Le chant des sirènes

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- C'est de ta faute, chuchotent-elles. C'est toi le problème.

Et au lieu d'écouter, au lieu de les comprendre, je les crois. Et je laisse les démons m'enchaîner, encore une fois. Mon corps se noie, emporté par les flots, les sirènes me tirent vers le fond. Elles me bousculent, leurs mains violentent mon coeur, et tout est si sombre.

Je ne me débat plus. C'est de ma faute. Tout est ma faute.

Leurs ongles s'enfoncent plus profondément, déchirent encore mon coeur. Elles arrachent mes cheveux. Je me lèverais, encore un jour, des griffures sur les joues et les yeux pleins de cet océan salé qui m'entoure, mes propres cheveux dans les mains.

Je le sais. Je suis le seul problème, la seule cause de mon mal-être. Tout est de ma faute. Et les sirènes m'entraînent toujours plus profond. Je commence déjà à manquer d'air. Tout est flou autour, tout est sombre. Leurs mains attrapent mes bras, lacèrent ma peau, mon corps est à leur merci. J'essaie désespérément de me libérer, je sais que je n'y arriverais jamais.

Les sirènes chantent, dans ma tête, tous mes échecs et toutes mes peurs. Les voix ne s'arrêtent jamais. Je voudrais les faire taire. Mais je sais qu'elles ont raison.

Leur chant m'envahit, les voix se multiplient, susurrent à mon oreille. Les mots sont violents, si douloureux de vérité, la mélodie lente et sourde.

Je me noie.

La lumière de la surface est trop loin. L'eau m'oppresse et les sirènes chantent. Encore aujourd'hui, personne ne viendra me sauver.

Pourvu que l'espoir nous sauveWhere stories live. Discover now