Chapitre 6

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Une douce lumière solaire me tira des bras de Morphée. Je me relevai, les cheveux en bataille et les yeux rougis des larmes que j'avais versées avant de m'effondrer d'épuisement. Je me sentais faible et ne ressentais plus une once d'énergie, plus une minuscule lueur de motivation. Le désastre de la veille s'imposa de nouveau à moi et, inconsciemment, je passai une main sur ma poitrine. Ce n'était vraiment pas passé loin... Pour autant, j'avais pris une décision. Plus jamais je ne me laisserais abattre, plus jamais je ne laisserais un évènement pareil se produire.

Mais plus que de motivation et d'auto-persuasion, j'avais besoin de changement. Oh oui, c'était fini la petite fille toute sage qui faisait tout ce que l'on attendait d'elle.

Je commençai par prendre ma trousse de toilette et me rendis dans la salle de bain. Je m'appuyai sur le lavabo et fixai mon reflet dans le miroir accroché au mur, une lueur déterminée illuminant mon regard. Bon, je n'étais clairement pas présentable avec mes yeux tous bouffis et les quelques morceaux de paille qui me servaient de cheveux. Je pris ma brosse à la manière d'un sabre et la fixai comme si je m'apprêtais à livrer un combat contre elle - ce qui n'était pas si faux que ça au final.

Je la levai brusquement au dessus de ma tête, sa couleur noir ressortant fortement sur le décor carrelé de blanc qu'offrait la salle d'eau, et entrepris finalement de démêler ma crinière blonde hirsute. Cela fait, je tressai mes cheveux de chaque côté de mon visage puis appliquai consciencieusement de l'eau froide sur celui-ci ce qui eut pour effet de me réveiller entièrement. Au fur et à mesure de mes passages de mains sur mes paupières, mes yeux redevenaient plus ou moins normaux. Enfin !

Lorsque je fus certaine qu'ils avaient meilleure allure, j'appliquai un bon trait de crayon noir qui fit instantanément ressortir mes yeux noisette et je terminai par une couche de vernis noir sur mes ongles blanchis. J'étais finalement prête à assumer complètement ma personnalité, comme quoi il fallait parfois un électrochoc.

Je retournai dans ma chambre et troquai mon pyjama roi lion contre un tee-shirt blanc avec une main marquée des différents signes astrologiques et d'un œil dessiné dessus, accompagné de la phrase "your fate is on your hands". J'y ajoutai une veste en cuir et un jean skinny noir. Il semblait que le style rock me correspondait assez bien !

Je tournais sur moi-même dans l'espoir de me voir complètement bien que je sache que c'était perdu d'avance, je n'étais pas un hibou... J'avais tout de même la sensation qu'il me manquait quelque chose pour parfaire cet ensemble ; un petit rien qui changerait tout.

Soudain, mon regard s'attarda sur le petit coin de ma chambre entre la commode et le renfoncement du mur. Je l'observai assez longuement puis m'en approchai pour en extraire une boîte en carton marron avec une inscription en noir sur le côté, une boîte à chaussures.

Je m'assis sur mon lit, intriguée. Que diable faisait donc cette boîte à chaussures ici ? Le même rayon de soleil qui m'avait réveillée courait sur le parallélépipède rectangle que je tenais entre mes mains et faisais tourner de façon à l'observer sous toutes les coutures. Elle semblait assez ancienne et légèrement abîmée sur les bords sans compter qu'elle était plutôt lourde. Je la secouai et un bruit sourd retentit, confirmant la présence d'un objet, quel qu'il soit, à l'intérieur. Je posai à nouveau la boîte sur mes genoux et, de plus en plus curieuse, la regardai fixement comme si elle allait soudainement se mettre à parler et me dire ce qu'elle contenait.

N'y tenant plus je l'ouvris et, Ô miracle, j'y découvris la plus belle paire de chaussure qu'il m'ait été donné de voir. Une paire de bottes noires, partant en évasé au bout, lacées par deux cordes noires à marques jaunes et passées dans huit trous. J'étais littéralement tombée amoureuse de ces chaussures autrement appelées Doc Marteens.

TSUNADE - L'histoire D'une VieWhere stories live. Discover now