L'étrangère à la robe mentholée

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nda : Salut à tous, ici Kayak ! Soyez fiers de moi , j'ai fait plus de 1000 mots ! Et ce en m'y prenant le jour-même ! 

C'est la première fois que j'écris sur ces deux personnages, mais j'avoue avoir été inspirée. Étant donné que Kyu est non-binaire, j'ai utilisé le "iel" et le masculin pour les adjectifs, j'espère que la lecture n'en sera pas gênée.

Bonne lecture <3 !

PS : oui je suis en retard, mais le texte était prêt, j'ai juste oublié de poster ;–;

***

Le jeune enfant de treize ans avait réussi à sortir en douce une fois de plus. C'était à Nakahara de le surveiller aujourd'hui, mais une bouteille de vin avait eu raison de lui. C'en était presque trop simple. Au moins, quand Hirotsu le surveillait, il y avait un peu plus de défi.

Il faisait grand soleil dehors, même si la température frôlait la négative. Heureusement, Kyu portait une grosse écharpe jaune qui lui tenait parfaitement chaud. Iel avait même pris soin de mettre des collants noirs sous son éternel short beige à rayures.

Certes, iel était sorti au grand air. Néanmoins, Yumeno s'ennuyait ferme. Au moins, à la mafia, iel pouvait jouer avec Eris. Mais elle était absente, partie avec Mori pour iel ne savait quelle mission.

Peut-être allait-iel rentrer finalement... Après tout, l'air frais qu'iel recherchait tant commençait à l'ennuyer aussi. L'enfant serra son effrayante poupée dans ses bras et commença à rebrousser chemin vers les locaux de la mafia portuaire.

Une forme couleur menthe attira soudain son regard. Il se retourna et aperçut, sur l'autre berge de la rivière, une jeune femme brune habillée d'une longue robe typiquement européenne, le visage en partie caché par le chapeau qu'elle portait. L'étrangère marchait la tête haute, si bien qu'elle intrigua Kyusaku.

Oubliant aussitôt son ennui, iel accouru vers elle. Les japonais étaient prévisibles, jouer avec eux n'avait aucun intérêt. Une étrangère en revanche... Elle devait probablement raisonner différemment. Voilà qui s'annonçait divertissant !

Alors que Yumeno réduisait la distance avec son sujet d'expérience sociale, il élaborait le scénario de son petit jeu de rôle. Aujourd'hui, iel serait un enfant perdu. Et l'autre... Iel verrait bien comment elle réagirait.

Margaret Mitchell était perdue dans ses pensées. La Guilde venait juste d'arriver au Japon par avion et attendait à présent le bateau contenant leurs biens. Elle avait réussi à se soustraire à la surveillance de Hawthorne pour aller faire un tour. Quitte à être au Japon, autant faire un peu de tourisme.

Des sortes de pleurs la sortirent de ses pensées. Un enfant - elle n'aurait su dire si c'était un garçon ou une fille - lui faisait face en sanglotant, une poupée à l'apparence terrifiante dans les bras. Il était seul.

Un enfant perdu, voilà bien ma veine, pensa-t-elle. Elle regarda autour d'elle. Personne d'autre. Elle n'allait pas le laisser tout seul quand même. Elle soupira et s'approcha de lui.

- Tu es perdu ? demanda Margaret d'une voix qu'elle espérait rassurante.

L'enfant releva la tête vers elle, dévoilant ses yeux aux reflets géométriques. Iel hocha la tête, reniflant, espérant que ses pleurs étaient convaincants. Bien que l'agacement se lisait clairement dans les yeux lavande de la jeune femme, on pouvait y déceler une réelle inquiétude.

- Tu habites où ? Je peux te ramener chez toi.

- Je sais pas où c'est ! pleurnicha Yumeno, tentant d'être le plus convaincant possible.

