Mais.... Pourquoi ?

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SILENCE.

Il la regarda droit dans les yeux. Il en avait marre qu'elle esquive toutes les questions par un simple silence. Il était à deux doigts de craquer. Mais il ne voulait pas. Il ne pouvait pas.

- Je vais reprendre encore une fois, vu que tu ne me laisses pas le choix. Tu t'appelles Emilie Linvera. Tu as 15 ans. Hier ton petit ami a été retouvé, je le rappelle, mort dans son appartement à exactement 17h38. C'est sa mère qui l'a trouvé là. Il avait un couteau enfoncé dans la poitrine, un autre dans la cuisse droite, un autre dans la ventre et beaucoup de marques partout sur son corps : un véritable carnage. Le problème, tu vois, Emilie, c'est que tu es la dernière personne à l'avoir vu vivant. Et je dirais même pire, tu as passé la journée seule avec lui dans sa chambre. Sa mère t'as vu partir à 17h32. Alors dis moi, qu'as-tu à dire à ça ?

Il s'était calmé, sa voix avait même pris un ton doux. Il y avait à présent une lueur d'espoir qui venait d'apparaître en lui. Mais la voyant à nouveau sans réaction fit renaître en lui la colère qu'il essayait tant bien que mal de dissiper. Son silence avait le don de l'exaspérer, il en avait plus qu'assez.

Après de longues minutes de silence total, alors que l'inspecteur s'apprêtait à partir, il dit une phrase qui changea le mutisme de la jeune fille rousse en face de lui.

Il déclara, d'une voix simple :

- C'est quand même dommage, un si joli garçon...

Cette simple phrase, prononcée sans l'espoir d'une conséquence, fit pleurer l'adolescente. cet interrogatoire l'épuisait. Elle n'en pouvait plus elle, elle voulait que tout s'arrête.

L'officier se rassit. Il la voyait pour la première fois montrer une émotion autre que l'indifférence. Il la comtemplait alors. Il avait envie de la réconforter, de la prendre dans ses bras. Il éprouvait de la pitié pour cet être qui lui parraisait si soudainement fragile. Il était même prêt à croire qu'elle n'y était pour rien dans la mort son petit ami défunt. 15 ans... ça lui parraissait bien trop jeune pour tuer de cette manière.

C'est Emilie, malgré toute attente, qui brisa le silence. Ses petits yeux brins étaient couverts de larmes si bien qu'elle voyait un peu flou.

- Pourquoi... ? pourquoi est-ce qu'il est mort... ? Hein, pourquoi ?

Elle mit sa tête dans ses mains. L'agent, ne comprennait pas, il s'excusa même, et sorti en lui disant de se reposer, qu'ils reprendraient plus tard.

Alors la jeune femme se retrouva désormais seule avec ses pensées. Elle n'aimait pas rester assise, et même si c'était plus un tic qu'une réelle envie, elle se leva, défit ses lacets, enleva ses chaussures... et fit les cents pas dans la salle d'interrogatoire. Elle savait qu'une caméra l'observait, mais elle n'y faisait pas attention. Elle avait des tocs, des petites manières et n'importe qui aurait pû croire qu'elle était totalement folle. Par exemple, tout les matins, elle se réveille, enlève les chaussettes qu'elle a soignesement mis la vieille pour dormir, les roules en boule, les posse doucement sur son burreau. Puis elle se regarde dans la glace, tout les matins à la même heure -à la minute exacte- et s'entraine à faire son plus beau sourire de psychopathe, qu'elle a plus que perfectionné. Elle porte toujours les mêmes vêtements, qu'il pleuve, qu'il vente, que le soleil rayonne ou que la neige soit reine : une chemise blanche qui ne possède pas la moidre tâche et un banal pantalon noir en jean avec des coutures d'un blanc très épuré. Elle ne met jamais de chaussettes pour sortir, sauf dans les petites occasions -pas dans les grandes. Et ce jour là, il faut croire que mettre des chaussettes était une éventualité, car elle en portait. Il n'y avait pas d'événement si particulier, elle allait juste voir la prunelle de ses yeux. Rien de plus normal.

Mais malgré ce que vous pourrez penser, ce n'est pas elle qui l'avait tué. Elle était trop faible pour ça. Elle était peut-être tellement bizarre, voir totalement bizarre, elle n'y était pour rien. En tout cas, pas directement. Mais elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'elle avait vécu cette journée là. Où alors elle ne voulait pas. Je suppose que ça n'a pas vraiment d'importance, le fait était là. Elle n'en parlait pas. Jamais. A quoi bon ? Qui écouterait une fille comme elle ... ?

Elle l'aimait. Elle l'aimait tellement. Alors... Pourquoi ?

Il lui faisait se sentir normale, personne ne la jugeait à ses côtes. Et quand elle était avec lui, ses problèmes se noyaient simplement dans l'idylle qu'elle vivait.

Mais ce n'était pas son cas.

Tout les jours, sans exeption, alors qu'elle ne se doutait rien, il souffrait. Personne, non personne, n'acceptait leur relation. Et il n'en pouvait plus. On l'insultait, on le frappait, on tentait de le forcer à la quitter.

Mais lui aussi l'aimait. Et ne s'en séparerait pour rien au monde. Surtout pas pour la violence qu'on lui infligeait. C'était contre lui.

Alors, pendant qu'ils parlaient doucement, l'un dans les bras de l'autre, il avait pris sa désision. Il avait saisi un couteau, et c'était tué. Emilie avait prit trois couteau dans la cuisine et l'avait achevé. Mais... Pourquoi ? C'est une bonne question. Elle même ne le savait pas. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'elle ne désirait pas qu'on sache ce qui s'était passé. Elle voulait qu'il meurt avec... panache ? Elle voulait que personne ne sache sa douleur, sa souffrance.

Alors personne, et surtout pas un simple comissaire de police, ne saurait la vérité.

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⏰ Last updated: Oct 11, 2020 ⏰

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Brouillon ?Where stories live. Discover now