Chapitre 26 : Spectre de folie

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AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des scènes et des termes de violence. Mon but n'est pas de choquer les lecteurs.rices mais vous êtes responsables de ce que vous lisez. 
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Le temps s'était arrêté.

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais enchaînée ici, ni depuis combien de temps il prenait un plaisir fou à me massacrer. Je ne savais pas non plus si le temps se comptait en heures ou en jours depuis que j'avais été capturée. Mon sang coulait à gros bouillons et j'avais déjà perdu connaissance plusieurs fois. J'avais mal, mais la douleur physique n'était qu'un euphémisme à la violence psychologique qu'il me faisait subir.

À chaque perte de connaissance, j'étais renvoyée dans les méandres les plus profondes de ma mémoire. Et il le savait, il m'entendait hurler à chaque réveil, à chaque coup, à chaque insulte. Il me rappelait sans cesse que j'étais de retour et qu'il était inutile d'espérer en sortir vivante.

J'étais enfermée dans le noir, seule avec les démons du passé. Mes inquiétudes s'étaient tournées vers Hisobe, ce petit garçon que j'avais connu encore plus fébrile et faible que moi et que j'avais revu lors de mon enlèvement. Mais croire qu'il était en vie semblait être une illusion. Yukimoto s'était jeté dans les flammes avec lui ce jour-là. Il y a deux ans. Et Hisobe avait brûlé vif sur un bûcher, sous mes yeux. Le garçon que je considérais comme mon petit frère était mort et j'avais du faire face au deuil qui avait laissé une large cicatrice dans ma tête et dans mon cœur.

Je n'y avais pas cru. Ça avait été une hallucination malgré ma présence ici. Jusqu'à ce qu'il ne vienne lui-même me voir dans ma geôle. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je reconnus sa silhouette légèrement plus petite que les garçons de son âge se tenir devant les barreaux de ma cellule.

J'entendis le tintement des clés dans la serrure et le garçon entra silencieusement, la tête baissé et il s'avança jusqu'à moi.

- Une école de héros, sérieusement ? L'entendis-je dire d'une voix ne cachant pas son mépris.

Je ne fis pas attention à ce ton hautain et balayais sa remarque. Je relevais légèrement mon buste tandis que la douleur des menottes déchirant ma peau m'arracha un gémissement plaintif.

- H-Hisobe... Tu es en vie...

- Oui, ce vieux fou de Yukimoto m'a sauvé du feu.

- Et moi qui te croyais mort... Tu vas bien ? Tu n'as pas été brûlé ? M'inquiétais-je en remarquant ses bras recouverts de bandages.

- Inquiète-toi plutôt pour toi.

Lentement, il passa ses fines mains autour de mon cou et fit tomber le collier de fer dans un claquement métallique. Je me sentis soudain plus légère sans ce poids sur mes épaules. Je pris une profonde inspiration et fus surprise de voir qu'il me détachait du mur, même si je devais garder mes chaînes et qu'il m'attacha à un petit poteau au sol. Lorsque je fus déjà plus libre de mes mouvements, je me jetais dans les bras du garçon et le serrais fort contre moi, ignorant délibérément les avertissements que me lançait mon corps à cause des précédentes séances de torture.

- Hisobe, je suis si heureuse de te revoir, murmurais-je dans son cou.

Il avait les bras ballants le long du corps, trop sonné pour me rendre mon étreinte.

- Oï, j'ai aidé Yukimoto a te kidnapper. Pourquoi tu ne me hurles pas dessus ? Pourquoi tu fais comme si de rien n'était ?!

J'enfouis mon visage un plus contre son épaule, humant son odeur. C'était un mélange de poussière et de vieille lessive. Il m'avait tant manqué. Enfin, après quelques secondes, je me reculais et pris son doux visage dans mes mains blessées.

CRIMSON 「MHA - Todoroki Shoto x OC」Where stories live. Discover now