurait pas eu peur de ça quand même..?

Devenir Coloc Avec Son Pire Ennemi T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant