Chapitre 45

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Ils m'ont mis dans une case. Quand je parlais vouloir voir ce qu'il y avait à l'intérieur, je n'imaginais pas me retrouver prisonnière dedans. Elle est minuscule, je peux a peine y tendre mes jambes. Le toit, à mon plus grand soulagement est assez haut pour que je puisse me tenir debout. Le trou au sommet me permet d'avoir juste assez d'air pour respirer mais il est très étroit. Je peux à peine y passer ma main.

J'imagine qu'ils vont juste attendre que je meurs de soif. D'après ce que je sais, je pourrais tenir trois jours sans boire. Et vu ma maigreur, je risque de ne pas avoir assez de réserve pour tenir plus. Une journée est passée depuis qu'on m'a enfermé dans ma prison de bois.

J'ai la fin au ventre mais le pire c'est vraiment de manquer d'eau.

Pourquoi Bastian m'a balancé comme ça ? Evidemment, je suis une Misque. En tant que telle, je suis sensée être au bon endroit et être enterrée sous un arbre comme celui ci. Ça va contre les intérêts de l'État ! Alexandre LeGrand ne voulait il pas étudier ma capacité pulmonaire ? Aurait-il changé ses plans ? Ce serait bête ! Bastian a forcément quelque chose derrière la tête. À moins que se soit juste... une vengeance. Simplement pour énerver Adrien...

Viendras-tu Adrien ? Je ne pense pas pouvoir m'en sortir seule. Il n'y a aucune porte, aucune fenêtre. Seulement ce petit trou qui me nargue depuis ce matin. Le sol est en terre mais je ne pense pas pouvoir creuser sans qu'ils ne le remarquent. Sachant que je vais avoir tres peu de force demain et encore moins le surlendemain, j'espère avoir la volonté nécessaire pour creuser.

***
PDV Adrien :

Il fait nuit dehors. Je ne sais pas ce que fabrique Bastian, mais il goûtera à mon poing lorsque je le trouverai. J'enfile à la hâte de nouveaux vêtements et me débarrasse de ceux tachés de sang et de poussières. En moins d'une minute je suis totalement équipé en tout ce dont j'ai besoin pour la récupérer.

Prêt à sortir quand soudain je sens ma poche vibrer. Merde. Pourquoi tu sonnes maintenant satané alarme ?! Toujours au pire moment ! Je ne peux pas l'ignorer.

Diana, accroche toi, j'en n'ai pas pour longtemps.

Si j'avais pris soin de ne pas faire de bruit en entrant dans la Bulle pour respecter le couvre-feu, là je cours au plus vite au dernier étage, celui d'Alexandre le Grand.

***

Je m'allonge au sol et écoute les bruits aux alentours. Il y a beaucoup d'agitation. Les soldats de la forêt courent de partout pour effectuer leurs tâches quotidiennes. Dans cette équipe ce ne sont pas tous des soldats armés, il y a aussi de nombreux chercheurs et scientifiques surveillant les battements de coeur de la terre, sa respiration et son état. À partir de quelques bribes que je perçois dans mon trou, je comprends que la Terre va mieux, et même que quelques espèces d'animaux sauvages ont été aperçu pas loin du campement.

Étrangement, j'en suis ravie. Même si je meurs pour servir d'engrais, je me dis que je servirais à quelque chose au moins. L'arbre sous lequel je gis vivra plus longtemps que moi, et servira de repas, de terrain de chasse ou d'abris pour pleins d'espèces différentes. Alors que moi, Diana Ange Mercier ? Je ne sers à rien. Je mourrai jeune et de toute manière, mon existence n'a aucun but...

Ça y est. Je réfléchis trop. Ou pas assez...

Je devrais peut être abandonner, relâcher les dernières forces qui me restent. Je me sacriefierai pour la patrie. Qu'est-ce que j'ai fait en dix neuf ans d'existence ? Je suis née, j'ai vu mourir, j'ai eu peur et je me suis enfuie.
Peut être est-ce pour ça que j'ai suivi l'Ambassadeur contre les avertissements d'Adrien ? J'ai eu peur, et je me suis enfuie.

Sans l'Ombre d'un Battement d'AilesWhere stories live. Discover now