Du plus pur des Anges au pire des Démons

Réveil difficile

Metoo marcha comme perdue dans les rues de Yoff. Elle voulait être seule et ne voir, ni parler à personne. Mais elle devait rentrer chez elle car il était 21h passé. Elle le fit malgré elle.

Elle entra dans le hall et trouva Mère Kiné assis. Celle-ci la regarda approcher.

-Tu as vu l'heure qu'il fait ?

Metoo baissa la tête.

Elle se rendait maintenant compte que sa mère avait raison depuis le début. Elle n'aurait pas dû s'accrocher à un homme qui pouvait la lâcher à tout moment. Elle n'avait pas écouté les paroles de sa mère et elle en subissait les conséquences. En plus, elles s'étaient réconciliées la veille, et voilà que Metoo rentrait à nouveau à une heure tardive. Ces deux choses faisaient qu'elle avait honte et ne savait pas quoi dire. Elle resta silencieuse devant sa mère. Celle-ci n'attendit pas la réponse longtemps. Elle secoua la tête, se leva et s'en alla, laissant sa fille plantée là, honteuse. Cette indifférence était sûrement liée au test chez le gynécologue.

Metoo alla saluer son père dans le salon. Celui-ci répondit sans même la regarder. La honte se décupla. Elle salua Kader et se dirigea directement dans sa chambre où elle trouva Diarra qui rangeait des affaires. En sortant pour aller chez Dodo, celle-ci lui parlait et elle ne lui avait même pas répondu. Elle comprit l'air renfrogné qu'elle affichait. Metoo avait l'impression que le monde entier était contre elle.

Pour ne pas subir d'autre humiliation, elle ne lui adressa pas la parole et se coucha sur son lit.

Un silence plus que gênant régna dans la chambre. Diarra finit par le briser :

-Qu'est-ce qu'il y'a ?

-Rien, répondit Metoo apes un long moment.

Diarra connaissait sa sœur et avait deviné qu'il se passait quelque chose. Metoo qui était d'habitude si forte et si inébranlable affichait rarement ses sentiments. Si elle avait cette mine si abattue, c'était forcément à cause de quelque chose. Quelque chose de grave.

Diarra posa les affaires qu'elle rangeait et vint s'asseoir à côté de Metoo.

-Metoo, je te connais, dit-elle. Qu'est-ce qu'il y'a ?

-Il se passe rien.

Diarra la regarda consciente que Metoo mentait. Elle finit par se lever et retourner à ses rangements.

Le silence pesant revint.

Cette fois-ci, c'est Metoo qui, à bout, le brisa.

-Dodo m'a trahi, dit-elle froidement.

Diarra laissa tomber ses affaires et s'approcha de sa sœur avec un interrogateur.

-Quoi ? dit-elle. Comment ?

-Il va épouser la fille du guide religieux de son père.

-Quoi ? Non j'y crois pas !

Metoo tentait de rester forte mais elle finit par craquer, se relever et plonger son visage dans l'épaule de sa sœur. De chaudes larmes coulaient de ses yeux.

-Diarra, il m'a trahi !!! Il m'a trahi !!! Il m'a trahi !!!

Diarra bouillait à l'intérieur car elle compatissait au malheur de sa sœur.

-Il va m'entendre celui-là... dit-elle.

-Diarra, que vont dire papa et maman ? J'aurais dû les écouter !

-Oublie ca Metoo, ils vont comprendre que tu as suivi ton cœur.

-J'ai honte et je souffre, Diarra !