(𝟎𝟐𝟎) : Unione della Pace e di Marte

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voir paris et mourir 





Paris faisait ça, parfois.

Au tout petit matin, quand la capitale n'était pas encore éveillée, quand la pluie n'était pas encore tombée, quand la pollution était encore levée, on pouvait voir tout au bout de l'horizon, le long de la Seine, entre le Grand Palais et la Tour Eiffel, les premiers scintillements du soleil. Le bref instant d'un incendie incandescent, une étincelle d'infini le temps d'une seconde, avant que le rythme effréné reprenne de plus belle, et que l'horreur du monde vienne chasser la poésie de ces fragments volés.

Il était tôt. Beaucoup trop tôt pour un Yoongi et un Hoseok qui n'avaient pas fermé l'œil de la nuit, occupés à disséquer tout de la vie de Stanislas Dimitte comme si c'était une putain de grenouille sous un microscope. Ils étaient las, les meurtres commençaient à peser sur eux, et le jeu du chat et de la souris que leur imposait le tueur à la Salamandre les empêchait de trouver le repos, aussi maigre soit-il. Cette fatigue qui tire sur les muscles et sur l'esprit à laquelle ils ne s'habitueraient jamais vraiment.

Pourtant, dans la voiture de police banalisée longeant les quais, le spectacle de cette flamme brave et espiègle miroitant le long du fleuve avait le mérite de leur mettre un peu de baume au cœur. Ils savaient que ce n'était que de court instant. Bientôt ils se replongeraient la tête la première dans l'hémoglobine poisseuse et le poids des péchés, mais la vision de ce lever de soleil s'accrocha au noiraud un peu plus longtemps, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à toquer à la porte du Ladit Delectatio comme au premier jour de cet enfer.

Il était beaucoup trop tôt, mais quand on était un club de BDSM comme celui-ci, alors 6h du matin était davantage la fin de journée, et ils pouvaient déjà entendre les restes d'une musique lascive derrière le pan en bois.

Tu es déjà allé dans un club comme ça ? avait demandé Hoseok la première fois qu'ils étaient venus ici.

Je n'ai pas besoin de ça pour utiliser un fouet, avait répondu Yoongi.

Le souvenir de Namjoon lui emprisonnant les poignets et les tirant au-dessus de sa tête flasha derrière ses paupières, comme un douloureux rappel que c'était là un secret qu'il n'avait pas encore révélé à son partenaire, démon mesquin qui venait le hanter dès qu'il fermait les paupières.

La dernière fois qu'ils avaient toqué à la porte en apparence banale, innocente presque, c'étaient les boucles rousses de Venise qui les avaient accueillis. Aujourd'hui, ce fut le visage juvénile d'une petite brune qui devait à peine être majeure. Le noiraud grinça des dents, en se rappelant la véritable raison de leur visite, mais un coup d'oeil à Hoseok fut suffisant pour qu'il comprenne qu'il avait la même idée en tête — celle d'envoyer leurs collèges sur place, comme Jung l'avait sinistrement promis quand ils avaient annoncé la mort d'Ivanka à Simon, pour fermer une fois pour toutes cet établissement. La capitale se porterait mieux sans cette usine de dépravation et de malheurs, mais son gérant était un homme intelligent : nul doute que tous les permis devaient être en règle. Et les scellés de la fermeture administrative risqueraient de compromettre les preuves qu'ils cherchaient désespérément à son encontre, alors en attendant, Yoongi ne put que demander d'une voix pincée à ce que la belle-de-nuit les laisse passer.

─ 鲵 𝙎 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀 𝙎𝘼𝙇𝘼𝙈𝘼𝙉𝘿𝙍𝙀 : 𝙔𝙊𝙊𝙉𝙂𝙄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant