❝ LES PÉCHÉS PARLENT, LE MEURTRE CRIE ❠
─ le corps d'une danseuse retrouvé dans sa loge. ce numéro « #2 », à côté, qui laisse imaginer le pire. un mécène coréen décédé. un testament en faveur d'une prostituée. un trafic d'enfants déguisé.
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et les portes de l'enfer chuchotèrent
"Merci de m'accorder un peu de temps, commença poliment Yoongi en s'asseyant en face du grand bureau.
L'homme devant lui ricana en posant une tasse de café devant lui, plus par nervosité que par réelle raillerie, avant de prendre place dans son fauteuil de l'autre côté de la table imposante, la main tremblante. Le noiraud nota silencieusement le tic de stress, l'œil perçant ; il était toujours assez impressionnant de se retrouver devant un flic, surtout pour un interrogatoire de cette envergure, mais le jeune homme ne se faisait jamais berner —ne confondait jamais l'éréthisme moite pour une forme de culpabilité secrète.
"Vous plaisantez, répondit Kim Namjoon en rehaussant fébrilement ses lunettes sur son nez. Ivanka... Ivanka est morte, le moins que je puisse faire est d'aider la police à découvrir le monstre qui a fait cela.
Le Capitaine hocha avant de croiser les mains sur ses genoux, sans toucher à son café — "la drogue de l'homme moderne", comme l'appelait Jimin. Hoseok était avec le juge d'instruction saisi de l'affaire, une magistrate aux cheveux grisonnants et au ton doux avec les victimes, alors il devait conduire cet entretien seul — diviser pour mieux régner, Sun Tzu n'en avait-il pas accordé tout un chapitre dans l'Art de la guerre ?
"Je vois ici que vous êtes directeur de casting pour l'Opéra Garnier, amorça le chien de guerre avec un coup de menton en direction de la plaque en bronze posée sur le bureau devant lui.
"C'est exact. Depuis 7 ans. C'est un boulot assez conséquent, surtout pour une institution comme celle-ci.
"C'est comme ça que vous avez rencontré Ivanka ?
Namjoon hocha la tête, et Yoongi releva la tête pour prendre un instant, le temps de l'observer. C'était un bel homme, c'était indéniable, et sûrement que les statues grecques qui ornaient le temple du ballet dans lequel ils se trouvaient devaient jalouser son profil noble et sa silhouette élégante. Il y avait quelque chose en lui de mystique, d'auguste même, quelque chose, dans le parfum musqué qui dansait dans l'air ou dans la façon dont il se tenait, droit dans toute sa superbe. Ce n'étaient ni son col roulé fin noir ni ses lunettes à la monture épaisse, mais plutôt ses prunelles, perçantes et envoûtantes, hypnotiques, comme si c'était Yoongi qui se faisait interroger — l'illusion de cette aura sûre d'elle et solennelle aurait presque pu être parfaite, si ce n'était pour les mains un peu tremblantes autour de sa tasse.
