Prologue (5) : Omnis mundi auri

835 22 175
                                    

J'espère que cette visite est bientôt terminée. Cela fait beaucoup, beaucoup top d'émotions en une seule journée bon sang ! Des corbeaux, des églises, des nymphomanes, plus de corbeaux, des filles mignonnes, des garçons mignons, encore plus de corbeaux ! Je vais faire une crise d'angoisse si ça continue !

Enfin. Selon la liste de Veikko, il ne reste plus que trois élèves. Une fois qu'on les aura trouvés, peut-être qu'un mystérieux magicien va apparaître et nous dire que c'était une blague !

....A ce stade je serai prête à y croire. C'est dire à quel point la fatigue et l'embarras me vrillent les neurones. Même pas un magicien..? Un ours en peluche alors ? C'est gentil les ours en peluche ! Enfin sauf quand c'est moi qui écrit les histoires...Pourquoi toute cette affaire ressemble de plus en plus à un scénario que j'aurai pu rédiger bon sang ?!

Veikko interromps le train de mes pensées. Nous sommes arrivés devant une immense porte, si gigantesque que j'en ai le souffle coupé. Sur toute sa surface sont dessinés de superbes arabesques et de splendides animaux, le tout en or sur le bois noir que j'identifie sans trop de mal comme de l'ébène.....De l'or sur de l'ébène ? Combien a coûté cette porte ?! Je n'ose même pas faire un rapide calcul mental basé sur le cours de l'ébène et celui de l'or. Même Veikko, toujours souriant même quand on vient se coller à lui sans sa permission, grimace.

"- Tout cet argent gaspillé....La personne qui a fait cette porte aurait mieux fait de donner ça à une association caritative..."

Même si je n'ose pas élever ma voix, je hoche la tête en assentiment. Enfin, même si cette porte absolument monstrueuse se dresse sur notre chemin, il faut l'ouvrir non ? Avec hésitation, je m'approche des lourds battants de bois, pose mes mains dessus, et pousse de toutes mes forces.

Le résultat est édifiant : je suis plus ridicule que jamais, à m'acharner sur  cette fichue porte en gémissant. Si ridicule que Veikko éclate d'un rire qui, s'il est dénué de méchanceté, ne reste pas moins chargé d'une certaine moquerie. Rouge de l'effort et de honte, je recule, observant les majestueuses portes beaucoup trop chères et beaucoup trop lourdes pour que je continue à les apprécier plus longtemps.

Toujours en riant, mon compagnon d'infortune vient pousser les portes à son tour, et parvient à les ouvrir en grand avec un cri de douleur, avant de s'effondrer face contre terre, emporté par son élan. paniquée, je me jette à son côté, avant de le retourner difficilement sur le dos. En voyant qu'il ne semble pas s'être fait de mal, je réprime un long soupir soulagé. Surtout lorsque j'aperçois son sourire enfantin qui a pour effet notoire de transformer mon visage en tomate bien mûre. Bon sang, j'en ai marre...

"- On vous dérange ?"

Je me remets aussitôt debout, surprise par l'irruption de cette voix grave et calme. Un rapide coup d'oeil me permet de découvrir que ces immenses portes couvertes d'or protégeaient une petite salle modeste, sans décoration, et que dans cette salle se trouvaient trois personnes. Deux filles et un garçon. C'est d'ailleurs au garçon qu'appartient la voix grave. Il est grand, très, très, très grand et filiforme. Il flotte dans ses vêtements, habits bien intrigants puisque comprenant une veste en cuir et une chaîne de ceinture.

"- N...non...Vous...êtes le...Rockeur Ultime ?"

Il reste quelques instants figé, puis éclate de rire. Qu'est-ce qu'ils ont, à tous rire de moi comme ça ?! Ce n'était qu'une bête question....de réflexe...

"- Pas du tout ma chère ! Je suis Senri Kizoku...Le Trésorier Ultime."

Trésorier ?! Mon dieu je comprends pourquoi il se moquait de moi ! Quelle nouille je fais, je me suis laissée avoir par les apparences ! En même temps, ça explique le boulier qu'il serre au creux de ses bras je suppose

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Trésorier ?! Mon dieu je comprends pourquoi il se moquait de moi ! Quelle nouille je fais, je me suis laissée avoir par les apparences ! En même temps, ça explique le boulier qu'il serre au creux de ses bras je suppose...A ce stade ça ne sert plus à rien, mon visage est plus chaud qu'un brasier ! Et ça ne s'arrange pas quand les deux filles s'approchent. Enfin...je dis fille, mais l'une d'elle ressemble plus à une femme, parce que de un elle mesure plus d'un mètre quatre-vingts, et de deux elle est très, très musclée.

Mais ce n'est pas elle qui prend la parole la première. Non, c'est l'autre...et en la voyant je sens des papillons voleter dans mon estomac. Elle s'approche tout doucement de moi, me prend avec délicatesse la main, puis m'aide à me relever avant de se rapprocher de moi et de chuchoter :

"- Ça va aller ? Tu n'as pas à avoir peur de nous tu sais. Ni à avoir peur de notre regard."

Et elle ponctue sa phrase d'un clin d'œil.

Comment a-t-elle fait ? Je suis absolument sûre de ne pas la connaître, alors comment a-t-elle trouvé les mots exacts pour me calmer ? Je sens mes muscles se détendre, et alors que Veikko se relève à son tour, je peux même ressentir un petit sourire animer mon visage. Ce qui ne manque pas de faire réagir la fille, qui sourit également, avant de déclarer d'une voix mélodieuse, voire...enjôleuse :

" - C'est beaucoup mieux ainsi ! Moi c'est Raraka. Raraka Son. Oui, Son de la SoftBank. Je suis l'Ultime PDG."

Si le nom ne fait pas réagir Veikko, moi en revanche je comprends soudainement à la perfection qui est en face de moi

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Si le nom ne fait pas réagir Veikko, moi en revanche je comprends soudainement à la perfection qui est en face de moi. Rien de moins que la femme la plus riche du japon, avec une fortune de pas moins de 21 milliards de dollars. Elle est incroyablement puissante. Et magnifique. C'est sorti tout seul, maudit cerveau, voilà que mon visage reprend une teinte rosée.

Pour éviter de ressembler à une folle qui fixerait une riche un peu trop longtemps, je détourne mon regard vers l'immense femme, qui sourit gentiment en croisant les bras, avant de déclarer d'une voix suave :

"- Et moi c'est Sour Asyna. Oenologue Ultime. Enchantée !"

Elle a des bracelets en or

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

Elle a des bracelets en or. Partout sur le corps. Est-ce que je suis tombée sur une classe d'Ultimes tous plus riches les uns que les autres...? Oh bon sang, je panique encore, et mes yeux se rivent au sol tandis que mes mains se réfugient dans mon dos. Veikko par pitié tire moi de cette situation...

Mais ce n'est pas Veikko qui interromps ce moment gênant. Non c'est...une voix. Qui semble de venir de partout à la fois. Une voix aigüe, une voix de roitelet, ponctuée d'un rire étrange,  qui s'égosille :

"- Upupupu ! Il semblerait que tout le monde se soit rencontré ! Alors...rassemblement général au réfectoire ! Upupupu !"

Danganronpa : L'Enfer AquatiqueDonde viven las historias. Descúbrelo ahora