Pourvu que la lune m'entende

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J'aime la pluie. J'aime le ciel, torturé, lui aussi, tourmenté. J'ai attendu toute la journée. J'aime la nuit, je n'attend qu'elle.

Ces films, ces histoires qu'on racontent, sont tous les mêmes. Ce soir, il ne me feront pas rêver, il me m'aideront pas à échapper ma vie morne. Plus maintenant. J'irais peut-être marcher marcher sous la lune, lui hurler mon angoisse, pleurer ma souffrance. Peut-être je resterais clouée dans mon lit, frémissante et frissonnante, pétrifiée d'angoisse. Mais ce sera une nuit sans rêve. Plus de rêves pour les défunts. Plus de souvenirs pour les oubliés, et j'aimerais tant m'oublier, seule, tard, cette nuit.

La nuit sera belle, ce soir. Elle le serait d'autant plus si c'était ma dernière.

Plus personne ne peut me sauver. Je ne veut pas d'aide, pas de mot de réconfort, pas de tentative de soutient. Je ne veux pas connaître les gens, je ne veux pas qu'ils me sauvent. Je ne veux que la nuit, l'obscurité qui me cache et cache mes démons.

Pourvu qu'elle m'offre ce répit dans ce combat infini contre moi-même. Pourvu qu'elle me donne, le temps d'une nuit, une solitude parfaite.

Et pourvu que le lune entende ma détresse, qu'elle n'y réponde pas ; pourvu qu'elle me laisse en compensation sa douce lueur blanche et la beauté des étoiles. Pourvu que cette grandeur immense me fasse oublier ma petitesse. Que leur lumière lointaine me fasse oublier cette sombre présence.

Cette nuit ne sera pas ma dernière, pourvu que la lune me sauve.


Pourvu que l'espoir nous sauveWhere stories live. Discover now