Chapitre 34.

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Lorsque Johana entendit la porte claquée elle ouvrit les yeux. Elle sauta du lit et alla se poster devant la vitre. Elle vit Anthon monter dans sa voiture et quitter l'immeuble. Il avait prit l'habitude de s'éclipser pendant qu'elle dormait. Il était tendu depuis leur arrivée à Portland trois jours plus tôt. Quelque chose le tracassait mais elle ignorait quoi et il ne semblait pas vouloir se confier à elle. Elle se faisait du souci pour lui.

Elle quitta finalement la vitre lorsque la voiture de l'homme eut disparu de son champ de vision. L'aurore pointait à l'horizon. Elle étouffa un bâillement et se rallongea dans le lit. Elle ne tarda pas à se rendormir tant elle était épuisée. Elle se réveilla en sursaut quelques heures plus tard secouée par une violente nausée. Elle se rendit en vitesse dans la salle de bain pour vomir. Dans la glace, son reflet était pâle, la veine de son cou palpitait précipitamment et son teint était blême. Elle se rinça la bouche et se passa de l'eau sur le visage.

Il n'y avait plus aucun doute, elle était souffrante. Il était Inutile d'alerter Anthon pour ça, il avait déjà assez de problème à gérer. Elle irait voir un médecin plus tard afin qu'il l'examine. Pour l'instant, elle devait prendre son petit-déjeuner et se préparer pour la journée qui l'attendait.

Elle sortait de la chambre lorsqu'on lui apporta son petit-déjeuner. L'homme de main le déposa sur la table avant de lui tirer sa chaise. Johana le remercia. Elle était capable de le faire toute seule mais les gardes du corps prenaient un malin plaisir à la traiter comme une gamine.

— Pouvez-vous retirer ces œufs ? Demanda t-elle au jeune homme en refoulant sa nausée.

— Bien sûr, obtempéra t-il en s'exécutant.

Johana le remercia mais n'eut pas la force d'avaler quoi que ce soit. Elle avait la conviction qu'elle souffrirait de nausée. Il fallait vraiment qu'elle aille voir un médecin.

— Tout va bien madame ? Lui demanda le garde face à son hésitation.

— Je crois que je suis malade, avoua t-elle.

— Je vais immédiatement informer monsieur Milan que...

— Non ! S'écria t-elle avant qu'il ne quitte la pièce.

Le jeune homme s'arrêta et la dévisagea éberlué par son intervention.

— Votre mari doit être mit au courant, avança t-il d'une voix ferme.

Johana se pinça la lèvre ne sachant pas comment le convaincre.

— Écoutez, commença t-elle, je vais très bien et il est inutile de le déranger pour ça.

— Je ne suis pas de cet avis.

— Dans ce cas je lui dirais moi-même. Je suis sûr qu'après une petite promenade ça ira.

Cette fois-ci l'expression du jeune homme se modifia littéralement.

— Il en est hors de question, tonna t-il. Les ordres que nous avons reçus sont clairs; vous ne devez en aucun cas quitter l'immeuble.

Johana sentit son irritation la submergée.

— Ça fait une semaine que je suis enfermé dans cette tour de verre à regarder mon mari entrer et sortir à sa guise. Je ne supporte plus de voir ces murs !

— Je suis sincèrement désolé mais je ne peux rien pour vous. Le patron m'a mit à votre service mais il est hors de question que vous sortiez d'ici.

Johana n'était pas particulièrement fière de ce qu'elle s'apprêtait à faire mais elle n'avait plus le choix.

— Dans ce cas je vous ordonne de me conduire où que je veuille aller, argua t-elle avec autorité.

Un dangereux protecteur(2)Where stories live. Discover now