Son sujet d'expérience s'avérait moins amusant qu'il ne le pensait. Bien loin de paniquer comme il l'espérait, l'étrangère lui prit la main avec précaution, comme si elle touchait un objet précieux, et dit :

- Nous allons chercher ensemble alors !

Tiens ! Voilà qui était intéressant ! Elle n'allait pas simplement l'emmener à un point d'information ou à un commissariat, mais bien l'aider ! Iel sourit intérieurement.

On disait souvent aux enfants de ne pas suivre les inconnus. Hors, la mafia portuaire ne lui avait jamais rien appris de tel. Cela tenait peut-être au fait que Kyu était parfaitement capable de se défendre seul, ou bien alors que le boss de la mafia pratiquait ce genre d'activités illégales selon les rumeurs.

Yumeno laissa donc Margaret le prendre par la main afin de l'emmener dans les rues de Yokohama. Iel hésitait encore sur le moment où iel la tuerait. Devant la mafia ou dans une ruelle ? Dans le second cas, iel devrait faire le ménage lui-même, ce qui ne l'amuserait pas du tout. Les locaux de l'organisation à laquelle iel appartenait semblaient donc tout choisis.

Régulièrement, Margaret demandait à l'enfant s'il reconnaissait le lieu par lequel ils passaient. Elle qui voulait se divertir, la voilà qui se retrouvait à faire la charité. Elle soupira. Stupide compassion qui l'obligeait à se farcir une telle tâche ! Elle aurait dû l'abandonner à son sort. Elle aurait espéré que l'enfant n'habite pas loin mais voilà quinze bonnes minutes qu'il marchait et il ne semblait toujours rien reconnaître. Où diable habitait-il donc ?

Ils arrivèrent à un parc désert où des rochers formaient un promontoire plutôt haut, surplombant la plupart des habitations alentour.

- Dis-moi, si tu étais là-haut, serais-tu capable de retrouver ta maison ?

La question surprit Kyu. Qu'est-ce que l'étrangère planifiait ?

- Oui, peut-être, mais c'est bien trop haut, je ne peux pas monter, répondit-iel.

La femme roula des yeux avant d'inspirer un coup puis claquer des doigts. Kyusaku se sentit alors flotter dans les airs alors que des écritures jaunes brillantes apparaissaient autour de lui. Le vent ébouriffait ses cheveux bicolores et l'emportait toujours plus haut dans les airs, sans pour autant le blesser. Il finit par se poser sur le promontoire.

Iel était désemparé. L'européenne possédait un pouvoir, elle aussi. Et elle s'en était servi pour l'aider, bien qu'il n'eut pas vraiment besoin d'aide. D'en bas, elle lui demanda s'iel retrouvait son logement.

Un sourire commença à déformer les lèvres de Yumeno. Oui... L'étrangère avait un pouvoir, l'étrangère était pleine de surprises, il avait bien fait d'en faire son sujet d'expérience. Iel n'allait finalement pas la tuer, en remerciement de l'avoir autant diverti.

Margaret le fit redescendre. Apparemment, il avait retrouvé son chez-lui. Tant mieux, elle pourrait enfin rentrer se détendre. Enfin, se détendre était un bien grand mot quand on devait côtoyer les membres de la Guilde.

Kyu mena celle qu'il avait affectueusement nommée "son cobaye social" vers une maison choisie au hasard et déclara que c'était là qu'il logeait.

- Merci infiniment de m'avoir aidé à tromper l'ennui madame ! dit-il alors qu'elle s'éloignait.

La jeune femme aux yeux lavande ne parut pas entendre la phrase car elle ne se retourna pas. Elle marchait, la tête haute, splendide dans sa robe mentholée, comme si elle ne s'était jamais arrêtée pour aider un enfant en détresse.

Kyu rentra à la mafia, fredonnant une comptine qui lui avait apprise Eris. C'était une bien amusante rencontre qu'iel avait faite. Iel ne se doutait pas de l'importance qu'elle aurait pu avoir pour la mafia.

FSA's Christmas Calendar IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant