Chapitre 62

1.1K 40 6
                                    

Gray

Je déteste être dans cette position putain! Je n'ai quasiment aucun contrôle sur ce qui se passe. Je dois obéir aux ordres du médecin, a ceux des infirmières. Je me sens impuissant. C'est ce qui arrive après une blessure comme celle ci, la sensation que la vie t'échappe. Puis à l'hôpital, ta vie est entre les mains du chirurgien et une fois de plus, tu ne peux rien faire.

Ma respiration est douloureuse et un peu difficile par moment, quand la fatigue est plus importante. J'ai retrouvé une voix à peu près normale mais ma poitrine est en feu, putain. Je n'ai pas plus mal que ça, merci à la morphine sans doute ou aux autres calmants, mais la gêne est là. Je ressens la blessure, je sais qu'elle bien est là. Le médecin m'a dit que mon foie avait été épargné à quelques millimètres près, que ça aurait pu être fatal s'il avait été touché en plus du poumon. L'hémorragie aurait été trop importante et il n'auraient rien pu faire. En gros, j'ai eu beaucoup de chance. Le poumon a été perforé par la côte qui a été brisée par la balle. Je n'imagine même pas le chantier que ça doit être à l'intérieur. Un vrai miracle qu'ils arrivent à réparer tout ces trucs.

Je vois mes parents soulagés mais aussi mortifiés par ce qui s'est passé. Je ne trouve pas les mots pour les réconforter. Je ne sais pas vraiment quoi leur dire et ils doivent bien s'en rendre compte. En même temps, je ne suis pas sûr qu'ils cherchent une explication. Ils savent comment c'est arrivé, ils connaissent mon métier et ses risques, ils doivent faire avec, comme tout le monde et comme moi. J'ai appris par Arzak que mon agresseur, un certain Invel Yura, est mort sur le coup. Arzak a fait mouche, comme d'habitude, mais il n'a pas réussi à m'éviter d'être touché. Je vois bien qu'il s'en veut, mais je refuse qu'il se sente coupable de quoi que ce soit. Quoi qu'il en dise, il m'a sauvé la vie et je remercie le ciel que mon coéquipier soit aussi bon tireur. On a longuement parlé pendant que ma famille était partie déjeuner en emmenant Juvia de force.

J'avoue, j'avais très peur au début, des que je me suis réveillé. Ça a été ma première pensée. Et si Juvia n'est pas là, et si tout ça c'était trop pour elle, si elle ne pouvait pas supporter le risque. Mais je peux me rassurer. Elle est là. Elle refuse de me laisser et je tombe encore plus amoureux chaque minute. Je ne savais pas qu'elle était aussi forte. Elle est mon pilier et je puise ma force en elle. J'aurais presque envie de dire que je me suis battu pour elle, mais je ne suis pas certain qu'on maitrise vraiment quoi que ce soit quand un truc comme ça nous arrive. Je ne sais pas si on peut avoir une quelconque influence sur ce qui se passe quand on est inconscient mais si c'est le cas alors je peux dire qu'elle m'a donné la force de continuer à vivre.

Les visites défilent et remplissent mes journées. Mes meilleurs amis passent tous les jours. Juvia m'a dit que Lyon avait débarqué dès la première nuit et qu'il avait été d'un grand soutien. Tout le monde aussi d'ailleurs.

***

Une semaine que je suis coincé ici, j'ai forcé Juvia à reprendre le travail. Elle perd son temps ici à patienter, assise sur un fauteuil à côté de mon lit. Je ne dis pas que je ne préférerai pas l'avoir sans arrêt auprès de moi, mais je sais que son travail est important pour elle, et vraiment, ça ne sert à rien qu'elle reste ici tout le temps.

Je passe donc mon temps entre la télé, dormir, suivre les instructions du personnel médical pour me lever, faire quelques pas, y aller doucement, dormir encore et lire un peu tout et n'importe quoi pour m'occuper. Mes parents doivent revenir ce week-end. Normalement, Ultia et Azuma aussi, s'ils arrivent à faire garder Wendy. Je refuse qu'ils l'emmènent à l'hôpital et qu'elle me voit dans cet état. Cela engendrerait des questions et je ne veux pas qu'elle s'inquiète et perde son innocence, elle est encore trop jeune, elle n'a pas besoin de savoir, pas encore.

Colocation et plus .. Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin