Un dangereux protecteur(2)

Chapitre 27.

Lorsqu'ils commencèrent à parler du mariage, Johana sentit son estomac se nouer. Elle allait vraiment épouser Anthon Milan, l'homme qu'elle aimait et qu'elle avait toujours aimée. Au fur et à mesure que les heures passaient, elle comprit que contrairement à ce qu'elle avait imaginé, le milliardaire s'était tout autant qu'elle investit dans les préparatifs du mariage. Il abordait le sujet avec une telle expertise qu'on aurait dit que ce n'était pas la première fois.

— Ça doit être simple sans trop être fade, vous comprenez ?

Il parlait des décorations et du lieu de réception.

— Ça ce fera ici, dans le jardin, annonça t-il.

À toutes les questions que lui posait l'organisatrice il avait une réponse bien réfléchie. Ce qui semblait lui déplaire. Ses tentatives de séduction ne passaient pas inaperçue et de toute évidence Rita Klimb n'avait pas l'air de s'en soucier. Elle se penchait volontairement vers la table pour lui présenter quelques photos mettant ainsi à sa vue son décolleté. Mais Anthon ne se laissait pas prendre, il saisissait à chaque fois le cliché dans ses mains pour le rapprocher de son visage. Alors, elle posait soit sa main sur sa cuisse ou sur son épaule pour attirer son attention.

— Ce sera tout, conclut-il en déposant la photo sur la table.

— Mais nous n'avons pas parlé des invités, intervint Rita Klimb. Votre compagne n'a pas donné son avis sur vos choix.

De l'impatience se reflétait sur le visage du comte. Il croisa ses jambes pour feindre d'être détendu.

— Je suis sûr que ma fiancée approuve toutes mes idées quand aux invités ils seront aux nombre de six.

La blonde eut une expression sidérée.

— Je croyais que tu voulais que ce soit grandiose... Tu as quand même fait appel à moi, lui rappela t-elle.

En effet, ce dit Johana in petto. Et elle se demandait bien pourquoi.

— Je veux que tu fasse de ce mariage un événement médiatique. Je veux que nul n'ignore que Johana est ma femme et qu'elle est à moi.

Le cœur de Johana se gonfla de joie et d'appréhension. Ce n'était pas la première fois qu'il parlait d'elle ainsi mais après un jour de doute et d'angoisse, elle avait l'impression d'être revenue à la case départ et de le découvrir à nouveau.

— Ne me déçoit pas Rita, réitéra l'homme avec humeur.

La blonde acquiesça et se pencha pour déposer un baiser sur sa joue. Mais il l'arrêta et désigna la jeune femme du regard.

— Je préfère que l'on se sert la main, je ne voudrais pas que ma femme se fasse des idées, dit-il.

Rita Klimb se crispa et rengea ses effets. Elle serra la main froide d'Anthon. Elle l'ignora et passa devant elle. Johana suivit le balancement sensuel et provoquant de ses hanches.

— Elle ne m'aime pas beaucoup, fit-elle dans un soupire.

Et s'était réciproque.

— Moi je t'aime et c'est le plus important.

Elle leva un regard incertain vers l'homme qui la détaillait comme si elle était une oeuvres d'art dont il cherchait à déterminer la valeur. Elle refusait de croire qu'il était sincère, au risque d'être blessé à nouveau. Valait mieux faire comme si elle n'avait pas entendu.