Chapitre 17

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«La vérité est un fait dont le contraire n'a pas encore été prouvé.»

Citation d'Evisis, Grande Prêtresse de l'Ordre des Templaris.

En cette matinée naissante, les rues de Tharkhut jouissent d'un calme rare. D'habitude bruyante dès l'aurore, le silence n'est ponctué que par les ronflements de quelques badauds éméchés n'étant pas parvenus à retrouver le chemin de leurs habitations et par les rires de quelques groupes d'enfants qui profitent de ce territoire vierge d'adultes. Ce petit port perdu sur une île est un repère de pirate et d'humains-sombres qui ont honoré avec allégresse et sans modération le retour providentiel de Lixian. Tout spectateur extérieur comprendrait très vite que le motif en soit ne fut qu'une excuse à la débauche qui s'en suivit.

Grâce à sa robuste constitution, Arek-al est le premier du quatuor à se réveiller dans une grande chambre qu'il ne connaît pas. Tauri dort dans un siège auprès de l'âtre tandis que Lykorn est affalé sur une peau de bête. Il les réveille en les secouant un peu pour les interroger. Aucun d'eux ne semble comprendre où ils sont. Lykorn arrive le premier à la porte et tente de l'ouvrir mais sans succès. Paniqué, il se retourne vers ses camarades. Le guerrier lupus part d'un fou rire en poussant le gringalet et attrape à son tour la poignée de la porte. Mais il n'obtient pas l'ouverture non plus. De plus en plus énervé par cette situation, il la serre davantage et tire dessus de toutes ses forces. Le brouhaha réveille les gardes qui s'étaient assoupis.

- Alors les damoiseaux, s'écrie l'un d'eux, on aimerait sortir de là ?

- Oui pourceau et je te conseille de nous laisser sortir, répond Arek-Al.

- Le Maître a demandé à ce qu'on vous laisse moisir ici jusqu'à ce qu'il en décide autrement.

- Et moi je te conseille de nous laisser sortir immédiatement ou tu le regretteras.

Réveillée par le boucan produit dans la chambre adjacente, Lixian se réveille à son tour et aperçoit le Bourgmestre assis dans une chaise en face de son lit et entouré de cinq gardes. Habituée au situation délicate, elle ne laisse rien paraître de son inquiétude. Elle se relève avec sensualité, s'étire dans un long mouvement langoureux en bombant la poitrine. Tandis qu'elle se lève de son lit, elle lance des regards langoureux aux hommes qui la regardent avec envie. Elle se rapproche d'un des barreaux du lit à baldaquin et s'appuie le dos dessus en posant un pied dessus et en penchant la tête en arrière en faisant virevolter sa longue chevelure. Elle reste ainsi quelques secondes puis pose son regard sur son hôte bien peu affable.

- Merci d'avoir veillé ainsi sur mon sommeil messieurs, mais vous pouvez sortir maintenant. J'aimerais pouvoir m'habiller.

- Ma belle Lixian, jamais tu ne changeras. Avant de te laisser, il te faudra m'en dire plus sur ton évasion spectaculaire et la raison pour laquelle tu es revenue ici.

- Comme je te l'ai dit, les habitants de l'Empire ont beaucoup de mal à l'idée de pendre une femme enceinte.

- Je t'accorde que pour une telle raison, ils auraient pu te laisser la vie sauve, mais de là à te laisser partir ? J'ai beaucoup de difficultés à accepter une telle attitude.

- Un notable a eu pitié et a payé pour ma libération.

- Sans contrepartie ?

- Je n'ai rien dit de tel mon cher ami, répond-elle tout en s'approchant avec glamour de son interlocuteur jusqu'à venir s'asseoir sur ses genoux. Une fois pleinement épris de moi, j'ai profité de sa crédulité pour fuir sur la coque de noix que j'ai laissée au port.

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