« Ils sont là, autour de nous.
Nous avons essayé, mais nous avons été incapables de les arrêter.
Ils sont là, et si vous les voyez, c'est sûrement qu'il est trop tard. »
Un jour, la vie à Boston prend un tournant inattendu. Le 22 septembre 2018, à...
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26 septembre 2018,
06 :12,
Dortoir du campus (Chambre étudiante de Kim Seungmin),
Le matin est froid, aussi froid que les derniers qu'il a connus. Seungmin a le nez dans son oreiller et un rayon de lumière fugace se pose sur sa paupière. Il est tôt, trop tôt. Il ne sait même pas à quelle heure il s'est finalement endormi. Sa couverture sur le dos, il sent Jeongin qui remue doucement à côté de lui, son bras autour de sa taille. Seungmin passe sa main sur son visage, pour repousser ce petit morceau de lumière, il a comme qui dirait légèrement percé son rêve.
Mais il frissonne de la température. C'est fin septembre après tout, l'automne s'est installé, déjà. Il faudrait le voir, il faudrait l'admirer. Est-ce que Seungmin a eu le temps d'admirer le relai des saisons ? Quand il court de rues en rues et d'arbres en arbres, est-ce qu'il a remarqué la couleur des arbres morts ? Devrait-il se lever maintenant et aller courir d'ailleurs ? Il n'a plus couru depuis la dernière fois, son corps ne suit plus, c'est l'épuisement.
Et finalement, sous un énième ronflement de Jeongin, Seungmin ouvre un œil. C'est flou sous sa rétine, et bleu pâle comme le début d'un jour froid. Les murs sont bleus, le plafond est bleu, il y a l'ombre des arbres sur son bureau bleu et sur le sol bleu. Il rabat ses paupières, plusieurs fois, sa main cherche la tignasse de Jeongin derrière lui. Il passe ses doigts dans ses cheveux, un son de gorge fatigué lui répond, Seungmin se redresse un peu, le visage brumeux.
Les pieds nus sur le sol, assis, la couverture laissée totalement à son cadet, Seungmin tend le bras vers sa table de chevet et prend ses lunettes. Pourtant, avant même de les avoir mises, quelque chose lui revient, plutôt quelqu'un. Quelqu'un qui n'est pas ici.
Le châtain baisse les yeux sur le futon au sol : vide. Les mêmes yeux s'écarquillent, et Seungmin se retourne en furie, ses cheveux en bataille se secouent sous le mouvement qui lui donne un certain tournis.
— Jeo-
Il plaque sa main à sa bouche, pour étouffer son propre cri. Les lunettes finalement sur le bout du nez, Seungmin laisse son cadet dormir et se lève dans le silence et l'empressement.
Il trottine dans son t-shirt blanc et son bas de pyjama en carreaux vert kaki. Seungmin bifurque vers sa porte d'entrée, elle est entrouverte et il ne peut empêcher un grognement de lui secouer le diaphragme. A défaut de ne pas pouvoir chercher de hoodie, il attrape la chemise en coton plus épaisse que la moyenne et s'en sert presque comme couverture. Ça fait trois jours qu'elle décore la chaise de son bureau, il faudrait bien qu'elle serve à quelque chose. Seungmin s'avance ensuite dans l'entrée, enfilant ses chaussures en deux mouvements. Le voilà dans le couloir de sa résidence.
Il entend son souffle dans le silence d'un matin trop en avance, tout le monde dort. Il se retient de frapper chez Karen pour demander si elle n'a pas vu un gars chelou passer les allées. Mais Karen, elle a certainement dormi, Karen dort certainement encore. Et quand bien même elle adore Seungmin, la réveiller n'est pas la plus intelligente des choses à faire avec le caractère qu'elle se trimballe.
