XXXV- La renaissance de la frénésie

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« On dit que le temps guérit toute blessure. On dit que l'on peut toujours oublier. Mais la vie est toujours là et tout le temps qu'elle dure, par la joie ou par les pleurs toujours mon cœur est travaillé. »








Ce baiser... Est-t-il réel ? 

Cette ardeur que nous nous éprouvons, existe-t-elle vraiment ? 

Je n'arrive pas à le repousser, je n'arrive pas... Comme si mon corps refusait de m'obéir. 

Mais nous le savons tout les deux, ce baiser ne devait pas avoir eu lieu.

Ce baiser est impossible, interdit.

Il est comme un feu en plein océan, il finira par s'éteindre et disparaître.

Les lèvres de Franz quittent les miennes, et mon visage toujours entre ses mains douces, il me regarde, les yeux débordant d'amertume. 

- Franz... Incapable de le regarder dans les yeux, je baisse le regard. Nous ne pouvons pas...


- Je le sais. Me coupe-t-il d'un murmure rempli de regret. Je le sais. Ses mains quittent mes joues. 



J'ôte sa veste de mes épaules. Il s'approche davantage pour la récupérer. Il s'arrête un instant, son visage de nouveau près du mien, et ses yeux sur moi. Je lève lentement la tête. 

Nous n'avons pas besoin de parler pour se comprendre, nos regards en disent beaucoup.

Un sentiment de regret, de tristesse m'envahit. 

C'est peut-être la dernière fois que je le vois, et je suis incapable de parler, de lui dire au revoir. 

Et puis, il s'éloigne. Je le regarde, s'éloigner, disparaître totalement dans le noir. 

Et moi, je suis ici, figée sous les arbres, trempée par la neige, et épuisée d'être triste.  

Qu'est-ce l'avenir me réserve encore ?




Les bras croisés, le regard vide fixé sur le sol, je rentre dans la salle de réception. 

Je vois Oliver autour d'une table haute, au milieu de la salle avec un groupe d'officiers. 



- Où étais-tu passée ? Me chuchote-t-il près de l'oreille.




- Je ne me sentais pas très bien. J'avais besoin de prendre l'air. Je prends son verre des mains, et le vide d'un seul trait. Il me lance un regard noir avant de regarder le quadragénaire qui tape son couteau sur son verre de champagne afin d'attirer l'attention de la foule.




- Mesdames et Messieurs, votre attention s'il vous plaît. J'aimerais lever mon verre en l'honneur du SS-Oberführer Von Hohenart et sans oublier sa ravissante bien-aimée, Gerda Jürgen. Quelques femmes et hommes me regardent et murmurent entre eux. J'ai moi-même discuter avec Herr Himmler la semaine dernière, et celui-ci pense que l'Oberführer Von Hohenart ( grade entre le colonel et le général de brigade) serait digne d'être un des commandants d'Auschwitz-Birkenau. Ignorant ce que cela signifie je regarde Oliver qui lui, contemple l'homme s'exprimer, le sourire aux lèvres. J'aimerais le féliciter pour son honorable travail qui consiste à éliminer la vermine juive et tout les autres ennemis qui salissent notre sang au sein même de notre puissant Reich, pour le bien-être et la purification de la race aryenne. Mes jambes commencent à trembler. Qu'est-ce que cela signifie ? L'homme lève son verre. A la solution finale de la question juive ! Sieg Heil ! Hurle-t-il en levant son bras droit. La haine et la fierté dans leurs yeux, toutes les personnes font de même, elles lèvent leur bras droit et hurle «  Sieg Heil » en direction de l'homme, y comprit Oliver. Je recule de quelques pas. Je suis emprisonnée parmi cette foule qui m'oppresse et m'étouffe. Je regarde autour de moi. Leur voix, leur visage... Mes jambes trémulent davantage, ma respiration se hâte, me donnant des difficultés à respirer correctement.


Condamnée à Aimer Where stories live. Discover now