You Make Me ~ [TERMINÉE]

Chapitre 10

- Ils ont dit quoi ?!

Minho savait qu’il n’aurait jamais dû parler de sa conversation avec ses parents avec Chan, mais comme le brun avait insisté lourdement pour enfin savoir ce que le professeur d’histoire et eux avaient dit, il avait bien dû finir par le lui dire.

- Ils m’ont interdit de te voir… et les profs pensent que tu as une mauvaise influence sur moi…

Deux jours auparavant ils se caressaient pour la première fois dans le lit de Chan et voilà qu’aujourd’hui ils vivaient leur première dispute de couple. Les choses allaient beaucoup trop vite.

Enfin “dispute”, Minho s’était attendu à ce que son petit ami s’énerve, à ce qu’il se mette à frapper dans quelque chose ou à jurer, mais au lieu de ça, Chan avait eu l’air totalement perdu, son expression s’était faite grave et il avait cherché par tous les moyens à éviter le regard du châtain. Il ne savait pas comment réagir, il se sentait responsable de la situation dans laquelle se trouvait Minho, il lui avait causé du soucis lorsqu’ils s’étaient rencontrés, certes c’était pour se rapprochait de lui mais tout de même, il n’avait pas pensé que ça irait jusqu’à ce qu’ils leur soient interdit de se côtoyer…

Les deux lycéens s’étaient installés dans le parc dans lequel ils avaient désormais leurs habitudes, il faisait beau et il y avait un peu plus de monde que les fois précédentes. Ils étaient assis sur un banc à siroter leur lait aromatisé, la conversation avait dérapé lorsque Minho avait reçu un message de ses parents lui demandant où il était car ils étaient rentrés plus tôt. Le châtain n’avait pas su quoi répondre et son père l’attendait de pied ferme à la maison pour avoir une petite conversation avec lui. En restant dans le parc avec Chan, Minho ne faisait que retarder l’inévitable, il allait passer un sale quart d’heure en rentrant.

- Je pensais pas que ça te causait autant de soucis que ça de traîner avec moi… soupira le brun en fixant le sol.

- Mais non, c’est rien… ils sont stupides c’est tout, le rassura son petit ami en lui caressant la cuisse.

- Non mais… je m’en fiche de savoir ce que les autres peuvent penser mais… je veux pas que ça te cause des ennuis ou que ça te mène la vie dure…

Chan était du genre grande gueule et rebelle, pourtant cette fois Minho sentait que quelque chose était différent et ça l’inquiétait.

- Je veux pas te causer de soucis…

- Mais tu ne m’en causes pas Channie ! Mes parents et les profs sont des coincés c’est tout, ça leur passera… En plus ils n’ont plus rien à dire avec les progrès que tu as faits !

- Hum…

Minho n’aimait pas du tout la tournure que prenaient les événements, son petit ami avait l’air différent de d’habitude et ça ne présageait rien de bon.

Au croisement où ils se séparaient pour rentrer chez eux, le châtain profita qu’ils soient seuls pour embrasser Chan afin de lui dire au revoir.

- Demain je pourrais passer chez toi pour le-

- Je pense que c’est mieux si tu ne viens pas… le coupa le brun.

Minho cligna des yeux.

- Quoi ?

- C’est peut-être mieux si on arrête de se voir… du moins pour le moment… Les examens approchent et je ne voudrais pas être un frein à ta réussite…

- Mais qu’est-ce que tu racontes Chan ?

- Minho… je t’aime beaucoup mais… je veux pas que t'aie de problèmes à cause de moi alors… ne viens plus chez moi d’accord ?

Minho ne put que rire mais il s’arrêta bien vite lorsqu’il constata à l’expression de son petit ami à quel point il était sérieux.

- Attends Channie, tu déconnes là ? Depuis quand ça te tient à coeur ce que les adultes peuvent penser ?

- Mais là ça te concerne Minho… j’ai fait assez de conneries, je veux pas que toi tu en fasses ou que tu payes pour les miennes…

Le brun baissa les yeux et tourna les talons pour traverser la route, laissant son petit ami en plan sur le trottoir.

- Et tu vas partir comme ça ? lui cria-t-il partagé entre la tristesse et la colère, après tout ça, tu vas te barrer comme si de rien n’était ? 

- C’est mieux comme ça, crois-moi…

Chan lui avait répondu sans se retourner et Minho n’eut pas la force de lui courir après.

***

Une fois rentré chez lui, Minho n’eut pas le courage d’écouter ses parents lui faire la morale à propos de ses “mauvaises fréquentations”, il s’était dépêché de rejoindre sa chambre et de fermer la porte derrière lui.

- Je t’avais dit de rentrer directement à la maison après les cours me semble-t-il ! lui fit remarquer son père depuis le couloir.

Allongé sur son lit, son fils soupira en fermant les yeux. Il venait de se faire larguer par son petit ami et n’avait pas franchement envie de discuter avec le responsable. Mais au bout de plusieurs minutes durant lesquelles son paternel avait déblatérer tout un tas de choses odieuses à propos de Chan, de son comportement et de sa situation familiale dont il avait entendu parler par certains professeurs, Minho sortit tout bonnement de ses gonds et ouvrit brutalement la porte.

- Tais-toi ! lui cria-t-il au bord des larmes, arrête d’écouter tout ce qu’on te raconte ! Chan n’est pas un monstre ! C’est pas parce qu’il lui ait arrivé des choses et qu’il s’est désintéressé des cours qu’il n’est pas fréquentable ! En plus depuis que je l’aide à travailler il fait des efforts et ses notes ont remontées ! Alors maintenant tais-toi ! Je ne veux plus t’entendre dire du mal de lui !

Et il claqua la porte avant même que son père n’ait pu répondre quoi que ce soit. C’était bien la première fois qu’il répondait à ses parents et son coeur s’était mis à battre à toute vitesse. Il avait envie de pleurer, de taper dans quelque chose. Tout était allé vite et voilà qu’en quelques jours il était passé de petit ami à camarade de classe et il avait beaucoup de mal à l’encaisser. Il commençait sérieusement à en avoir marre qu’on lui dicte quoi faire, que ce soit ses parents, ses professeurs ou même Chan. D’ailleurs, le brun abusait totalement, c’était quand même lui qui lui avait fait des avances le premier, et maintenant que la situation déraillait un peu, il se débinait et le laissait tomber ? Alors ça c’était hors de question, c’était beaucoup trop facile…

Il allait lui dire sa façon de penser à celui-là, et le récupérer par la même occasion, parce qu’il était hors de question pour Minho de se faire larguer à cause des “qu'en dira-t-on”, les autres pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, lui savait ce que valait Chan et c’était bien ça le plus important.