Du plus pur des Anges au pire des Démons

La nouvelle

Le lendemain matin, Mère Kiné vint frapper à la chambre des filles :

-Diarra, Fatou Bintou, levez-vous, il est déjà 8h du matin. Qui doit aller au marché, aujourd'hui ?

-C'est Metoo, maman, répondit Diarra, à peine réveillée.

-Alors lève-toi, Fatou Bintou, dit Mère Kiné. Viens aussi, Diarra. J'ai à vous parler avant. Je suis dans le salon et que je ne vienne pas vous réveiller à nouveau !

Metoo et Diarra se levèrent difficilement. Metoo qui devait aller au marché, prit son bain et se prépara. Elle mit un jean et un body et attacha ses longs cheveux puis se dirigea vers le salon. Là, se trouvait déjà son père, sa mère et Diarra qui somnolait encore dans un fauteuil dans son voile hijab.

-Assieds-toi, dit Mère Kiné après que Metoo aie salué ses parents.

Metoo obéit en jetant des regards interrogateurs à son père.

-Je voulais juste vous faire part d'une nouvelle, dit Mère Kiné. Vous connaissez Bocar DIENG, le cousin éloigné de votre père ?

-Le vieux qui s'habille en costard-cravate ? demanda Metoo.

Père modou secoua la tête devant l'insolence de sa fille.

-C'est lui, répondit Mère Kiné. Son fils vient de rentrer des Etats-Unis. Il viendra nous rendre visite après demain. C'est sûrement son père qui lui a parlé de vous...

-Et ... ? fit Metoo.

-Fatou Bintou, tais-toi quand je parle ! interrompit Mère Kiné. Mais c'est bien ce que tu crois. Il vient sûrement vous rencontrer parce qu'il a l'âge de se marier...

-Hum, fit Metoo.

-Je veux que vous soyez prêtes toutes les deux, parce que s'il choisit l'une d'entre vous, on va la lui donner en mariage, termina Mère Kiné.

-Pardon ? Cracha Metoo. Il va rencontrer Diarra... Moi j'ai déjà un fiancé !

-Bintou, ne sois pas insolente ! rétorqua Père Modou.

-Mais papa... commença Metoo.

-FATOU BINTOU ! coupa Mère Kiné. Si le fils de Bocar te choisit, tu iras te marier avec lui ! On va pas te laisser traîner avec ce Dodo là jusqu'à tes 30 ans !

-Maman, c'est quoi cette histoire ? sanglota Metoo. Tu sais que Dodo et moi, on s'aime depuis le lycée et que nous voulons nous marier... Papa, réagis !

-Fatou Bintou, reprit Mère Kiné. Depuis le temps, Dodo ne peut pas envoyer ses parents pour demander ta main... En plus, ce n'est pas que j'accorde de l'importance à l'argent, mais il n'a pas les moyens de mettre dans les meilleures conditions...

-Bintou, ce n'est qu'un rencontre pour l'instant, intervint Père Modou. Ce n'est même pas sûr qu'il aille choisir une femme ici...

-Il doit choisir une femme ici ! rétorqua Mère Kiné. On n'attend pas un mari, on va le chercher !

Metoo bouillait à l'intérieur, mais Diarra lui fit signe de retenir. Elle obéit malgré elle.

-Maintenant lève-toi et vas au marché, ordonna Mère Kiné. L'argent est dans la cuisine.

Metoo se leva et sortit en trombe du salon.

Sur le chemin du marché, Metoo ne salua personne. Elle était trop absorbée par ses pensées pour savoir ce quo se passait autour d'elle. Et au marché, elle se dirigea directement vers la place d'Adji Penda ou se trouvait cette dernière avec sa fille Rokhaya.

-Héééé, qu'est-ce qui se passe encore ? demanda Adji Penda. Tu t'es encore disputé avec Dodo ?

Metoo ne répondit pas.

-Avec Ina ? demanda Rokhaya.

Metoo ne répondit toujours pas.

-Meuya ?

-je me suis disputé avec personne ! s'énerva Metoo... Figurez-vous que ma mère veut nous présenter Diarra et moi à un de nos cousins pour des histoires de mariage.

-Ca, c'est un problème, commenta Adji Penda en souriant.

-Tu as vu ? cracha Metoo. Kiné Gaïndé sait parfaitement que je n'épouserais personne à part Dodo. Pourquoi ; est-ce qu'elle me sort cette histoire-là ?

-Metoo, arrête d'appeler ta mère Kiné Gaïndé, corrigea Adji Penda. Et sache qu'on ne doit pas jouer au bras de fer avec les parents. En plus, on va seulement vous présenter, ce n'est pas sûr qu'il y'aura mariage...

-Ma mère sait pertinemment qu'il n'y aura pas mariage ! Je ne me marierai qu'avec Dodo.

-En tout cas, ne joue pas au bras de fer, conseilla Adji Penda. Tu as 24 ans, Metoo, tu sors avec Dodo depuis longtemps et il n'a toujours pas envoyé ses parents demander ta main.

-Tu vas te mettre de leur côté, maintenant ?

-Je serais toujours de ton côté, ma chère fille, dit Adji Penda. Je te dis seulement la vérité ! Je suis âgée mais je favorise le mariage par amour quand-même !

-Alors vas parler à ma mère, supplia Metoo en se mettant à genoux...

-Ah non, je ne vais pas me mêler de vos histoires de famille ! J'ai bien assez de problème avec mon fils malade.

-Je t'en supplie Adji Penda, implora Metoo, tu es mon dernier espoir... Tu es ma deuxième maman... Convainc la que c'est une mauvaise idée... Je t'en supplie...

Metoo était à genoux devant tout le marché.

-Hey, lève-toi, dit Adji Penda. Je vais y réfléchir !

Metoo se releva.

-Fais-le, Adji Penda, parce que je ne compte pas rencontrer ce type !