Routes

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Quand ça me prenait je ne pouvais rien faire d'autre que de prendre la route. J'ai voyagé, d'une certaine façon, contre mon gré, de cette manière au moins une centaine de fois. À demi-éveillé, les yeux écarquillés, toujours grands ouverts, pas parceque je luttais contre le sommeil mais parceque j'étais stupéfait de trouver toujours autant de beauté dans un monde que je haïssais depuis si longtemps. Les traînées lumineuses se figeants dans l'espace, brillantes comme autant de voies tracés dans cette vague et brumeuse  obscurité. Des autoroutes cosmiques, des villes entières qui agonisaient, se dévoilant une dernières fois pour subsister dans les souvenirs d'un voyageur fou. Je les ait chéri j'ai chéri leur étreinte les longues soirées d'hiver quand je luttais contre la solitude. À la fin ne resteront que ces images. Elles ne se perdront pas avec moi, leurs échos persisteront et, un jour, un autre voyageur égaré rentrera chez lui la tête pleine de fantômes venus d'autres mondes.

Rêves Californiens (poèmes/histoires courtes) Where stories live. Discover now