Prologue (fin) : Ostio atrium est

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La voix s'efface, ne laissant dans mon esprit que ce drôle de rire. Qui peut bien rire ainsi ? Et puis, le réfectoire...n'était-il pas fermé ? Alors que les questions recommencent à cascader dans mon esprit, j'aperçois l'Oenologue hausser les épaules, et sortir, accompagnée du Trésorier qui n'était pas un musicien. Ce dernier se retourne juste avant de quitter la pièce, lançant un regard interrogateur à...mademoiselle ? Non je suppose que c'est madame Son...Est-ce que dans le doute je suis autorisée à l'appeler par son prénom ? Oh non ce serait affreusement irrespectueux ! Enfin bon, elle reste avec Veikko et moi. Pourquoi, je n'en ai aucune idée, mais en tout cas si elle sa capacité à me calmer par de simples mots est instinctive, alors cela risque d'être une très, très précieuse alliée dans l'année scolaire à venir.

"- Ca va Wen ? "

Ce garçon va me tuer. Incapable de retenir mon prénom et pourtant je n'arrive pas à lui en vouloir !

"- Wen Xiang....C'est Wen Xiang mon prénom."

Ouf, une phrase quasiment complète sans balbutier. La présence de la PDG, contrairement à mes appréhensions, m'apaise plus qu'elle ne m'énerve. Peut-être que si je reste avec elle et Veikko tout le temps, j'arriverai à parler normalement ? Oh pitié....évidemment qu'ils ne voudront pas de toi...

Personne ne veut jamais de toi pauvre idiote.

Mettant cette noire pensée de côté, je suis mes deux compères alors que nous repartons dans les couloirs, repassant les ridicules portes à la richesse dégoulinante. Alors que le silence s'installe, laissant traîner une certaine gène, je vois....partons sur madame pour le moment. Je vois madame Son croiser ses bras derrière sa tête, avançant avec désinvolture, avant de soupirer pensivement :

"- C'était bizarre ce rire vous trouvez pas ?

- Ce n'est pas ce que je trouve le plus bizarre, si je dois être honnête."

La réponse de Veikko a fusé presque instantanément. Sous son air désinvolte, il semble réfléchir en permanence.

"- Comment ça ?

- Eh bien, comment la personne qui nous a sommés de venir au réfectoire a bien pu savoir que nous nous sommes tous rencontrés entre nous ? Y-a-t-il des micros planqués partout ?"

Un frisson parcourt mon dos. Comment ai-je pu ne pas y penser plus tôt ? Oui, c'est forcément ça. Mais alors...nous sommes espionnés ? Par qui ? L'étrange voix au rire non moins étrange ? Sans doute. Cela sent de moins en moins bon, cette histoire.

"- Des micros, tu dis ? Ca ferait sens, mais j'ai bien cherché dans la salle où vous m'avez trouvée, et je n'en ai trouvé aucun. Pourtant, je peux promettre que je suis entraînée à les débusquer. Je remets pas en cause ta théorie, mon grand, mais ça semble...improbable ?"

Veikko opine du chef, semblant soudain moins convaincu lui-même de son idée, et le reste du trajet se déroule dans le silence. Nous parvenons après plusieurs minutes au réfectoire, alors que mes pieds commencent à crier grâce. J'ai l'impression de n'avoir jamais autant marché dans une seule journée de ma vie...

Alors que...madame Son... est-ce que l'appeler madame ne la vieillirait pas un peu ? Je veux dire, elle ne doit pas être beaucoup plus vieille que moi, si ? Argh, mes pensées dérivent encore. Alors qu'elle ouvre les portes du réfectoire, d'un seul regard je vois tous les visages de tout ceux que j'ai rencontré depuis le début de cette journée qui nous fixent tous les trois. C'est embarrassant ! Arrêtez de me regarder comme ça !

Mais quelque chose détourne leur regard. Plus précisément, un bruit. Un chuintement métallique se fait entendre, et une trappe s'ouvre vers le fond du réfectoire, derrière les tables et les chaises qui accueilleront bientôt nos majestueux postérieurs.  Et de cette trappe surgit un pupitre, digne d'un juge, sur lequel est affalé un...garçon ? Je pense que c'est un garçon.

Danganronpa : L'Enfer AquatiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant