12 - Espionnage & Pari

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i have no clue of what's this title is, sorry.
sinon, hey hey, c'est encore une fois Tsuuki à l'appareil aujourd'hui :D
encore un duo improbable qui me faisait de l'oeil, même si je ne l'aurais jamais imaginé sans cette brave roulette démoniaque. 

petite piqûre de rappel : Yamagiwa est la policière assassinée qui "apparaît" dans l'épisode 5 de la saison 1, avec Ranpo :3 

.::.

Yamagiwa poussa un soupir, et croisa les bras sur sa poitrine tout en observant le fin nuage blanc qui se formait autour de sa bouche chaque fois qu'elle soufflait de la sorte. La jeune policière aurait tout donné pour se trouver chez elle, en paix, au lieu de devoir monter la garde dehors alors que les températures frisaient le zéro degré d'une façon inquiétante. Les aléas de la vie de policier, semblait-il.

Elle avait prévu de passer une soirée tranquille, confortablement installée dans son canapé devant un film de Noël cliché sur lequel elle aurait ri toute la soirée tant les scènes auraient été incompréhensibles et improbables. Mais voilà, un coup de fil de ses supérieurs plus tard, et elle se retrouvait dans une rue de Yokohama, emmitouflée dans son écharpe et priant pour que cela suffise à la rendre méconnaissable.

Oh, il ne devait pas y avoir énormément de personnes ici qui savaient qui elle était. Elle était une policière plutôt discrète. Elle avait plutôt intérêt à l'être : quand on enquêtait tous les jours sur des crimes commis dans une ville où régnait la mafia portuaire, mieux valait ne pas s'exposer aux regards.

Elle souffla de nouveau, et regarda sa montre. Selon les informations de Minoura, son boss, une transaction devait avoir lieu au même moment dans l'entrepôt qu'elle surveillait. Ils avaient longuement hésité avant de décider d'intervenir : après tout, les quatre cinquièmes des transactions qui avaient lieu en ville étaient supervisées par la mafia portuaire ― et le cinquième restant se faisait pourchasser par ladite mafia.

Ils avaient beau être chargés de maintenir l'ordre et le respect de la loi, ils évitaient au maximum de se frotter à la mafia portuaire ― leurs prédécesseurs qui n'avaient pas suivi ces recommandations simples avaient en général mal fini. Yamagiwa trouvait tout cela révoltant : quelle image renvoyaient-ils, à trembler devant des criminels sans foi ni loi ? Ce n'était pas ce à quoi elle aspirait quand elle avait intégré l'école de police.

Alors, elle avait déployé des trésors d'argumentation pour convaincre son supérieur de saisir l'opportunité qui se présentait à eux quand ils avaient reçu un tuyau anonyme les informant qu'une transaction allait être conclue dans un entrepôt ce soir-là. Elle savait que c'était irresponsable : ils ignoraient entre qui et qui allait se tenir la transaction, mais la mafia serait dans tous les cas impliquée et elle risquait sa vie en se rendant ainsi à proximité de l'endroit. Mais, elle voulait essayer de se battre par ses propres moyens et de faire bouger les choses. Elle ne comptait pas faire irruption dans le local pour interrompre l'échange. Elle voulait juste récolter des informations...

Elle se figea en sentant un mouvement dans son dos, et se plaqua contre le mur sans oser se retourner, alors qu'elle percevait soudainement l'aura de quelqu'un derrière elle. Elle n'avait pourtant entendu personne arriver, alors d'où sortait ce nouveau venu ? 

« Comme c'est amusant. Je ne pensais pas que la police aurait le cran d'envoyer quelqu'un ici. »

La voix doucereuse qui résonna derrière elle envoya des frissons dans sa colonne vertébrale. C'était une voix féminine posée, mais chargée d'une menace qui ne lui échappa pas. Elle décida cependant de se reprendre, et de faire volte-face en posant une main sur son arme. Elle ignorait à qui elle faisait face, et elle aurait souhaité ne croiser personne au cours de son espionnage, mais elle devait assumer les conséquences.

Malheureusement, la vue de son interlocutrice la figea de nouveau sur place. Yeux fuchsia surmontés d'une ligne de fard à paupière de la même couleur, cheveux roses remontés en une coiffure traditionnelle complexe mais terriblement esthétique, ces caractéristiques ne pouvaient pas tromper sur l'identité de celle qui lui faisait face.

Kôyô Ôzaki. Mafieuse, et haut-gradée.

Elle avait entendu parler d'elle à plusieurs reprises, en des termes tout aussi élogieux que terrifiants. La jeune femme était redoutable, et Yamagiwa songea qu'elle n'aurait pas pu plus mal tomber. D'autant plus que, s'ils avaient bien un dossier d'information sur Ôzaki, il était grandement incomplet. Et puis, elle n'avait pas besoin de ça pour savoir qu'elle était fichue.

« Oh ? Désireuse de combattre ? » Le regard de la mafieuse papillonna de son visage à sa main posée sur la crosse de son pistolet, tandis que ses lèvres s'étiraient en un mince sourire amusé.

« Désireuse de rentrer chez moi en un seul morceau surtout. » répondit la policière ― mais sa voix tremblait un peu trop pour être crédible.

« Vous n'auriez pas dû venir ici, si c'était votre objectif. » Ôzaki semblait se délecter de la pression qu'elle exerçait sans faire un geste sur la représentante de l'ordre.

« Les taupes dans votre organisation sont si rares qu'il nous faut sauter sur l'occasion. » Les yeux de la mafieuse étincelèrent d'amusement.

« Il n'y a aucune taupe chez nous. C'est nous-mêmes qui avons passé l'appel anonyme. » Yamagiwa en resta bouche-bée. Depuis quand la mafia portuaire informait son ennemie ? Sans doute depuis que cela leur permet d'éliminer leurs propres ennemis, se répondit-elle en même temps.

« Et pourquoi donc ?

« Parce qu'une certaine personne a parié avec moi que la police enverrait quelqu'un malgré la dangerosité de la situation. Je suis bien embêtée d'avoir perdu ce pari d'ailleurs. »

La brunette était au comble de la sidération. Un... pari ? Entre mafieux ? Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Et à quoi rimait tout cela au juste ? Elle était de plus en plus perdue et dépassée par la situation.

« Dans tous les cas... » La mafieuse reprit la parole alors que des cris s'élevaient soudainement de l'entrepôt. « Si vous faites semblant de n'avoir rien vu ni entendu, vous pourrez rentrer chez vous ce soir. » La policière n'en croyait pas ses oreilles ― d'un côté, elle était soulagée de s'en sortir aussi bien, mais de l'autre, elle se demandait ce qui se passait dans l'entrepôt.

« Je ne pense pas que... »

Elle commença à protester malgré tout, ses valeurs prenant le pas sur son instinct de survie, mais l'autre l'ignora superbement. Elle tourna les talons et s'éloigna sans lui jeter un regard supplémentaire ― et pendant un bref instant, la silhouette d'un esprit muni d'une lame ensanglantée apparut derrière elle.

Yamagiwa resta confuse, plantée dans le froid mordant de l'extérieur, essayant de comprendre ce qui venait de se produire. Elle hésita ensuite un instant, avant de faire demi-tour et d'envoyer un message à ses supérieurs leur disant de venir dans l'entrepôt, tout en prenant la direction de son appartement. Son instinct de policière ne lui permettait pas de faire comme si de rien n'était... mais si elle ne s'y rendait pas elle-même, cela n'aurait aucune conséquence, non ? 

FSA's Christmas Calendar IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant