❛ roommate

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L'employé à l'accueil me regardait quelques instants, d'un œil attentif tout en cherchant mon nom dans la liste des recrus. Il portait un polo d'une teinte vert kaki sur lequel était brodé un petit arbre blanc. Ses cheveux bruns, sa mâchoire carrée et ses yeux innocents aux lueurs de gentillesse forgeaient en lui l'allure du mec sympa' d'un camp vacanciers.

- Park Jinyoung, suis-mois. Me pria-t-il de sa petite voix en esquissant un aimable sourire tout en sortant du boîtier.

Je m'exécutais, tandis qu'il me guidait sur un cours sentier tracé à travers un gazon verdoyant qui menait à une plaque de béton face à une porte vitrée. C'était un bâtiment de forme cubique au design épuré, contrastant avec la rusticité des environs. Lorsqu'il ouvrait la porte où était inscrit « bureau d'informations » , un courant d'air frais digne d'un système de climatisation s'invitait sur mon corps, me rafraîchissant contre la chaleur extérieure.

- Au fait, mon nom c'est Wonpil. Se présenta le jeune homme en se dirigeant derrière le comptoir en cherchant quelque chose à travers une pile de paperasse classée.

Qu'est-ce que je pouvais répondre? Il m'informait son prénom et? Je me contentais de bouger la tête, signe que l'information avait intégré mon cerveau. Il regardait attentivement les feuilles, pendant que j'attendais près du bureau telle une servante, toujours en présence de mes bagages.

- Tiens, j'ai trouvé ton horaire! Annonça Wonpil en brandissant cette dernière tout en se dirigeant vers moi. Elle va concordée avec celle de ton colocataire. Termina-t-il en me la donnant.

- J'ai vu qu'on pouvait choisir une personne en colocation, mais je suis seul, non? L'interrogeais-je, perplexe.

- Non, personne n'est seul, à moins d'une exception. Toi, on t'a placé avec un certain Christopher, me répondit le brunet, me réprimandant un soupir d'un profond désespoir irritant ma révulsion pour la vie commune, mais je crois qu'il n'est pas encore arrivé, les nouveaux employés ont jusqu'à ce soir. Continua-t-il, me procurant un sentiment d'une appréhension ironique à l'encontre du moment où je rencontrais mon confrère.

Wonpil m'indiquait le chemin jusqu'à l'emplacement où les résidences réservées aux employés se situaient. Elles étaient près du grand lac qui reflétaient magnifiquement au soleil, réfugiées à l'ombre grâce à des troupeaux d'arbres feuillus. C'était des cabanes blanches en bois, assez petites, aux fenêtres permettant un bel éclairage naturel lors des journées ensoleillées, mais morose lors des averses diluviennes. Tout en trainant ma valise que j'avais hâte de poser définitivement, je montais les marches grinçantes m'amenant au balcon. Mon collègue m'avait donné une clé sur laquelle était gravée le nombre huit, indiquant la bonne maisonnette. La porte avait une vitre encastrée à l'intérieur, recouverte d'un store fermé, m'empêchant de voir à l'intérieur. Je brisais l'inconscience de savoir comment la cabane purement estivale se divisait en déverrouillant le battant et l'ouvrant.

L'intérieur était tout aussi immaculé d'une couleur blanchâtre, excepté le plancher de bois claire. Deux lits simples étaient disposée au mur, séparés par à peine soixante centimètres, l'un était collé au mur sur lequel la fenêtre se situait, tandis que l'autre était coincé entre le coin de la pièce où seule la peinture l'entourait. J'aurais opté pour la place près de la vitre, comme disait le proverbe, premier arrivé premier servit. Néanmoins un sac avec mon nom était posé sur le matelas du lit éloigné de lumière et comme j'étais un gentil, je n'échangeais pas les paquets. Je couchais ma valise au sol, pouvant enfin arrêter de la trimballer partout comme si je transportais des organes illégaux dont personnes ne devaient percer la provenance, en jetant au coup d'œil aux draps soigneusement pliés près du pied du lit. L'écho distinct d'un sac de plastique qu'on froissait pour ouvrir envahissait la chambre, pendant que je sortais un haut identique à celui de Wonpil, puis un second bleu marin et un troisième gris. Il n'y avait que la palette de couleurs qui divergeait. Le temps des heures de travail, on devait vêtir ces t-shirts, fiers ou indifférents, pour se faire repérer plus facilement par les vacanciers tels les cibles d'un sniper.

𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄 𝐃𝐑𝐄𝐀𝐌 𝐈𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Where stories live. Discover now