Let's play !

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IMAGINE :

Le ciel nocturne, tourmenté, est rempli de nuages menaçants. Un éclair bleu déchire le ciel. Quelques secondes après, on entend le tonnerre gronder. Puis, c'est le déluge. Une pluie d'orage martèle sans ménagement le pont du bateau sur lequel tu te trouves. T'aggripant à un cordage, tu jettes un regard à la ronde. Les marins, pourtant accoutumés à ces rudes conditions qui peuvent survenir n'importe quand, semblent figés.

- Du nerf ! hurles-tu par dessus le fracas de la tempête, avant de lancer la série d'ordres nécessaire d'une voix toujours aussi forte.

L'ensemble de l'équipage paraît être réveillé par tes cris et se met à l'ouvrage sans discuter. De toute façon, proteste-t-on quand la fille de Barbe Noire vous donne des instructions sur le bateau de son père ? Que tu aies seulement seize ans, tout le monde s'en moque : personne ne tient à subir le supplice de la planche, surtout pas dans un moment pareil.

En parlant de ton père, le voici qui sort de la cabine du capitaine. Avisant tous ses hommes déjà à leur poste et au travail, il t'adresse un signe approbateur. Soudain, alors qu'il s'approche de toi (certainement pour te parler des derniers détails), une vague percute violemment le navire de front, balayant le pont et emportant plusieurs marins sur son passage, toi y compris. À peine as-tu le temps de voir une fraction seconde la mer déchaînée, te voilà précipitée dans les flots. L'eau est froide, terriblement froide. De surcroît, le choc t'a sonnée. Tu n'as plus la force nécessaire pour nager. Tu essayes pourtant, de toutes tes forces : en vain. Te débattre pour essayer de flotter ne fait que te fatiguer encore plus et tu t'évanouis.

***

Ce goût d'algues dans ta bouche, ce mal de tête, tes cheveux trempés. Tu te réveilles péniblement avec, encore une fois, le bruit des vagues. Mais ce que tu as vécu n'était pas un mauvais rêve et l'équipage n'est pas parvenu à te secourir. Soudain prise d'un haut-le-coeur, tu te renverses sur le côté droit et vomis un mélange de bile et d'eau de mer. La vérité s'impose peu à peu à toi tandis que, tremblante, tu te redresses. Tes mains s'enfoncent dans du sable détrempé qui se colle partout sur tes paumes et tes doigts mais tu t'en moques. Une fois debout, tu te débarrasses des grains collant à ta peau en frottant énergiquement tes mains sur tes vêtements. Puis, les enfouissant simultanément aux racines de tes cheveux au niveau du front, tu les fais glisser à travers ta tignasse, la rabattant vers l'arrière. Tu ajustes encore quelques mèches plus précisément en les bloquant derrière tes oreilles, puis tu te frottes doucement les yeux. Finalement, cela fait, tu jettes un regard autour de toi pour réaliser que tu te trouves sur une île étrangement familière. T'es-tu déjà rendue ici auparavant ? Non, ce n'est pas pour cette raison que tu as cette sensation de déjà-vu. Tu te mets à faire les cent pas le long du rivage en réfléchissant. Il faut que tu saches où tu te trouves si tu veux espérer entrer en contact avec ton père et ses hommes via d'éventuels signaux. Avec un peu de chance, tu n'es pas trop loin de leur position. Ou alors, tu es sur le trajet vers la prochaine destination du navire. Il te reste encore une chance, même mince. Mais pour savoir s'il y a un réel espoir, tu dois te souvenir de quel est cet... Soudain, ouvrant des yeux ronds, tu te figes. Cette île, tu la connais des récits de ton père. Cette foutue terre en plein milieu de l'océan, c'est le Pays Imaginaire, le terrain de jeu de...

- Peter, viens voir ce que la marée nous amène ! s'écrie soudain une voix, quelques mètres derrière toi.

Tu fais volte-face pour découvrir un garçon d'environ huit ans. Vêtu d'une chemise blanche un peu sale aux manches élimées, d'un pantalon marron en velours côtelé déchiré au genou gauche et de grosses chaussures en cuir noir, il tient dans sa main une sarbacane. Bientôt, d'autres garçons, eux aussi habillés de vêtements usés et salis par la vie sur l'île et transportant tous des armes plus ou moins imposantes, rejoignent le premier. Ils s'approchent de plus en plus de toi, jusqu'à ce que tu dégaines un poignard qui, miraculeusement, n'a pas été arraché de ta ceinture par l'océan en furie.

Cursed | Imagines OUATWhere stories live. Discover now